Africa-Press – Niger. Au Niger, 6 journalistes ont été inculpés lundi 3 novembre pour des infractions en lien avec la loi portant répression de la cybercriminalité. L’affaire est en instruction.
Trois des journalistes ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Kollo. Il s’agit d’Ibro Chaibou (secrétaire de rédaction de la radio télévision Saraounia), du directeur de publication des Échos du Niger, Youssouf Seriba, et d’Oumarou Kané (fondateur du journal Le Hérisson).
Trois autres sont en liberté provisoire, dont Moussa Kaka, directeur de la RTS et correspondant de RFI jusqu’à l’interdiction de notre diffusion au Niger il y a plus de deux ans.
Restez informé des derniers gros titres sur WhatsApp | LinkedIn
Face à cette situation, le vice-président de l’Union des journalistes de la presse libre africaine (UJPLA), Josué Blaise Mbanga Kack, appelle à la fin des poursuites contre ces professionnels des médias.
Nous demandons tout de suite la libération de tous ces journalistes sans condition. Nous comptons sur la bonne foi des autorités, parce que je ne pense pas que les mobiles pour lesquels on a épinglé nos confrères, soient vraiment des motifs à pouvoir priver des libertés à un seul journaliste. Encore plus. Six. Il vaut mieux, c’est ça le plus tôt. Parce que si la procédure judiciaire connaît son cours, ça peut avoir des préjudices non seulement sur ces entreprises de presse, sur l’image du pays. Personne n’est gagnant dans cette histoire. Nous demandons que l’ensemble de la population et les pouvoirs publics ne considèrent pas les journalistes comme des adversaires ou des ennemis, mais tout simplement comme des vigiles, et rien de plus.
Josué Blaise Mbanga Kack, vice-président de l’UJPLA: «Nous demandons tout de suite la libération de tous ces journalistes sans condition»
Magali Lagrange
L’organisation Reporters sans frontières se dit très inquiète suite à ces incarcérations pour « complicité de diffusion de document de nature à troubler l’ordre public ».
Comment la publication d’une invitation à la couverture médiatique d’un événement public que toutes les rédactions du monde reçoivent chaque jour, peut troubler l’ordre public? C’est quand même une aberration de notre point de vue. Les autorités militaires au Niger sont en train de mettre en oeuvre une stratégie de rétrécissement drastique du paysage médiatique, et cela s’accompagne d’intimidation, de menaces à l’encontre des journalistes, mais également dans l’extraction et d’inculpations qui, pour nous, sont très arbitraires. Et tout cela alimente, en termes de risques, l’autocensure sur des sujets d’intérêt national. Nous sommes dans une situation difficile qui continue depuis l’arrivée des militaires, comme le montrent les cas d’autres journalistes. C’est la raison pour laquelle nous estimons que ces journalistes n’ont pas leur place en prison. Et nous demandons aux autorités du Niger de les libérer immédiatement et de mettre fin à cette poursuite qui, pour nous, ne doit pas prospérer.
Sadibou Marong, directeur du bureau de RSF pour l’Afrique subsaharienne: «Nous demandons aux autorités du Niger de les libérer immédiatement et de mettre fin à cette poursuite qui, pour nous, ne doit pas prospérer»
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press





