Améliorons nos vies (ANV) : Le projet qui permet à des communautés qui ne se fréquentaient plus, de se fréquenter et faire la paix

48
Améliorons nos vies (ANV) : Le projet qui permet à des communautés qui ne se fréquentaient plus, de se fréquenter et faire la paix
Améliorons nos vies (ANV) : Le projet qui permet à des communautés qui ne se fréquentaient plus, de se fréquenter et faire la paix

Africa-PressNiger. Dans cette interview accordée à , le chargé des questions de la promotion de la paix et de la cohésion sociale de l’ONG EDUCO, Dénis P. Ouédraogo, nous présente le projet « Améliorons nos vies » (ANV), ses objectifs, ses zones d’interventions et les actions menées après une année de mise en œuvre sur le terrain.

: Avant de parler proprement du projet ANV, pouvez-vous nous présenter, de prime abord, l’ONG EDUCO en tant membre du consortium de mise en œuvre du projet ?

Denis P. Ouédraogo (DPO) : EDUCO (Educación y Cooperación) est une ONG globale de coopération pour le développement et d’action humanitaire qui agit depuis plus de 25 ans (2004) et elle intervient essentiellement dans plusieurs régions du Burkina notamment les régions du Nord, du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun et du Sahel, avec l’objectif de s’étendre dans d’autres régions du pays. Les domaines d’intervention d’EDUCO sont, entre autres, liés à la santé, la sécurité alimentaire, la résilience et à la gouvernance centrée sur les droits des enfants et aussi de la cohésion sociale. Et elle fait partie des membres du consortium qui mettent en œuvre le projet ANV.

: Le projet ANV, de quoi s’agit-il exactement ?

DPO : Le projet « Améliorons nos vies », dénommé ANV, est un projet mis en œuvre par un consortium de dix membres dont six au Burkina et quatre au Niger qui travaillent sur cinq domaines d’activités à savoir les filets sociaux, la nutrition, la sécurité alimentaire, la gouvernance et la cohésion sociale. Il est mis en œuvre dans 15 communes à savoir 11 au Burkina Faso et quatre au Niger. Et dans sa mise en œuvre, chaque acteur du consortium intervient sur une thématique donnée. Concernant l’ONG EDUCO, elle s’occupe de la thématique « gouvernance et cohésion sociale ».

: En quelle année a-t-il été mis en œuvre et quels sont ses objectifs ?

DPO : Le projet a été créé pour une durée de 48 mois (2020-2024) avec un budget de 13,6 millions d’euros. Les activités ont principalement débuté depuis le 15 juin 2020 et vise globalement à améliorer les conditions de vie, la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour ce faire, il vise l’amélioration des conditions de vie des populations à travers le renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle face aux conflits, et la cohésion sociale des populations vulnérables dans les régions les plus fragiles, de 13 communes du Burkina Faso et deux du Niger.

Mis en œuvre pour une durée de quatre ans, le projet a été conçu comme une action de renforcement des moyens d’existence des populations agricoles et pastorales en renforçant de matière durable et structurelle la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans 13 communes du Burkina Faso et deux du Niger mais aussi d’appui aux communautés et institutions locales dans la prévention des conflits et le renforcement de la cohésion sociale dans les communes concernées.

: Quelles sont les actions menées sur le terrain ?

DPO : Dans la mise en œuvre de ce projet, plusieurs actions sont menées sur le terrain et chaque action est liée à un partenaire donné. Par exemple dans le cas des filets sociaux, les actions mises en place se traduisent sur le terrain par des cashs transferts faits aux populations vulnérables qui ont été préablement identifiées.

Dans le cas de la nutrition, les enfants victimes de malnutrition qui sont dans les zones d’intervention sont pris en charge. Au niveau de la sécurité alimentaire, nous construisons des digues pour les populations afin qu’elles puissent mutualiser leurs forces et d’améliorer leur alimentation.

Parlant de la gouvernance, il s’agit de mettre en place des cellules de veille dans le but de vérifier si les services publics sont rendus aux populations de façon adéquate ou de voir, est-ce que les populations sont impliquées dans la prise de décision.

Concernant le volet de la cohésion sociale, c’est d’aider les populations à vivre en paix au sein de leurs communautés. Car vu que le pays est traversé par un certain nombre de crises liées à plusieurs facteurs et en tant que partenaire humanitaire, nous travaillons à ce que les populations puissent renouer avec le tissu social qui était effrité. Et grâce à des mécanismes endogènes, nous avons permis à des communautés qui ne se fréquentaient plus, de se fréquenter et de faire la paix.

: A part l’ONG EDUCO, quels sont les autres acteurs du projet ?

DPO : Dans la mise en œuvre de ce projet, il y a dix membres dont six au Burkina et quatre au Niger. Car c’est un projet transfrontalier et au niveau du Burkina, les acteurs sont notamment Progettomondo.mlal, qui est le chef de file de ce consortium ; la fédération nationale des groupements Naam (FNGN) ; l’ONG SOS Sahel ; le Réseau Afrique jeunesse (RAJ) ; le conseil régional des unions du Sahel (CRUS), et enfin la fondation Educación y Cooperación (EDUCO). Au niveau du Niger, on a également le projet Progettomondo.mlal, SOS Sahel et trois autres ONG.

: Quel bilan faites-vous déjà des actions menées sur le terrain ?

DPO : En dépit de l’insécurité, nous avons pu enregistrer des résultats satisfaisants, parce qu’il y a eu la mise en place des cellules de veille citoyenne afin d’impliquer les populations dans les affaires de la cité. Au niveau de la cohésion sociale, il y a eu le recensement des types de conflits rencontrés dans les zones d’intervention. Et à ce niveau, le diagnostic nous a permis de toucher 176 sur 198 villages prévus initialement.

Ce même diagnostique nous a permis de savoir que dans les types de conflits recensés, il y a des conflits liés aux ressources naturelles, aux problèmes de leadership concernant souvent les questions d’élection de CVD (conseiller villageois de développement), de conseillers au niveau des mairies, la politique, etc. Et nous avons aidé les populations à mettre en place des mécanismes endogènes pour résoudre ces crises qui peuvent survenir dans leurs vécus quotidiens sans oublier les mécanismes mis en place par l’Etat, même s’ils fonctionnent à minima…

: Dans la mise en œuvre de tout projet, il y a des défis à relever ; quels sont les vôtres ?

DPO : Les défis majeurs à relever dans le cas de ce projet, c’est la question de l’insécurité, la mise en œuvre réussie des activités dans un contexte d’insécurité, la qualité des services à livrer aux populations, l’inadéquation entre le coût des activités et le coût réel. On parle d’inadéquation entre le coût des activités et le coût réel, parce que l’élaboration du budget du projet s’est faite dans une période d’accalmie mais avec l’insécurité, les coûts se sont multipliés, et enfin la délocalisation des activités. Et pour que le projet puisse être mis en œuvre comme prévu, il va falloir relever tous ces défis.

: Votre mot de fin ?

DPO : Ce que je peux ajouter au-delà de tout cela, c’est que nous espérons qu’avec l’accalmie qui est constatée ces derniers temps, nous pussions réussir la mise œuvre des activités avec l’accompagnement des autorités locales et la synergie des différents partenaires du consortium pour l’atteinte des résultats attendus.

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here