Africa-Press – Niger. Ce bilan à chronologie inversée retrace ici des derniers aux premiers évènements qui ont marqué la vie politique au Tchad, durant l’année 2021.
**La Commission nationale des droits de l’homme au Niger, enquête sur la disparition fin 2019 de 102 personnes à Inates, a indiqué le Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits humains, Michelle Bachelet, qui a effectué une tournée au Niger ainsi qu’au Burkina Faso, du 28 novembre au 4 décembre 2021.
« Les auteurs doivent être traduits en justice, quel que soit le groupe auquel ils appartiennent », a-t-elle confié, soulignant que les deux pays avaient eu des élections démocratiques. C’est important à noter, mais parallèlement ils ont une multitude de menaces à gérer, à savoir : l’insécurité, les problèmes de développement, l’accès à l’éducation ou à la santé, et le changement climatique qui les affecte durement.
**L’armée française a tué, au Niger, Soumana Boura, l’un des auteurs de l’assassinat de six humanitaires français ainsi que de leur guide et de leur chauffeur nigériens, acte meurtrier perpétré dans la matinée du 9 août 2020 dans le parc de Kouré et revendiqué par Daech dans le Grand Sahara.
Il a été éliminé par un tir de drone alors qu’il était seul sur une moto, a confirmé l’Etat-major français.
** Le président nigérien, Mohamed Bazoum, a demandé à la France d’ouvrir une enquête sur les heurts qui se sont déroulés à la fin du mois de novembre de l’année écoulée, sur la route du convoi militaire de la force « Barkhane ». Trois personnes avaient été tuées et dix-sept autres blessées, dans des tirs imputés aux forces nigériennes par certains, et françaises par d’autres parties.

Bazoum, qui intervenait à la télévision dans le cadre de la célébration du 63e anniversaire de la proclamation de la république du Niger, a déclaré : « S’agissant de militaires français, j’ai exigé des autorités françaises qu’elles ouvrent une enquête en vu de sanctionner ceux qui ont été coupables de tels actes répréhensibles ».
** Les forces armées du Niger et du Burkina Faso auraient tué une centaine de « terroristes », lors d’une opération commune menée du 25 novembre au 9 décembre, le long de leurs frontières, contre des attaques djihadistes récurrentes.
Les différentes actions auraient permis de « neutraliser une centaine de terroristes » et d’« appréhender une vingtaine d’individus suspects », selon les deux états-majors dans un communiqué.
** Des jeunes de l’ONG « Tournons la page » ont tenté de protester contre la présence militaire française dans leur pays, le dimanche 5 décembre 2021, alors que la situation sécuritaire se dégradait. La manifestation en question, qui avait rassemblé une poignée de jeunes bravant l’interdiction administrative de se réunir à Niamey, a été rapidement dispersée à la mi-journée par les forces de sécurité.
**Le vendredi 12 novembre 2021, le Président français avait reçu à Paris ses homologues, nigérien Mohamed Bazoum, burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, et tchadien Mahamat Idriss Déby, pour discuter de « la situation au Sahel. Cette réunion fût organisée en marge d’une conférence internationale pour la Libye et le Forum pour la paix, et devait porter « sur la dimension régionale de la crise libyenne », selon l’Elysée.

La réunion intervenait à un moment où les relations entre la France, ex-puissance coloniale et partenaire historique, et le Mali s’étaient dégradées, après le nouveau coup d’Etat à Bamako.
**Une attaque des plus meurtrières commises dans la zone dite « des trois frontières », région où se rencontrent, sans délimitation physique, les territoires du Mali, du Burkina Faso et du Niger et où opèrent des groupes djihadistes, aurait fait plus d’une soixantaine de victimes parmi des villageois « membres de milices d’autodéfense », qui ont été tués lors de l’attaque perpétrée dans la région de Tillabéri.
A noter que l’attaque avait eu lieu le mardi 2 novembre 2021, mais ne fût confirmée que deux jours plus tard par le gouvernement nigérien.
**Le 13 septembre 2021, l’organisation Amnesty Internationale est revenue sur les meurtres ou les recrutements d’enfants par les groupes armés terroristes au Niger, en particulier dans les zones frontalières du Burkina Faso et du Mali où les attaques djihadistes se multiplient de plus en plus.
« Dans la région de Tillabéri, au Niger, une génération entière grandit entourée par la mort et la destruction. Des groupes armés ont attaqué à maintes reprises des écoles et des réserves de nourriture et ciblent des enfants lors de leur recrutement », avait déclaré Matt Wells, directeur adjoint à Amnesty International.
**Un nouveau massacre de civils a été perpétré dans l’ouest du Niger, proche du Mali, le lundi 16 août 2021, par des djihadistes présumés, faisant au moins 37 morts, ce qui porte à plus de 450 le nombre de morts dans cette région depuis le début de l’année. Il s’agit d’une tuerie qui a touché le village de Darey-Daye, déjà visé en mars, situé dans la région de Tillabéri, dans la zone dite des « trois frontières ».
**Le Niger a été fortement secoué par les pluies torrentielles que le pays a connues, depuis juin, et qui avaient fait 64 morts et 69.515 sinistrés, selon le bilan publié le 14 août par les autorités nigériennes, sachant que le climat habituellement est très sec.

Le bilan officiel des inondations se présentait comme suit : 7.812 ménages affectés, soit 69.515 personnes sinistrées, 32 décès dans l’effondrement de leurs logements, et 32 décès par noyade ».
**Une nouvelle attaque a frappé de nouveau la région de Bani Bangou, le lundi 9 août, où des individus armés non identifiés s’étaient attaqué à un village du département, ciblant « des gens travaillant dans un champ » et qui « s’était soldée par la mort de quinze personnes en plus de deux autres blessées.
Rappelons que le département de Bani Bangou, qui se trouve dans la région de Tillabéri, zone dite des « trois frontières » (Niger, Burkina Faso et Mali), est le théâtre depuis des années d’actions sanglantes de groupes djihadistes liés à Al-Qaida et à Daech.
**Nouveau drame au Niger, vécu le 31 juillet 2021. Quinze militaires nigériens ont été tués samedi et six autres ont été « portés disparus » après une attaque « terroriste » commise dans le département de Torodi (sud-ouest), proche du Burkina Faso, selon le Ministère nigérien de la défense, qui a expliqué que les forces de sécurité, qui étaient en mission de ravitaillement, avaient d’abord été prises dans une « embuscade tendue par des groupes armés terroristes », avant que les militaires tentant d’évacuer les blessés ne tombent « sur un engin explosif improvisé ».
**L’Algérie a expulsé vers le Niger plus de 1.200 migrants ouest-africains, parmi lesquels des Nigériens, depuis l’annonce de la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays, le 14 juillet 2021, selon un communiqué rendu public par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et qui disait que :
« Le 18 juillet, un convoi officiel de 515 rapatriés nigériens est arrivé d’Algérie. Le 16 juillet déjà, 752 migrants originaires d’Afrique de l’Ouest sont arrivés à pied à Assamaka, ville nigérienne la plus proche de la frontière algérienne ».
** Fermées depuis seize mois à cause de la Covid-19, l’Algérie et le Niger ont décidé de rouvrir leur frontière terrestre, pour faciliter les échanges entre les deux pays.
Cette décision fût prise et annoncée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, lors d’un point de presse conjoint avec son homologue nigérien, Mohamed Bazoum, qui effectuait une visite de travail en Algérie.
** Le mardi 22 juin, l’armée nigérienne a repoussé, une attaque du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, tuant trois assaillants à Bosso, une ville du sud-est du Niger sur les rives du lac Tchad, a indiqué dans un communiqué publié sur Facebook la Force multinationale mixte (FMM, qui associe Nigeria, Tchad, Cameroun et Niger).
Trois assaillants tués, un véhicule détruit, précisait le communiqué, soulignant que « aucune victime » n’a été enregistrée parmi les militaires.
** Plus de 10.000 personnes ont fui leurs villages en 48 heures dans l’ouest du Niger, entre le 14 et le 15 mai, en raison d’attaques djihadistes répétées, indique une information des Nations Unies et les autorités locales.

« Onze mille personnes ont trouvé refuge dans la ville de Tillabéri, dans la localité de Namari Gougou et la commune rurale de Sarkoira », précise un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) à Niamey. Un responsable municipal de la zone de l’Anzourou, ciblée par les exactions djihadistes, a confirmé que « plus de 10.000 villageois ont déjà fui la zone en deux jours », et a alerté que « plusieurs autres villages sont en train de se vider ». Des élus locaux et des habitants avaient déjà signalé cet exode.
Selon l’agence onusienne, les habitants déplacés viennent des villages de Zibane-Koira Zéno, Zibane Koira-Tégui, Kofouno et Gadabo, situés dans l’Anzourou, une zone composée de vingt-quatre villages, qui fait partie de l’immense et instable région de Tillabéri (100.000 km2). En mai, vingt personnes ont été massacrées dans ces villages, après une précédente tuerie de treize personnes en mars.
** Seize soldats nigériens ont été tués et un autre porté « disparu », le samedi 1er mai 2021, dans une embuscade tendue dans la soirée par des hommes armés contre une patrouille de la garde nationale dans la zone de Tillia, dans la région de Tahoua proche du Mali.
« Nos hommes sont tombés le samedi soir, aux environs de 14 heures dans une embuscade tendue par des bandits armés dans le département de Tillia. Le bilan de cette attaque lâche est de seize morts, six blessés et un porté disparu », a annoncé la télévision publique.
** Drame dans le secteur de l’éducation à Niamey. Une vingtaine d’écoliers sont morts calcinés dans l’incendie de plusieurs classes en paillote à Niamey, a annoncé mardi 13 avril dans la soirée, le commandant des sapeurs-pompiers du Niger à la télévision publique.
« Vingt et une classes en paillote ont pris feu. Une vingtaine d’enfants ont été pris au piège, a expliqué le commandant Sidi Mohamed. Les secours sont partis rapidement, le feu a été éteint (…) mais le pouvoir calorifique du feu était énorme, ce qui a permis l’embrasement généralisé de toutes les classes et les enfants n’ont pas réussi à en sortir. »
Selon des témoins oculaires, cités par la télévision, le feu s’est déclaré vers 16 heures, au moment où les victimes étaient en classe. L’origine de l’incendie est demeurée inconnue.
** Le président élu du Niger, Mohamed Bazoum, prête serment vendredi 2 avril à Niamey en pleine crise, deux jours après « une tentative de coup d’Etat » et au moment où ce pays est frappé par les pires attaques djihadistes de ces dernières années. Plusieurs chefs d’Etat africains, devaient assister à cérémonie de la prestation du serment du nouveau président.

Le passage de relais entre MM. Issoufou et Bazoum est le premier entre deux présidents démocratiquement élus dans un pays à l’histoire marquée par les coups d’Etat. Partenaire privilégié dans la lutte contre le djihadisme dans les pays du Sahel, dont le Niger, la France était représentée par son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Mohamed Bazoum, âgé de 61 ans, a été élu à l’issue du second tour de la présidentielle du 21 février avec plus de 55 % des voix, face à un ancien président, Mahamane Ousmane, qui n’a pas reconnu sa défaite et a appelé à des « manifestations pacifiques ».
** Deux jours avant que le nouveau président du Niger, Mohamed Bazoum, élu le 21 février, ne prête le serment constitutionnel, les autorités nigériennes ont affirmé avoir déjoué « une tentative de coup d’Etat ».
**Quelques jours plus tard, des militaires ont été arrêtés au Niger après une « tentative de coup d’Etat » dans la nuit de mardi 30 à mercredi 31 mars, avait confié aux médias une source sécuritaire.
« Il y a eu des arrestations parmi les quelques éléments de l’armée qui sont à l’origine de cette tentative de coup d’Etat. Ce groupe de militaires n’a pas pu s’approcher du palais présidentiel lorsque la garde présidentielle a riposté », avait indiqué également la même source, en affirmant que la situation était « sous contrôle ».
** La Cour constitutionnelle a confirmé, le dimanche 21 mars 2021, la victoire remportée exactement un mois plus tôt par le candidat Mohamed Bazoum, qui aurait dû sans doute se réjouir du fait marquant le premier passage de témoin pacifique – et donc historique – entre deux présidents élus au Niger.
Seulement à Niamey, en ce mois de mars, personne n’avait la tête sur les épaules pour célébrer des festivités. Les journées de deuil national s’enchaînaient. En moins d’une semaine, le Niger a connu ses pires tueries de civils depuis que cette partie du Sahel fût embourbée dans le vent mauvais, soufflé par les groupes armés.
En effet, le Niger a été frappé dans sa partie ouest, proche du Mali, par les attaques les plus meurtrières commises ces dernières années par des djihadistes présumés. Ils ont tué, dimanche 21 mars, 137 personnes, un bilan qui vient s’ajouter aux 66 morts d’attaques commises il y a six jours.
** Le président sortant du Niger, Mahamadou Issoufou, qui laissera début avril sa place à Mohamed Bazoum après la première transition démocratique entre deux présidents élus du pays, s’est vu décerner lundi 8 mars le prix Ibrahim 2020, relevant de la Fondation Mo Ibrahim qui récompense une « gouvernance exceptionnelle » en Afrique.
« Le Comité du prix a souligné le leadership exceptionnel du président Issoufou, à la tête d’un des pays les plus pauvres au monde, confronté à un cumul de défis apparemment insurmontables ».
**Fier de son bilan, Mahamadou Issoufou, 68 ans, qui quitte volontairement le pouvoir à l’issue de ses deux mandats comme président du Niger, se veut « optimiste » pour l’avenir de son pays et du continent, qu’il aimerait voir émerger malgré le djihadisme, la démographique galopante ou la difficile intégration continentale.
Son pays, parmi les plus pauvres du monde, est en proie aux attaques djihadistes récurrentes qui ont fait des centaines de morts.

Avant de remettre le témoin à son successeur, le président sortant Mahamadou Issoufou s’était exclamé en souriant : « Je suis fier de l’ensemble, les promesses que j’ai faites au peuple nigérien, je les ai tenues », ajoutant également un conseil final : «…ne pas tripoter les constitutions ».
*** La nouvelle année 2021 venait tout juste d’être fêtée, que cent personnes furent tuées, le samedi 2 janvier, dans les attaques de deux villages de l’ouest du Niger, un des pires massacres de civils dans ce pays régulièrement visé par des groupes armés et qui est en pleine élection présidentielle.
On s’attend à ce que l’année 2022 soit beaucoup plus calme et bénéfique aux nigériens, sur tous les plans, sachant que la situation sociale et économique demeure la préoccupation majeure d’une population exaspérée…
Anouar CHENNOUFI
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