Comment déraciner la « pauvreté » au Niger ?

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Signes d’une pauvreté flagrante
Signes d’une pauvreté flagrante

Rapporté par
Anouar Chennoufi

Africa-Press – Niger. Depuis les années d’indépendance, le Niger a continué à souffrir d’une pauvreté chronique pesant lourd sur le pays, et découlant d’une mauvaise gestion de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que des déplacements de population dus à l’instabilité et à l’insécurité.

La pauvreté, bien qu’elle soit habituellement mesurée en termes monétaires, elle possède également de nombreux autres aspects.

En effet, elle n’est pas seulement liée au manque de revenus ou de consommation, mais aussi à des performances insuffisantes en matière de santé, d’alimentation et d’alphabétisation, à des déficiences de relations sociales, à l’insécurité, à une faible estime de soi-même et à un sentiment d’impuissance. Dans certains cas, les outils développés pour la mesure de la pauvreté monétaire peuvent s’appliquer aux indicateurs non monétaires du bien-être.

La pauvreté : un phénomène multidimensionnel et complexe

Signes d’une pauvreté flagrante
Signes d’une pauvreté flagrante

Au Niger, la pauvreté est un phénomène multidimensionnel et complexe. C’est pourquoi, il est difficile de lui donner une définition fixe et unique.

Pour y faire face efficacement, les stratégies de création d’infrastructures doivent être développées, mises en œuvre, et suivies de très prés par l’administration gouvernementale.

Dans ce contexte, les organisations humanitaires au Niger ont attribué elles aussi la pauvreté chronique dans le pays à plusieurs raisons, dont évidemment les plus importantes, à savoir l’insécurité et la mauvaise gestion de l’agriculture et de l’élevage, mais entre-autres les conditions climatiques et à leur tête la sécheresse.

D’après l’état des lieux actuel, la pauvreté peut être définie comme la détérioration du pouvoir d’achat et des conditions de vie des populations résultant principalement de :

  • l’absence de croissance économique due au déséquilibre structurel permanent entre la croissance moyenne faible du PIB et celle de la population,
  • l’absence du développement des secteurs et des facteurs productifs, notamment le blocage du développement rural qui tient lieu de secteur moteur de l’économie,
  • la dégradation des ressources naturelles,
  • la modicité et le recul du crédit à l’économie,
  • le faible accès de la majorité de la population aux capacités de

La pauvreté se traduit aussi par l’absence de revenu adéquat pour faire face aux besoins fondamentaux minimaux en matière de nutrition, de sécurité alimentaire, de santé, d’éducation et de l’accès aux infrastructures de base.

Au Niger, pays où le désert du Sahara couvre près de 80% de sa superficie totale et où la plupart des facteurs de pauvreté sont endémiques, y compris les crises dues à des catastrophes naturelles (sécheresse, attaque des criquets…) sont récurrentes, la pauvreté et la vulnérabilité sont étroitement liées.

Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté

Eponger les causes et signes de pauvreté
Eponger les causes et signes de pauvreté

A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, qui vient d’être célébrée le 17 octobre 2021, cette commémoration a rappelé que le Niger, situé en Afrique de l’Ouest (24 millions d’habitants), souffre du problème de la pauvreté structurelle, qui rend la population plus vulnérable face aux situations récurrentes, et renvoie également au manque d’opportunités de participer à la vie sociale et économique.

Il importe de rappeler que l’Assemblée générale des Nations Unies, par la résolution 47/196 adoptée le 22 janvier 1992, a déclaré le 17 octobre Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.

Cette perception de la pauvreté cadre avec les définitions institutionnelles qui la perçoivent sous l’angle de manque et/ou d’indisponibilité de ressources indispensables pour satisfaire les besoins essentiels, comme c’est le cas au Niger.

Environ 173 organisations humanitaires fournissent une aide d’urgence multiple à travers le pays, y compris dans les zones difficiles d’accès, selon les Nations Unies.

Avis de la Banque mondiale

Eponger les causes et signes de pauvreté
Eponger les causes et signes de pauvreté

Selon le Groupe de la Banque mondiale, le Niger a atteint un niveau d’extrême pauvreté de 42,9% en 2020.

La banque indique que le déficit budgétaire de l’État est passé de 3,6% du PIB en 2019 à 4,9% en 2020, et la dette publique a atteint 45%, tandis que le taux de croissance est passé de 5,9% en 2019 à 3,6% en 2020.

Le revenu national brut par habitant du Niger était de 540 dollars en 2020, selon la Banque mondiale, tandis que l’économie du pays dépend à 40% de l’agriculture, et l’élevage est également un domaine populaire impliqué.

Y a-t-il de l’espoir en vue ?

 

D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, cette année, quelque 3,7 millions de personnes au Niger, ont besoin d’une aide alimentaire en raison d’une insécurité alimentaire aiguë et chronique causée par des catastrophes soudaines et récurrentes et le changement climatique, et plus d’un million de personnes ont été déplacées en raison de l’insécurité persistante.

Certes, les défis peuvent être surmontés en impliquant la population, si la volonté du gouvernement actuel, supervisé étroitement par le Président nigérien Mohamed Bazoum, soit au niveau voulu, car tout laisse à croire que le Niger, si tout va bien, est capable de sortir un jour de la pauvreté.

A noter que, dans ce sens, de nombreux programmes de renforcement des capacités ont déjà été lancés dans le pays, afin que les gens puissent mieux absorber et gérer les situations stressantes.

Tant de questions se posent par elles-mêmes au Niger, sans toutefois que l’on puisse y apporter de réponse concrètes :

  • Combien de personnes sont sorties de la pauvreté chronique au cours des dernières années ?
  • Combien de personnes se sont appauvries ?
  • A quelles catégories socioprofessionnelles ou à quelles zones géographiques appartiennent-elles ?

Néanmoins, au Niger comme dans la plupart des autres pays dans la région, les données disponibles ne permettent pas d’avoir une vision claire de la question de la mobilité des différents groupes situés au-dessus ou en-dessous du seuil de pauvreté.

Qu’en dit le Président Bazoum à ce sujet ?

Le Président nigérien Mohamed Bazoum
Le Président nigérien Mohamed Bazoum

Le président nigérien Mohamed Bazoum, investi dans les plus hautes charges du pays, depuis le 2 avril 2021, pense que le « terrorisme et la pauvreté sont les pires ennemis de son pays », et il s’est engagé lors de son investiture à lutter contre la pauvreté.

Rappelons que depuis l’annonce de sa victoire à la présidentielle, le 23 février de l’année en cours, Mohamed Bazoum a enchaîné les consultations régionales et internationales ainsi que les audiences avec les chefs traditionnels et religieux de son pays, les représentants des corps constitués et de la société civile, le personnel politique…

Une fois à la tête du pays, le nouveau chef de l’Etat s’est lancé dans un projet de démocratie sociale à vocation régionale.

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