Rapporté par
Anouar Chennoufi
Africa-Press – Niger. Il nous semble vraiment ironique que le Niger soit l’un des pays les plus pauvres du monde, et que lorsque vous vous promenez dans les rues de la capitale, Niamey, vous voyez la « misère » sur le visage de ses citoyens, alors que le pays possède les plus grandes richesses du monde en uranium, or, pétrole, en plus des terres arables.
Tirer profit de l’uranium nigérien
Alors que son peuple lutte contre les dures épreuves de la vie, on constate que le Niger, l’un des pays d’Afrique de l’Ouest et le plus grand en superficie, semble un pays de contradictions, malgré ses énormes ressources naturelles.
Il importe de rappeler que l’uranium nigérien fournit à la France 35 % de ses besoins en énergie nucléaire, ce qui représente 75 % de l’électricité totale française, tout en contribuant par son immense richesse au financement des projets d’énergie nucléaire de la France.
Evoquant cette question, le chercheur universitaire Mohamed Ag Mohamed a confié dans un entretien accordé au correspondant de l’agence de presse turque Anatolie, que « Le Niger est le quatrième pays au monde à produire de l’uranium, et que la société française Areva en dépend principalement, car le Niger allume toute la France avec de l’uranium ».
Il a affirmé également que « le Niger possède toutes les riches ressources qui peuvent faire avancer n’importe quel pays financièrement et économiquement, en particulier l’uranium, l’or et le pétrole ».
Néanmoins, a-t-il fait remarquer, les pays occidentaux veulent que les Africains restent colonialistes et poussés par l’idée d’appropriation et de capitalisme pour contrôler les ressources humaines, peu importe ce qu’ils disent de l’humanité.
Qui profite du pétrole du Niger
Toujours selon la même source « le Niger possède d’énormes puits de pétrole, qui ont récemment commencé à être extraits officiellement et exportés vers certains pays d’Afrique de l’Ouest, et tout le pétrole consommé actuellement au Niger est local »
Mohamed Ag Mohamed rappelle que les producteurs de pétrole sont occidentaux, mais que la gestion du processus par ces compagnies est injuste envers le Niger et ses habitants, car ils concluent des accords à long terme, et les pays extracteurs de pétrole ont la plus grande proportion, ne laissant que des « miettes » aux nigériens.
Prospection des gisements d’or
Le Niger ne manque pas de gisements d’or, car le métal précieux reste l’une des matières métalliques qui abondent au Niger, de sorte que certains d’entre eux trouvent de l’or par hasard dans de nombreux endroits où il est connu d’exister, à la surface de la terre.
Sauf que les citoyens ne peuvent pas prospecter l’or, même avec de simples capacités, en raison des prix élevés des machines nécessaire à son extraction.
Une aubaine dont profitent pleinement les hommes d’affaires, les seuls bénéficiaires de cette « grâce divine » donnée au peuple, pour leur capacité matérielle, et eux seuls, à profiter davantage de l’opportunité, et ainsi augmenter la richesse des riches, et appauvrir davantage les pauvres.
Le fait que 80% de la terre soit désertique, ne veut rien dire, car elle est riche en minéraux de grande valeur, et les 20% restants sont arables, car il y a partout des minéraux, des richesses et des pierres précieuses, en plus de l’agriculture.
Etrange paradoxe d’un peuple très pauvre sur une terre très riche
Sayed Amar Ould Cheikhna, un chercheur africain, a noté à son tour que la richesse du Niger est au cœur des conflits internationaux, soulignant dans ce contexte qu’il y a des infiltrations chinoises, américaines, indiennes et canadiennes, en plus de la France, qui a bénéficié des seules richesses du Niger pendant des décennies.
Selon lui, le président élu Mamadou Tandja (1999-2010), a été le premier président de l’histoire des relations du Niger avec la France qui a osé renégocier avec Areva à propos de l’uranium.
Tandja aurait également ouvert l’investissement dans son pays et dans d’autres ressources du Niger à des sociétés étrangères, et a accordé plusieurs licences à des sociétés chinoises, indiennes et canadiennes qui en ont tiré profit.
Suite à l’ouverture à la Chine, le Président Tandja aurait même nommé son fils Othman en tant qu’Attaché commercial à l’ambassade du Niger à Pékin, rien que pour gérer les négociations secrètes avec les entreprises chinoises.
Croissance démographie suffocante
Le Niger souffre de sa croissance démographique importante et des initiatives pour inciter la population au contrôle des naissances, car les femmes nigériennes sont les femmes les plus fertiles du monde, selon les rapports des Nations Unies, ce qui entraîne une accélération de la croissance démographique, devenue un fardeau énorme pour un pays qui figure parmi les plus pauvres du monde. Certains anciens du pays essaient d’éduquer la population et de l’encourager à recourir au contrôle des naissances.
Crise écrasante
« Le Niger est confronté à une crise presque accablante » en raison des conflits armés récurrents, des déplacements, de la malnutrition, des épidémies et des catastrophes liées au climat, en plus des impacts sociaux et économiques de la pandémie, avait déclaré le représentant par intérim de l’UNICEF au Niger, à une conférence de presse tenue au Palais des Nations à Genève sur le COVID-19.
Danger de climat rigoureux et de maladies
En 2020, des inondations d’un niveau record ont frappé le Niger et touché plus de 640 000 personnes, dépassant largement les attentes des années précédentes. Ceci a mis en évidence la vulnérabilité du pays aux menaces liées au climat et a eu un impact négatif sur l’accès aux services tels que la santé, l’eau potable et l’assainissement, et l’éducation.
Investir pour conjurer le risque de malnutrition
La malnutrition est une menace majeure pour la santé et le développement des enfants au Niger. Malgré les efforts récents, les taux de malnutrition aiguë sévère restent très élevés.
La lutte contre la malnutrition nécessite des investissements à la fois dans la prévention et dans la réponse simultanée à la malnutrition aiguë.
On se demande toujours pourquoi le Niger avec toutes « ses richesses naturelles » n’arrive pas à s’extraire de la « pauvreté ».
Nous émettons ici un grand espoir dans les efforts du gouvernement actuel et de ses programmes futurs, louant la stabilité qui commence à se profiler à l’horizon, et souhaitant au pays plus de stabilité et de prospérité.
