Rapporté par
Anouar Chennoufi
Africa-Press – Niger. Le Niger, ce pays d’Afrique de l’Ouest qui couvre une superficie de 1.267.000 kilomètres carrés dans la région du Sahel au nord du Nigéria, entouré de tous côtés par des terres, acculé par un taux de pauvreté de 48,9 % et un revenu par habitant de 420 $, reste l’un des pays les plus pauvres du monde.
Il est largement dépendant des variations climatiques dans la mesure où la grande majorité des Nigériens vit des activités agricoles et pastorales.
Où en est l’agriculture au Niger

Le secteur agricole représente environ 34,8 % du PIB et emploie presque 85 % de la population active, essentiellement sous la forme d’une agriculture de subsistance et un élevage relativement dynamique. Les principales cultures d’exportation sont le dolic, le coton, et les arachides alors que les principales cultures vivrières sont le millet (le Niger est 1er producteur mondial par habitant), le sorgho, le manioc, le riz, la sucre de canne, et une gamme de légumes.
Pour sa part, l’élevage constitue la plus grande activité agricole, dont les principaux produits sont les chèvres, les ovins, les bovins, la viande, les produits laitiers, et les peaux.
C’est dans cette optique que le pays a pu tenir le coup pour assurer son autosuffisance alimentaire, à l’exception des années de sécheresse.
A noter que le Niger a ratifié la plupart des conventions internationales dans le domaine de l’environnement et prévoit de mettre en œuvre des initiatives dans les secteurs de l’agriculture, de la préservation des forêts et des sols. Environ 8 % du pays est actuellement protégé et le pays possède l’un des plus grands parcs nationaux d’Afrique occidentale.
Les services d’appui à l’agriculture et la décentralisation
Quand on analyse la situation des principaux services d’appui a l’agriculture (formation, vulgarisation, recherche, crédit, inputs, irrigation) du triple point de vue de la définition des politiques, du financement et de la fourniture de ces services, on est saisi par l’extrême centralisation qui subsiste malgré la décentralisation, et qui s’explique par l’absence de restructuration du Ministère de l’agriculture.
Selon les données enregistrées, la population du Niger, en 2021, est estimée à 24.118.328 d’habitants et son taux de croissance démographique est de 3,9 % par an, l’un des taux les plus forts au monde.
Défis et obstacles climatiques

Le Niger est sujet à l’instabilité politique, à l’insécurité alimentaire chronique, à la sécheresse, aux inondations et aux infestations acridiennes.
Malgré la production d’uranium et de pétrole qui reste la pierre angulaire de l’économie du Niger, l’agriculture dans ce pays est une source importante de revenus d’exportation. Son climat est chaud et aride, et son agriculture se concentre sur les petites exploitations familiales qui produisent des céréales et des légumes dans les zones pluviales et les cultures irriguées, notamment les oignons, le sésame et les pois.
Toutefois, les sécheresses fréquentes causent des dommages à ses ressources naturelles, et ses rendements céréaliers sont menacés de baisse, à moins que les systèmes de production ne soient adaptés au changement climatique.
Nouveaux processus

Grâce à l’introduction de techniques agricoles améliorées, à l’utilisation de types améliorés de semences, de charrues à traction animale, de techniques d’irrigation revisités également et d’autres innovations, des augmentations substantielles des rendements céréaliers et horticoles peuvent être obtenues.
Cette évolution technique permettra tout de même aux familles rurales de produire suffisamment pour la consommation des ménages et de générer un surplus destiné à la vente, tout en améliorant leur résilience au changement climatique.
L’agriculture irriguée a déjà augmenté et représente actuellement 30% de la production agricole et 90% des exportations agricoles.
Décentralisation et élaboration des politiques agricoles et de développement rural
La phase la plus récente de la décentralisation, entamée depuis 1992, concerne le développement rural et le secteur agricole. Ses deux formes prédominantes sont :
- la déconcentration des services centraux de l’Etat, parfois grâce à la délégation de pouvoir à des entités publiques semi-autonomes, d’une part
- la dévolution de pouvoir à des organisations de la société civile, d’autre part.
Les collectivités locales n’ont pas été incluses dans le processus de dévolution. Les villes et les communes restent le niveau de gouvernement avec le moins de présence et d’attributions, vu que le niveau privilégié par la décentralisation du développement rural a été le Département.
Il importe également de remarquer que la déconcentration n’a pas été préparée d’une manière totalement adéquate dans la mesure où elle ne s’est pas accompagnée d’une restructuration conséquente du Ministère de l’agriculture. Le privilège accordé au niveau départemental s’est traduit par l’introduction des nouvelles modalités de planification du développement rural, essentiellement régionales et partant du bas vers le haut.
Ainsi le Niger a réussi à introduire une différentiation modérée dans ses politiques nationales, qui lui permet de tenir compte aussi bien des spécificités régionales que des différents types de production. La concertation et la décision conjointe entre les niveaux national et départemental ne sont pas rares au Niger, ce qui permet un certain niveau de coordination des interventions au niveau des différentes régions. Ainsi, si la prise de décision et le financement des équipements et infrastructures ruraux se font principalement au niveau national, leur contrôle, suivi et évaluation se font eux au niveau départemental.
Principaux objectifs prévus
-Atteindre une augmentation durable de la production des petits agriculteurs, des agriculteurs forestiers et des éleveurs,
-Améliorer les activités de postproduction et de commercialisation pour les petits exploitants, et les aider à s’adapter aux changements climatiques,
-Renforcer les réseaux sociaux et la coopération entre les populations rurales pauvres et accroître la durabilité des institutions locales et des activités commerciales.
-Aider les agriculteurs familiaux à s’adapter aux risques structurels potentiels et aux chocs externes. Ce modèle peut améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et promouvoir la réduction de la pauvreté, la croissance économique, le développement rural durable et la résilience au changement.
Manque d’eau

La superficie cultivée est en expansion en raison du développement des systèmes d’irrigation, néanmoins, au Niger, moins d’un habitant sur deux a accès à l’eau potable en milieu rural, sachant le Niger est un pays sahélien aux ressources en eau rares, un drame pour ses habitants, aggravé par le dérèglement climatique et les déplacements de population.
L’eau, source vitale, reste l’un des grands défis à relever par les autorités nigériennes afin d’aider les agriculteurs à faire face à la sècheresse.