Le NIGER gagne en soutien pour développer son armement contre les groupes armés et reçoit des armes lourdes d’Egypte et de l’U.E

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Le NIGER gagne en soutien pour développer son armement contre les groupes armés et reçoit des armes lourdes d’Egypte et de l’U.E
Le NIGER gagne en soutien pour développer son armement contre les groupes armés et reçoit des armes lourdes d’Egypte et de l’U.E

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Niger. Selon l’indice de développement humain (IDH) des Nations Unies, le Niger est le pays le moins développé au monde, ce qui s’explique par l’effet combiné de la pauvreté, du manque de formation, d’un système de santé insuffisant et d’un faible niveau de vie.

En plus, outre ces défis structurels, le Niger fait face aujourd’hui à une crise multiforme due à des facteurs nationaux, régionaux et mondiaux, à savoir une détérioration de la situation sécuritaire dans la région du Sahel, des changements climatiques, une compétition géopolitique et une crise humanitaire et alimentaire.

Dans ce contexte, nous avons tenu à rapporter en début de cet article un paragraphe important du discours prononcé par le Président nigérien, Mohamed Bazoum, lors de l’ouverture d’un Business Forum tenu à Niamey, le 6 et le 7 février 2023, qui réitère la solidité du partenariat entre l’Europe et le Niger, ainsi que le soutien de l’Occident, soulignant à l’occasion, comme cités ci-dessous, les atouts du Niger :


Le président nigérien Mohamed Bazoum

« Sa position géographique, sa richesse en ressources naturelles dont l’eau, ses terres arables et un cheptel considérable, de nombreuses sources d’énergies, des minéraux, ainsi que son héritage humain, civilisationnel, et sa jeune population, font du Niger une charnière entre le Nord et le Sud, entre l’Europe et l’Afrique, et un pivot de stabilisation et d’échanges commerciaux ».

Ce volumineux, riche et diversifié actif « nigérien » n’échappe donc plus ni aux grandes puissances, et ni même aux organisations terroristes (telles que Daech ou Al-Qaïda) ainsi que les différents groupes armés en quête de « gite et de ressources ».

C’est d’ailleurs pour faire face à tout cela que le Niger tente inlassablement de se restructurer, notamment en ce qui concerne la sécurisation de son territoire, de ses citoyens, de ses acquis et de ses frontières.

Développement et restructuration militaire

Plusieurs mois en arrière, le Président nigérien Mohamed Bazoum avait évoqué la faiblesse des moyens de lutte contre le trafic d’armes en provenance de Libye, qui est une source majeure d’armement des groupes armés opérant dans la région du Sahel, la qualifiant d’« erreur fatale ».

Revenant également sur l’insécurité dans une région qui témoigne de violences perpétrées par des groupes armés, Bazoum avait estimé, entre-autres, que les pays du Sahel africain « ont sérieusement besoin d’un soutien plus adaptatif de leurs partenaires, centré sur le renseignement, l’appui aérien et le renforcement des capacités de leurs armées », indiquant à l’occasion que l’équipement des groupes terroristes qui sont toujours actifs dans la région du Sahel est de nature avancée. Les réponses, certes, ne se sont pas trop fait attendre.

Soutien de l’Egypte

Dans cet état des choses, le ministère nigérien de la Défense, Alkassoum Indattou, vient d’annoncer quant à lui la réception d’armes lourdes et de véhicules blindés fournis par l’Égypte pour aider le Niger à combattre les groupes armés qui sapent leurs attaques dans l’est et l’ouest du pays.

En effet, selon Niamey, les autorités militaires nigériennes ont reçu notamment :
30 véhicules blindés (de reconnaissance) BRDM-2,
• une vingtaine d’obus de mortier et de canon de 122 mm,
plus de deux mille pistolets automatiques,
des fusils d’assaut AK-47,
et un stock de munitions.

Le ministre nigérien de la Défense a qualité ce geste de très important de la part de l’Egypte, qui « continue d’afficher sa solidarité » avec le Niger « dans un contexte sécuritaire très difficile » que connait actuellement la région du Sahel, déclarant lors d’une cérémonie à laquelle assistait l’ambassadeur d’Egypte au Niger que : « l’Egypte formait également des forces spéciales de l’armée nigérienne ».

Réaction de l’Union européenne

Outre cette annonce, on note que les pays de l’Union européenne ont annoncé à leur tour, au mois de juin dernier, l’octroi d’un financement de près de cinq millions d’euros au Niger, soit un fond qui servira pour la fourniture d’armes et équipements militaires aux forces nigériennes engagées dans lutte contre le groupe de Daech dans le Grand Sahara, ainsi que d’autres groupes armés, le gouvernement nigérien s’active à tout mettre en œuvre pour la sécurisation du pays.

Il va sans rappeler que le Niger est considéré comme l’un des pays les plus pauvres du monde et fait face, tout le long de six de ses sept frontières avec ses pays voisins, à des groupes armés tels que Boko Haram et Daech en Afrique de l’Ouest, ainsi qu’à d’autres groupes liés à Al-Qaïda et à Daech au Grand Sahara.

Le pays assiste également à des attaques lancées par des hommes armés contre des mines d’or, et l’armée nigérienne a confirmé récemment avoir tué trois assaillants lors de l’une de ces attaques « lourdement armées » sur ses positions à proximité d’une mine d’or, dans une zone désertique à Arlit, une ville de l’Aïr, dans le Sahara au nord du Niger et à proximité de l’Algérie.

C’est ainsi que dans le cadre de sa lutte contre les groupes armés, le Niger a pu bénéficier du soutien de nombreux pays occidentaux, dont la France et les États-Unis, et environ 1.500 soldats français se trouvent déjà dans le pays.

Encore plus, l’Union européenne a annoncé récemment le renforcement de son soutien militaire pour lutter contre les groupes armés qui sévissent au Niger, sachant que les zones frontalières du Niger avec la Libye et l’Algérie sont connues pour être des passages pour le trafic de migrants, d’armes et de drogue, notamment vers l’Europe, et comprennent également des sites d’orpaillage manuel (recherche et exploitation artisanale de l’or) qui attirent des milliers de Nigériens et de citoyens des pays voisins.

Récente réaction du Danemark vis-à-vis de son partenariat avec le Niger dans le cadre stratégique 2023 – 2027

Le Danemark et le Niger ont tous deux un intérêt à maintenir la stabilité et à améliorer les conditions de vie dans la région en luttant contre le terrorisme, en renforçant la bonne gouvernance, en réduisant la pauvreté et en améliorant les conditions d’existence des populations locales. Toutefois, la stabilité et la prospérité du Niger ne constituent pas uniquement un objectif en soi. Elles sont aussi un moyen de renforcer les efforts de consolidation de la paix dans toute la région. Dans la mesure où le Niger relie l’Afrique de l’Ouest et du Centre à l’Afrique du Nord, et donc à la région méditerranéenne, une déstabilisation du pays constituerait un risque potentiel non seulement pour la région, mais aussi pour l’Europe et le Danemark lui-même, sous la forme d’une migration irrégulière depuis cette région à travers le territoire nigérien.

La vision du Danemark vis-à-vis de son partenariat avec le Niger est de prévenir les confits violents et de soutenir les efforts de paix et la stabilité dans le respect d’une bonne gouvernance et des droits de l’Homme, mais aussi de réduire la pauvreté et les inégalités en renforçant la résilience et en favorisant une croissance inclusive et durable. Trois objectifs stratégiques doivent répondre à cette vision, avec des priorités transversales qui accompagnent la construction d’un Etat responsable, démocratique et efficace ainsi que l’inclusion des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés :

Accroire la stabilité et prévenir les confits, les déplacements et la migration irrégulière avec l’objectif de promouvoir les efforts de paix et de gérer les causes structurelles à la base des changements dans les modèles migratoires, dont les déplacements et la migration irrégulière,

S’adapter aux changements climatiques et renforcer la résilience avec l’objectif de réduire la pauvreté et de prévenir les sources de confit en s’adaptant aux changements climatiques et en garantissant un accès plus large et plus juste à l’eau, à la croissance de l’économie verte et aux possibilités de carrière,

Encourager la bonne gouvernance, les droits de l’Homme et l’égalité entre les sexes pour renforcer la démocratie et promouvoir la société civile, les institutions publiques responsables et les droits de l’Homme, notamment l’égalité entre les sexes ainsi que la santé et les droits reproductifs et sexuels (SDRS), de manière à pouvoir lutter contre les causes profondes de l’inégalité, de l’exclusion, de la discrimination et des confits.

De par sa situation géopolitique et géostratégique, le Niger pouvait difficilement échapper aux effets déstabilisateurs de l’expansion à l’intérieur de ses frontières des activités des groupes armés relevant d’organisations terroristes et d’autres groupes armés insurrectionnels qui déstabilisent les pays voisins.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press

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