Le Sahel encore à la recherche de stratégies pour la pérennité de la sécurité face aux groupes armés

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Le Sahel encore à la recherche de stratégies pour la pérennité de la sécurité face aux groupes armés
Le Sahel encore à la recherche de stratégies pour la pérennité de la sécurité face aux groupes armés

Anouar CHENNOUFI

Africa-Press – Niger. Suite à une situation globale devenant de plus en plus chaotique et se trouvant sous l’emprise des organisations terroristes les plus meurtrières et des groupes armés qui y sont soit affiliés ou leur ayant prêté allégeance, la région du Sahel africain et du Sahara s’est transformé en un champ combustible dès la première étincelle.

C’est en fonction de ce qui pourrait encore arriver de plus pire que les pays de cette région du continent africain sont toujours à la recherche de nouvelles approches et stratégies pour la pérennité de la sécurité.

Certes, il y a eu de nombreuses approches, stratégies et tentatives d’intervention auparavant, pour trouver des solutions radicales et globales afin de mettre fin à cet état de sécurité chaotique dans la région du Sahel et du Sahara africains, y compris ce que les États-Unis d’Amérique avaient lancé et décrit comme le « Partenariat transsaharien contre le terrorisme en 2007 », dans le but de renforcer la capacité des pays du Sahel à faire face au terrorisme, et de faciliter la coopération entre les pays du Sahel et les pays du Maghreb.

Cinq ans plus tard, l’Union européenne avait lancé à son tour, en mars 2012, une stratégie pour la sécurité et le développement au Sahel visant à s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté dans la région et à créer les conditions d’un développement économique et humain.

Mais, pour plusieurs raisons, dont la tendance géopolitique qui renforce les intérêts des pays qui les ont créées et qui est grevée d’arrière-plans historiques inconfortables pour les peuples et les dirigeants de la région, les deux stratégies n’ont pas réussi.

Approche des Nations Unies

Cela a donné un avantage préférentiel à l’approche de l’ONU dans sa résolution n° 2056 de juillet 2012, lorsqu’elle a annoncé un ensemble de stratégies pour la région qui comprenait les dimensions de la sécurité, de la gouvernance, du développement, des droits de l’homme et des questions humanitaires. Ce plan avait adopté trois objectifs stratégiques principaux :

• Premièrement : promouvoir une gouvernance efficace de nature accommodante de diverses variables dans toute la région,
• Deuxièmement : permettre aux mécanismes de sécurité nationaux et régionaux de faire face aux menaces transfrontalières,
• Troisièmement : intégrer les plans et interventions humanitaires et de développement, afin de renforcer la résilience à long terme.

Dans chaque stratégie, il a été identifié un certain nombre d’objectifs et d’actions, avec un total de 75 actions, et malgré les critiques formulées à son encontre, nous pensons qu’elles pouvaient être les stratégies proposées les plus appropriées pour contrôler (et probablement redresser) la situation dans la région, compte tenu de l’importance des particularités culturelles et linguistiques d’un certain nombre de zones des pays de la région, car leur marginalisation sera l’une des raisons à l’émergence de conflits et de tensions renouvelées.

Comment parvenir à un système de sécurité durable au Sahel ?

Des forces militaires et sécuritaires réhabilitées

Pour les observateurs et spécialistes des affaires de sécurité sur le continent africain en général et dans la région du Sahel et du Sahara en particulier, il est certain que malgré l’engagement sécuritaire et la présence militaire aux côtés d’un certain nombre d’autres forces onusiennes et africaines dans la région du Sahel, les groupes terroristes n’ont pas pu être complètement éliminés ou le pari de stabilité et de sécurité dans cette région stratégique, et c’est normal et sans surprise, parce que l’approche du phénomène terroriste dans ce contexte s’est concentrée dans son intégralité sur les aspects sécuritaires, plutôt que d’invoquer d’autres facteurs responsables à leur tour d’alimenter le terrorisme et l’extrémisme dans la région, dans ses dimensions éducative, sociale, politique et économique.

Par conséquent, nous voyons que se concentrer sur l’aspect militaire pour faire face aux menaces terroristes, malgré son importance et son caractère inévitable, reste une approche déficiente et une solution temporaire qui n’a pas la durabilité et l’efficacité requises, car la région continuera à tourner dans un tourbillon, oscillant entre la stabilité à un moment, et la violence et le chaos à d’autres moments.

Dans le contexte de la discussion et de la recherche d’un système de sécurité qui assure la durabilité, la permanence et l’inclusivité, on peut dire que la réalisation de la sécurité dans cette vaste région et l’encerclement efficace du terrorisme commencent par la sécurisation du front national interne en réhabilitant les cadres militaires et sécuritaires dans les pays de la région, et il faut tenir compte de la méthode et de la forme dans laquelle cette démarche devrait être menée pour qu’elle soit plus sérieuse et conforme à l’atteinte des objectifs de développement.

Nous pouvons suggérer les approches suivantes comme point de départ pour la durabilité du système de sécurité dans la région africaine du Sahel et du Sahara :

A- L’approche participative

Cette approche intègre toutes les composantes de la société de la région sahélienne et saharienne africaine afin d’être une solution aux problèmes de la région. Cette solution ne sera atteinte que si les populations de la région prennent les choses en main, c’est-à-dire que ce sont elles qui décident de ses modalités et récoltent ainsi ses fruits, selon une approche participative et consensuelle.

B- L’approche assimilationniste

Elle repose sur le désengagement des jeunes des groupes armés et du crime organisé et nécessite une conviction particulière et une obligation légale d’accommoder les différentes tendances politiques, notamment chez les jeunes, et de soutenir le dialogue politique interne dans les pays de la région. Cela nécessite également de trouver des solutions réalistes aux tendances séparatistes qui éclatent en raison des politiques de marginalisation et d’exclusion, et de trouver des solutions efficaces aux idiosyncrasies culturelles et ethniques.

C- L’approche collaborative régionale

Celle qui vise à sécuriser le statut d’autres domaines sociétaux en harmonie avec la ligne de défense de la sécurité publique, et inclut la coopération régionale dans les questions de politique, de gouvernance, de développement, de culture et autres. Et il sert de ligne d’évaluation de l’efficacité de l’approche de la stratégie de sécurité et de la justesse de son cheminement.

Déduction faite :

Comme mot de la fin sur ce qui précède, nous pouvons donc affirmer que les indicateurs généraux des menaces sécuritaires dans la région sahélienne et saharienne africaines, et les propositions présentées pour assurer l’existence d’un système de sécurité, sont pérennes et efficaces pour répondre à ces défis et crises chroniques.

Sa faisabilité dépend impérativement du comportement des parties internes et des forces régionales environnantes ayant des intérêts et des liens avec la région.

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