L’opposition rejette le vote en faveur du redéploiement des forces françaises et européennes au Niger

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L'opposition rejette le vote en faveur du redéploiement des forces françaises et européennes au Niger
L'opposition rejette le vote en faveur du redéploiement des forces françaises et européennes au Niger

Africa-Press – Niger. Les partis d’opposition au Niger se sont réunis autour d’un « objectif » commun contre leur président, Mohamed Mazoum, en rejetant la décision de redéployer les forces françaises et européennes dans les opérations Barkhane et Takuba sur le sol nigérien.

Un communiqué publié dans la soirée du jeudi 28 avril 2022, à Niamey, indique que les partis membres de l’Alliance pour l’alternance démocratique (CAP 20-21), la Coalition des candidats pour le changement (ACC) et le Front républicain pour le changement (FRC), que le vote de l’Assemblée nationale pour approuver le redéploiement des forces étrangères (françaises et européennes) sur le territoire du Niger était contre la volonté de la « majorité écrasante » des leaders d’opinion, des organisations de la société civile, des organismes socioprofessionnels et des militants, ainsi que d’autres acteurs majeurs et même de simples citoyens du pays.

La même source s’est posée également la question : « Comment nos partenaires, qui se veulent des modèles de démocratie et qui tiennent fermement au respect des droits de l’homme, peuvent-ils engager leurs forces dans une aventure périlleuse, au risque d’exposer ce sentiment anti-français, qui a déjà atteint une étape qui perturbe les populations africaines et locales.».

C’est d’ailleurs pour cette raison que l’opposition nigérienne aurait appelé ses militants à « s’opposer à cette décision par tous les moyens légaux », ajoutant que « les forces vives de la nation se préparent à des actes de protestation légaux et permanents, dont les dates leur seront communiquées dans les meilleurs délais ainsi que le programme des mouvements protestataires ».

Des nigériens manifestant contre la présence militaire étrangère au Niger

A noter que le redéploiement des forces françaises et européennes au Niger, dans le sillage des tensions entre Paris et Bamako, a été annoncé en février dernier par le président français Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à Paris en présence de chefs d’Etat africains, dont Mohamed Bazoum, président du Niger.

Ce dernier avait effectivement déclaré, au mois de février 2022, que le Niger n’avait aucune objection à accepter des forces spéciales françaises et européennes sur son territoire, lesquelles étaient stationnées dans des bases au Mali pour combattre les groupes extrémistes et rebelles et tenter de sécuriser la frontière avec ce pays voisin.

Les présidents nigérien et français à Paris

En effet, dans ses premiers commentaires depuis que la France avait annoncé qu’elle quittait le Mali avec ses alliés militaires, Bazoum avait déclaré que les forces seraient en mesure de répondre aux menaces des groupes extrémistes armés dans la région.

Pour rappel, environ 2.400 soldats français qui faisaient partie des forces déployées au Mali pour combattre les groupes liés à Al-Qaïda et à Daech, et environ 900 éléments des forces spéciales de la division « Takuba » dirigée par la France, devraient quitter le Mali.

« Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée », a déclaré Bazoum, ajoutant qu’il s’attend à ce que les menaces des groupes terroristes de la région s’intensifient après le départ des troupes.

Le Président nigérien s’est voulu encore plus explicite : « Il est prévu qu’un certain nombre de ces forces soient déployées dans cette région pour faire face aux nouvelles menaces, ainsi qu’au Niger », en poursuivant que « Les nouvelles bases ne seront donc pas loin de Ménaka et de Gao. Elles accueilleront surtout Takuba, car cela a de grands avantages pour nous. Ce sont des forces spéciales avec des capacités répondant à la menace posée par les organisations terroristes ».

Mais, selon la coalition réunissant les principaux partis de l’opposition au Niger, lors du débat qui a eu lieu à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale nigérienne, le vendredi 22 avril, le vote effectué par les députés aurait autorisé, par la seule volonté d’une « majorité fabriquée », l’installation des troupes militaires françaises et européennes dans le pays.

La même source poursuit que, « ceux qui ont voté, aveuglément, l’auraient fait pour faire plaisir au président français Emmanuel Macron et à l’Union européenne ».

Ce qu’en pensent la France et ses alliés

Forces françaises au Mali

Une source française proche du dossier aurait indiqué à certains médias « que le ministère de la Défense compte beaucoup sur le redéploiement des forces françaises au Niger, la France ayant une base à Niamey qu’elle partage avec des Forces américaines ».

Les négociations avec les autorités nigériennes sur place ont conduit à un vote parlementaire favorable, et un accord-cadre serait en train d’être défini quant au statut de ces forces, notamment avec une « contestation déjà existante, mais sous une forme limitée et moins hostile, contre la présence française » dans cette région du Sahel africain.

La même source a souligné : « Évidemment, la France peut encore jouer un rôle dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, et cela a été constamment confirmé par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, mais sans présence française au Sahel, les choses seront compliquées, c’est pourquoi la recherche de sites alternatifs, où les forces françaises et européennes alliées puissent être déployées a porté ses fruits au Niger, sans arriver au scénario d’un retrait complet des soldats de la zone, même si c’est aussi un sujet qui a été sérieusement discuté si les choses s’aggravent davantage ».

• Comment vont réagir donc les autorités nigériennes à l’encontre du « NIET » de l’opposition ?
• Quelles seront la position et le poids de Mohamed Bazoum face à ce rejet ?
• Finalement, qu’en dira le « Peuple » ?

Nous y reviendrons encore en cas du développement des évènements à ce sujet.

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