Apiculture à Tanda: Source de Revenus pour Producteurs

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Apiculture à Tanda: Source de Revenus pour Producteurs
Apiculture à Tanda: Source de Revenus pour Producteurs

Africa-Press – Niger. L’apiculture, à l’image des autres activités, occupe une place prépondérante dans la zone de Gaya (Région de Dosso), en particulier pour les habitants du village de Tanda. Dans cette zone du Dendi, le miel est un produit commercialisé en raison de sa disponibilité et aussi de sa forte demande. Apprécié de tous, le miel peut être utilisé au quotidien de multiples façons.

M. Assoumane Maï Rigua est un producteur de miel, une activité qu’il exerce depuis des décennies. Il totalise une cinquantaine d’années dans ce métier qui se transmet de génération en génération. Hier comme aujourd’hui, la production de miel se fait de manière artisanale dans cette contrée du Niger. « Ce qu’il faut retenir, c’est qu’à notre époque, les moyens de production étaient disponibles un peu partout, ce qui n’est pas le cas de nos jours. Tout d’abord, les temps ont changé, surtout avec le changement climatique, la paille servant à la construction de la ruche n’est pas disponible comme avant. Il faut aller dans la brousse, dans les villages reculés, pour pouvoir en trouver. Ce qui veut dire qu’il faut nécessairement le confectionner », a-t-il confié.

Selon ce producteur de miel, la ruche, appelée « solo » en dialecte Dendi, est confectionnée à partir d’une variété de paille ‘’bata’’ bien travaillée sous forme de petite case. « Ce n’est pas avec n’importe quel genre de paille qu’on fait la ruche des abeilles. La petite case est méticuleusement fermée avec une sorte de couvercle fabriqué à l’aide de tige de rônier. Les abeilles sont élevées dans des fabriques en pailles bien tressées, leur laissant des petits trous par où elles vont passer », précise-t-il.

Après la confection de la ruche et avant de passer à l’acte suivant qui consiste à monter sur un tronc d’arbre pour l’accrocher, il y a une stratégie permettant d’attirer beaucoup plus les abeilles. « Une fois que la confection de la ruche est terminée, on l’asperge avec les bouses de vache fraiches, précisément à l’intérieur, ce qui permettra à l’appareil confectionné (ruche) d’être plus solide, sans risque de la faire tomber ou de l’exposer aux intempéries (vent violent, soleil, pluie). Après cela, on creuse un trou, pour mettre des braises, puis quelques tiges d’une plante ‘’kosaye’’ pour raviver l’intérieur de la ruche afin d’attirer les abeilles », explique le producteur.

Après ce processus, les ruches sont placées sur des arbres qui ont un bon feuillage. « Peu importe l’arbre, l’essentiel, c’est de l’accrocher afin que les abeilles puissent rentrer et produire le miel dans leur cachette. Une ruche bien faite peut faire deux à trois ans sans qu’elle ne se gâte, même en cas de forte précipitation ou de vent violent. Malheureusement, avec le poids de l’âge, je ne peux plus monter pour accrocher une ruche. Il faut l’assistance des jeunes. Néanmoins, en étant assis, je peux tisser une dizaine de ruches », précise-t-il.

Dans l’année, poursuit le sexagénaire, deux périodes sont propices pour la cueillette du fameux liquide compact. Avant la saison de pluie (mois d’avril, mai, juin) et en début de saison froide (vers le mois de décembre).

S’agissant des conditions de travail des producteurs, M. Assoumane Maï Rigua déplore le véritable problème que rencontrent les exploitants. « Notre plus grande inquiétude est surtout liée à l’absence de moyens de production. Imaginez-vous comment la zone de Gaya est riche et regorge de beaucoup de potentialités, en particulier le miel. Si par exemple, nous voulons aller à la cueillette, il nous faut attendre la nuit. C’est en ce moment que nous espérons qu’il y aura moins de risques, il faut beaucoup de stratégies. Pour sortir la ruche remplie de miel, il va falloir mettre du feu aux tiges pour faire partir les abeilles, c’est un grand risque. Elle peut à tout moment prendre feu. Les abeilles sont violentes, elles essaient de se défendre lorsqu’un exploitant tente de les séparer de leur nid. Elles attaquent, piquent l’adversaire pour qu’il les laisse en paix. Nous n’allons pas nous hasarder à aller en pleine journée. C’est pourquoi, nous voulons les tenues permettant de nous protéger contre les piqures des abeilles, pour bien mener nos activités », a souhaité le vieux producteur.

Selon toujours ce producteur, une ruche contenant du miel peut faire 10 à 15 L. « Tout dépend des périodes ; lorsque la campagne de production du miel est bonne, un producteur peut avoir 100 à 150 L. Grace à cette activité, nous arrivons avec les bénéfices à subvenir aux besoins familiaux, acheter des animaux pour faire de l’embouche ou d’autres produits vivriers pour stocker », témoigne-t-il.

Confiant de la qualité de leur produit, M. Mai Rigua réaffirme qu’ils n’ont pas besoin d’exposer leur miel sur le marché. « Je ne vends pas en détail. J’ai mes clients et ils savent que notre miel est de bonne qualité. Les gens font des commandes un peu partout. Ce n’est pas comparable à celui qui provient du Burkina ou ailleurs. Le miel exposé au marché ressemble à du caramel. Le litre de ce genre de miel se vend à 1 500 FCFA voire 2 000 FCFA, alors que pour nous, le demi-litre même se vend à 3 000 FCFA et le litre à 6 000 FCFA. Le vrai miel ne se vend pas, il s’achète. Pour tester voir si un miel est de bonne qualité ou pas, il suffit seulement de verser une goutte sur le sol, vous allez constater que ça ne va jamais disparaitre, ça reste intact. Chez nous, le miel est pur et 100% naturel », rassure le sexagénaire. Le miel a de nombreuses vertus. Il soigne beaucoup de maladies et rend intelligent. La production du miel doit être suivie, surveillée et strictement contrôlée.

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