Chômage des jeunes au Niger : 51.847 demandeurs d’emploi enregistrés à l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) en 2023

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Chômage des jeunes au Niger : 51.847 demandeurs d’emploi enregistrés à l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) en 2023
Chômage des jeunes au Niger : 51.847 demandeurs d’emploi enregistrés à l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) en 2023

Africa-Press – Niger. Le chômage est l’un des défis les plus importants aussi bien pour les jeunes diplômés que pour l’Etat, et par ricochet pour la société toute entière. Au Niger, la majeure partie de la population est essentiellement jeune et est confrontée au manque d’emplois. En 2023, l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE) a enregistré 51.847 demandeurs d’emploi (41.226 hommes et 10.621 femmes) contre 48.794, soit une hausse de 6 % par rapport à 2022. Cette hausse est constatée aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Ne disposant plus de repères temporels pour structurer son emploi du temps et le rythme de sa vie, le chômeur est très souvent confronté au désoeuvrement, à l’angoisse et au vide existentiel.

Cette évolution specta­culaire de la demande d’emploi nécessite des mesures d’accompagnement à l’endroit des demandeurs. Un fléau grandissant et aux multi­ples causes et conséquences car, aujourd’hui la plupart des jeunes veulent travailler dans des bureaux et les demandeurs d’emploi dépassent significati­vement le nombre d’entreprises existantes. En effet, par manque de prise de conscience, cer­tains jeunes préfèrent vagabon­der que de chercher un travail. Ainsi, parmi les conséquences de cette situation, on peut ci­ter entre autres la délinquance juvénile, le vol, le banditisme, l’exode rural et l’insécurité.

Fort heureusement, conscients de l’incapacité de l’Etat à don­ner un emploi à tous les jeunes, certains d’entre eux ont déci­dé de se lancer dans l’entre­preneuriat. C’est le cas de M. Amadou Kabirou, titulaire d’une License en Finance Banque qui a embrassé provisoirement le métier de chauffeur de taxi en attendant des lendemains meil­leurs. « J’ai obtenu ma licence depuis 2018, malheureusement jusqu’à présent, je n’ai pas eu la chance de m’en servir. J’ai fait une seule fois un stage. J’ai déposé un peu partout des dossiers qui sont restés lettres mortes. Aujourd’hui, même avoir le stage est devenu difficile pour moi, donc j’ai décidé de prendre un taxi pour pouvoir joindre les deux bouts », a -t- il expliqué.

Les difficultés liées à l’em­ploi ne concernent pas que les hommes. Les femmes su­bissent aussi la dure réalité. C’est le cas de Mme Mohamed Amina, femme au foyer et titu­laire d’un master en comptabili­té. « J’ai soutenu mon master en 2016, après le service civique en 2021, je me suis retrouvée au chômage. C’est vraiment déses­pérant de passer des années à étudier pour au final se retrou­ver au chômage. Même si je dis à mes enfants que j’ai été à l’école, ils me demandent pour­quoi je ne travaille pas. Ce qui fait que maintenant je suis une femme au foyer », déplore-t-elle.

Selon le bulletin statistique annuel 2023 de l’Agence Nigérienne pour la Promotion de l’Emploi (ANPE), 9.648 offres d’emplois sont parvenues à l’agence en 2023 contre 9.509 en 2022, soit une hausse de 1%. Sur les 9.648 offres d’emplois reçues, 9.395 sont satisfaites sur les marchés de l’emploi, ce qui donne un taux de satisfac­tion de 97 % en 2023. Le taux de placement des demandeurs d’emploi qui est le rapport entre les offres satisfaites et les de­mandeurs d’emploi est égale à 18 %. Autrement dit, sur une population de 100 demandeurs d’emplois inscrits, seulement 18 sont placés en entreprise en 2023. Les différents acteurs sur le marché du travail doivent re­doubler d’efforts pour renforcer la création d’emplois.

L’Université Abdou Moumouni est l’un des plus grands centres de formation au Niger où sortent des milliers de diplômés qui, malheureusement, n’arrivent pas à s’insérer sur le marché du travail. Au sein de l’Université se trouve le centre incubateur qui est une structure d’accom­pagnement à la création et à la promotion de l’entrepreneuriat en milieu estudiantin. Selon M. Souleymane Abdoulaye, res­ponsable de la communication marketing du centre incubateur, en 2023 l’incubateur de l’UAM a reçu 73 porteurs d’idées de création d’entreprise, malheu­reusement, dit-il, le centre ne peut accompagner que 12 pro­moteurs. Ainsi, parmi ces 12 promoteurs il y a seulement 7 qui ont émergé. « Le gouverne­ment doit investir dans des pro­grammes de création d’emplois pour contribuer à stimuler la croissance économique et créer des opportunités d’emploi ; cela peut inclure des investissements dans les infrastructures, les pro­grammes d’éducation et de for­mation, ainsi que le soutien aux petites entreprises », a conclu M. Souleymane Abdoulaye.

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