L’Afrique et le Défi Financier: Aide, Dette, Autonomie

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L'Afrique et le Défi Financier: Aide, Dette, Autonomie
L'Afrique et le Défi Financier: Aide, Dette, Autonomie

Africa-Press – Niger. L’Afrique se trouve à un moment charnière de son développement financier. Confrontés à une réduction de l’aide internationale et à des niveaux d’endettement croissants, les pays africains sont contraints de repenser fondamentalement leurs modèles de financement pour assurer leur avenir. Le message est clair: il est temps de dépasser la dépendance et de construire des modèles de financement plus intelligents et plus durables.

L’aide au développement destinée à l’Afrique a connu des réductions significatives ces dernières années, avec des donateurs qui redéfinissent leurs priorités.

Bien que l’aide en termes absolus soit restée globalement stable pendant plusieurs années, en partie à cause de son réorientation vers l’assistance aux réfugiés dans les pays donateurs et à l’Ukraine, la réduction de l’aide américaine (représentant entre un quart et un tiers de toute l’aide à l’Afrique) est considérée comme grave.

Malgré ces coupes, l’aide reste cruciale pour l’Afrique, en particulier pour les 21 pays à faible revenu et les 23 pays à revenu intermédiaire inférieur. Ces nations n’ont pas beaucoup à échanger, et les investissements directs étrangers ne se dirigent généralement pas vers les pays pauvres. L’idée selon laquelle le commerce ou l’investissement pourrait remplacer l’aide n’est tout simplement pas réaliste pour ces pays.

Depuis la conférence de Paris de 2005 (et celles de Busan et Addis-Abeba), l’aide a subi une restructuration importante, se concentrant désormais sur les pays pauvres et visant à être un catalyseur pour le développement. L’aide peut jouer un rôle en rendant les gouvernements plus efficaces et en améliorant la collecte des impôts, par exemple en corrigeant les échappatoires fiscales.

L’Éthiopie, sous la direction de Meles Zenawi, est citée comme un exemple où l’aide a été utilisée de manière très efficace pour réduire la mortalité maternelle et infantile. Bien que les Africains doivent prendre la responsabilité de leur propre développement et améliorer la gouvernance, l’aide demeure un catalyseur important si elle est bien utilisée.

L’augmentation rapide de la dette publique contraint également les pays africains à revoir leurs stratégies de financement. Le Sénégal est un cas d’étude particulièrement alarmant. Selon un nouveau rapport de la banque britannique Barclays, la dette publique du Sénégal atteint désormais 119% de son PIB, soit près du double de la moyenne régionale en Afrique subsaharienne. Ce chiffre est significativement plus élevé que les 99,7% cités dans un audit national récent. Le Sénégal est ainsi l’un des trois seuls pays du continent, avec la Zambie et le Cap-Vert, à avoir un niveau d’endettement supérieur à 100%.

Cette révélation a provoqué des chocs sur les marchés financiers et une chute des obligations sénégalaises. Elle complique également les négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI), qui a gelé un programme de soutien de 1,8 milliard de dollars en attendant des données plus claires sur les finances du pays. En conséquence, le Sénégal sera contraint d’emprunter à des taux d’intérêt encore plus élevés dans les mois à venir, ce qui pourrait compromettre ses plans de développement ambitieux. Le président Bassirou Diomaye Faye a ordonné un audit général des dettes cachées de l’administration précédente.

Pour financer leur avenir et atteindre une plus grande autonomie financière, plusieurs solutions sont mises en avant: En dehors des discussions générales, des initiatives nationales sont en cours. Le Ghana a lancé un programme d’économie 24 heures sur 24 (« 24-hour economy ») visant à étendre l’activité économique au-delà des heures conventionnelles.

Cette initiative, estimée à 4 milliards de dollars, vise à réduire la dépendance du pays aux importations (qui représentaient 35% de son PIB en 2023) et à stimuler les exportations et l’emploi.

Des agences comme les ports, les bureaux des passeports et des permis de conduire fonctionneront désormais 24 heures sur 24 pour améliorer leur productivité. Cependant, les analystes s’interrogent sur la manière dont le Ghana, toujours sous un programme de renflouement du FMI, financera cette initiative.

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