Une université russe crée une plante qui pourrait prospérer en Afrique

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Une université russe crée une plante qui pourrait prospérer en Afrique
Une université russe crée une plante qui pourrait prospérer en Afrique

Africa-Press – Niger. L’Université d’agriculture K. A. Timiryazev, à Moscou, accueille de nombreux étudiants africains qui viennent apprendre des méthodes de cultures transposables sur leur continent, expliquent à Sputnik des responsables académiques.

La main verte. Des chercheurs de l’Université russe d’agriculture K. A. Timiryazev ont créé une nouvelle espèce de lupin blanc, baptisée GANA. Une plante à haut rendement, résistante à la sécheresse, qui est proposée comme une alternative au soja et pourrait même trouver sa place en Afrique, s’autorise à espérer auprès de Sputnik Alexandra Chitikova, directrice par intérim de l’Institut d’agrobiotechnologie de l’université.

« La variété de lupin blanc +GANA+ porte le nom de ses créatrices, Galina et Natalia. Elle se distingue par une productivité élevée et une résistance à la sécheresse. De plus, elle forme une graine à faible teneur en alcaloïdes. La variété est déjà très demandée par les producteurs agricoles […] Nous avons de nombreux contacts avec l’Afrique. Nous sommes prêts à contacter nos collègues d’Afrique et à initier des expériences », déclare-t-elle.

L’université a en effet su tisser des liens forts avec l’Afrique et de nombreux étudiants du continent viennent étudier la botanique entre les murs moscovites. La plupart s’intéressent à des plantes qui pourront prospérer en Afrique et donner des rendements intéressants.

« Très souvent, les étudiants africains choisissent d’étudier le soja, le coton, ou les cultures qui revêtent une importance industrielle pour leur pays […] Ils choisissent des cultures traditionnelles ou pouvant être prometteuses pour la culture. Par exemple, un doctorant béninois a récemment fait sa thèse sur la pomme de terre, une culture qui reste un segment premium au Bénin car le pays est dominé par des plantes tubéreuses comme le manioc et l’igname », explique Alexandra Chitikova.

Les étudiants examinent notamment la possibilité d’influencer ces plantes, afin d’obtenir des modifications qualitatives et des récoltes de meilleure qualité.

Aider à la sécurité alimentaire

Alors que la sécurité alimentaire est l’un des principaux défis en Afrique, l’enseignement permet aussi de former des étudiants qui aideront le continent à mieux tirer parti de son agriculture, s’enthousiasme auprès de Sputnik Fiodor Voïtenkov, chef du département de la Coopération internationale de l’université.

« Le problème de la sécurité alimentaire est aujourd’hui le plus aigu, principalement sur le continent africain. Ici nous enseignons l’augmentation de la fertilité des sols, la conservation des produits, le développement de l’agriculture biologique. Ce sont des savoirs que nous pouvons transmettre à nos étudiants africains […] Nous sommes heureux de coopérer avec tous les pays africains sans exception », détaille-t-il.

Côté recherche, l’université Timiryazev a par ailleurs signé plusieurs accords de coopération avec des organisations éducatives égyptiennes, souligne le responsable.

Les liens éducatifs entre la Russie et l’Afrique devraient d’ailleurs continuer à se renforcer, à en croire Ivan Krivtchanski, directeur adjoint du département de la Coopération internationale. Ce dernier rappelle que l’Union soviétique a toujours entretenu de fortes interactions avec le continent et espère que l’avenir s’inscrira dans cette veine. La Russie va d’ailleurs abandonner les approches académiques anglo-saxonnes, pour se donner plus de liberté et s’ouvrir à de nouvelles collaborations.

« Nous voyons déjà comment le monde change, et lorsque nous quitterons le modèle anglo-saxon en matière d’éducation, il est probable que nous reviendrons au niveau d’interactions avec l’Afrique qui existait du temps de l’URSS », pronostique l’universitaire.

Pour renouer avec ce passé, l’université Timiryazev songe ainsi à ressusciter son département d’Agriculture tropicale et de travail du sol, qui avait déjà œuvré dans l’intérêt des pays africains.

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