Impact de la COVID-19 sur les activités socio-académiques, scientifiques et syndicales des étudiants

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Rapporté par
Issoufou Adamou tahirou

Depuis le mois de Décembre 2019 la Pandémie de COVID-19 a handicapé le monde et a fait basculer l’ordre mondial en impactant tous les secteurs de la vie. C’est en effet, l’une des maladies que le monde n’ait jamais connu. L’Afrique était au début considéré comme la cible la plus vulnérable et la plus susceptible d’être endeuillée et handicapé par cette pandémie. Mais au vu de sa population très jeune cette population africaine n’a souffert que d’une pauvreté qui empêche l’accès aux soins.

Au Niger la gestion de cette pandémie n’a pas été chose facile pour le gouvernement. Car bien que le Niger ait le record de la population la plus jeune (la population de moins de 15 ans constitue plus de 49,2 % selon le RGPH de 2O12), le gouvernement nigérien avait décidé en mars 2020 de se conformer au monde et de suspendre toute sorte de rassemblement (social, politique, économique, académique…) et prendre des mesures de riposte contre cette pandémie.

Au Niger, à la date du 25 juin 2020, Sur les 115.555 personnes testées, 5.478 sont positives dont 5.200 guéris, 193 décès, 85 actifs, dont 22 en hospitalisation et aucun en réanimation. Ce jour 3 personnes sont testées positives.

Ces conséquences de la COVID-19 avaient également concerné l’année scolaire dans son ensemble vu que l’école fut fermée depuis mars 2020. Et elle a été prolongée après sa reprise de 45 jours allant du 1er Juin au 15 juillet.

Les universités publiques du Niger UPN étaient aussi touchées par ces événements en plus des multiples problèmes qu’elles rencontrent dont le retard. Et parmi les activités concernées il y a également les activités syndicales dont mènent les étudiants avec leurs structures.

Le Comité Directeur CD a des structures rattachés, les coordinations régionales des structures des vacances, comme commissions d’épaulement. Ces structures sont du niveau régional jusqu’au niveau communal, voir même au niveau des villages.

Pour rappel, l’USN est créé depuis les années 1990 et s’est évolué en devenant l’une de plus grandes forces vives de la nation nigérienne en ce sens qu’elle regroupe tous les scolaires nigériens à l’intérieur comme ceux à l’étranger. Ces subdivisions sont les sections universitaires et les sections lycée et collège de chaque département et commune. Et les élèves au sein de chaque école constituent une sous-section.

Quant à ces structures des vacances, elles sont des structures d’appui et servent de commission d’épaulement pour le CD surtout pendant les vacances. Elles existent depuis plusieurs années et mènent leurs activités chaque vacance et même pendant l’année académique en ce sens qu’elles forment chacune en ce qui la concerne, une communauté pour les étudiants ressortissant d’une même localité (régionale, départemental, communale et villageoise).

Ado Tinaou l’ancien proviseur du Lycée Amadou Kouran Daga LAKD de Zinder témoigne en 2014 au cours du lancement officielle de activités de la Structure des Etudiants et Elèves en Vacance dans la Ville de Zinder (SEVAVIZ) : « Nous avons, nous-même dispensé les cours des vacances à l’époque où nous étions étudiants, il y a plus de 30 ans de cela. Cette pratique estudiantine a plus de 30 ans. » Aujourd’hui, la SEVAVIZ est dirigée par un Comité Exécutif Central et regroupe les étudiants des neuf (9) Universités du Niger tous ressortissants de la Ville de Zinder.

La SEVAVIZ tout comme les autres structures des vacances ont comme principaux partenaires les cadres ressortissants de leurs localités respectives, les responsables régionaux du secteur de l’éducation, les responsables administratifs, coutumiers et religieux et les élus locaux; Comme en témoigne la participation permanente des personnalités de la région de Zinder à savoir : Chamaki du sultanat qui représente chaque année le sultan, le 2è vice-président du conseil régional de Zinder, le maire du 3è arrondissement de Zinder, le président régional de l’association des parents d’élèves de Zinder, le DG ENSP, le représentant du recteur de l’Université de Zinder, les marabouts, le représentant du CD USN…

Ces activités au-delà de l’importance académique, ont une importance religieuse capitale comme le souligne Imam Mallam Mounirou de la Ville de Zinder lors de la cérémonie d’ouverture de ces activités en 2015 « ça nous réjouit et nous sommes très satisfait du comportement des étudiants qui mettent à profit leur vacance et aident leur petits frères. Cette action est très louable et aura des récompenses divines, car il y a beaucoup des actes posés ici-bas, pour la vie d’ici-bas et qui sont la cause de l’obtention du paradis du fait de leurs bonnes intentions. »

Pour la première fois en 2020 ces activités n’ont pas eu lieu à cause de la pandémie de COVID-19, d’après l’entretien accordé par Yacouba Ali Abdoul Rachid, Secrétaire Général de la SEVAVIZ:
1. Depuis plusieurs années les étudiants en vacances dans la Ville de Zinder ont mené des activités avec les élèves dans la ville de Zinder. L’an passé avec l’événement de la pandémie de COVID-19 ces activités n’ont pas eu lieu, pourquoi cela,? Vu qu’il y’a des mesures qui ont été prises pour que certaines activités propriétaires aient lieu.
SG: <<Depuis plusieurs années notre structure mène des activités académique, scientifiques, culturelles et sportives chaque année pendant les vacances, mais à cause de la pandémie de COVID-19 l’année passée nous n’avons eu à faire des activités malgré les mesures préventifs, parce que le temps que nous avons eu pour les vacances était très peu; et que nos activités peuvent dépasser un (1) mois de l’ouverture à la clôture.>>

2. Au vu de l’apport des cours dispensés pour les élèves, quelles étaient les conséquences de la non tenue de ces activités ?
SG: << La non tenue des activités a plusieurs conséquences parmi lesquelles nous pouvons citer la baisse de niveau chez les élèves qui ont fréquenté les les différents centres des cours de vacance.

3.. N’avez vous pas tenté de les aider autrement avec des moyens technologiques ?
SG: <<Non nous n’avons pas pu faire quoi que ce soit en groupe, mais d’une manière individuelle les camarades ont aidé chacun du mieux qu’il pouvait.>>

4. Vu que le COVID-19 est toujours d’actualité dans le monde ces activités auront-ils lieu cette année ?
SG: <<Bien que la pandémie du COVID-19 est toujours d’actualité les activités auront lieu cette année, comme l’année académique n’est pas perturbée.

5. Quelles mesures comptez-vous prendre pour protéger vos camarades et les élèves ?
SG: <<Les mesures que nous allons prendre pour protéger nos camarades et les élèves sont les mêmes que celles prévues par le gouvernement: le port de bavette, la distanciation, l’utilisation des dispositifs de lavage des mains etc..

6. Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des élèves, parents d’élèves, responsables de l’éducation et vos partenaires pour que ces activités puissent avoir lieu dans des bonnes conditions ?
SG: <<L’appel que nous lançons aux parents d’élèves est de venir inscrire leurs enfants aux cours dès que cela débutera, aux autorités en charge d’éducation de continuer à contribuer matériellement et moralement vu qu’ils ont l’habitude de le faire, afin que ces activités puissent se dérouler dans des meilleures conditions.>>
Les cours sont les activité les plus importantes de la SEVAVIZ en ce sens qu’ils permettent de rehausser le niveau des élèves, les aider à rattraper le retard accusé pendant l’année académique et les aider à préparer la classe prochaine surtout à préparer les examens, pour les candidats.

Ces cours sont dispensés dans six (6) centres à savoir : LAKD, CES BARMA MOUSTAPHA, CES ZENGOU, CEG 5, ALKALAWA et SABON GARI. En terme d’effectif, le nombre d’élèves qui participent à ces cours varient selon l’année, mais ne cesse de s’accroître. En 2019 c’est plus de 3000 élèves qui ont suivi ces cours et le CES BARMA est le centre qui enregistre le nombre le plus élevé (800 à 900 élèves).

Ceci est peut-être la raison de la baisse et de la hausse des taux de réussite aux examens. En majorité les élèves qui participent à ces cours ont toujours des bons résultats par rapport aux autres élèves qui ne participent pas.

Outres les cours il y’a également des activités scientifiques (les conférences, les thé débats), culturelles (concours de poésie, du théâtre, d’appellation… pendant la cérémonie de clôture des activités), sportives (matchs de football entre les centres).

Tout en espérant que cette pratique soit pérenniser, les autorités et les différents responsables doivent encourager ces scolaires qui essaient de relever le défi générationnel.

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