Bamako : “Nous ne resterons pas les bras croisés” en cas d’intervention militaire au Niger

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Bamako :
Bamako : "Nous ne resterons pas les bras croisés" en cas d'intervention militaire au Niger

Africa-Press – Niger. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a affirmé samedi, à la tribune de l’ONU, que son pays ne restera “pas les bras croisés” en cas d’une intervention militaire au Niger.

Abdoulaye Diop s’exprimait à l’Assemblée générale de l’ONU au nom du colonel Assimi Goïta, Président de la Transition au Mali, mais également au nom du général Abdourahamane Tiani, chef du pouvoir miliaire au Niger.

“Je m’exprime également au nom de Son Excellence le général de brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat du Niger, empêché de s’exprimer à la tribune de la présente Assemblée générale”, a lancé le MAE malien au début de son discours.

Bamako : “Nous ne resterons pas les bras croisés” en cas d’intervention militaire au Niger

“Toute intervention militaire au Niger, j’allais dire toute agression, toute invasion de ce pays, constitue une menace directe à la paix et à la sécurité du Mali, mais aussi à la paix et à la sécurité de la région, et aura nécessairement des conséquences sérieuses. Nous ne resterons pas les bras croisés”, a-t-il ajouté.

La menace d’une intervention militaire de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger plane toujours sur le pays. La semaine dernière, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé la signature de la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES), qui assurera la défense collective aux populations des États signataires

– Accusations contre la France

Affirmant que le Mali avait “décidé de changer de paradigme et de prendre son destin en main”, Diop a par ailleurs dénoncé “à nouveau et avec force, les ingérences de certaines puissances qui continuent de faciliter les activités criminelles des groupes armés terroristes au Mali et au Sahel”.

Et de poursuivre : “Il y a lieu de rappeler que le 15 août 2022, le Gouvernement du Mali avait alerté le Conseil de sécurité sur les actes d’hostilité et d’agression de la France. Au lieu de cesser ces agissements, ce pays, membre permanent du Conseil de sécurité, continue, en toute impunité, ses manœuvres de déstabilisation du Mali et du Sahel, comme en témoigne la récente libération de terroristes dans la zone des trois frontières du Burkina, du Mali et du Niger, en dehors de tout cadre judiciaire et à l’’insu des Etats concernés, pour perpétrer plus d’actions terroristes contre nos populations civiles et nos Forces de défense et de sécurité”.

Diop a indiqué que “les actes hostiles de la France s’illustrent également par ses interventions intempestives et illégales pour retarder voire empêcher le traitement de nos demandes de financement dans plusieurs Institutions financières sous- régionales, régionales et internationales”.

Il a également accusé la France d'”instrumentaliser des organisations sous régionales africaines, opposant des pays frères les uns aux autres, uniquement pour ses intérêts géopolitiques, dans une démarche néocoloniale et paternaliste”.

À noter que la situation au Niger, où les militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) sont largement soutenus par le Mali est à l’origine d’un regain des tensions diplomatiques déjà très fortes entre Bamako et Paris.

En août dernier, la France et le Mali ont suspendu réciproquement la délivrance de visas sur fond de crise diplomatique en lien avec les événements au Niger.

Paris a, peu avant, classé le Mali en zone rouge dans un bulletin d’alerte publié le 7 août à l’attention de ses ressortissants.

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