Africa-Press – Niger. Deux ans après l’arrivée au pouvoir du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), la question du coût de la vie continue de préoccuper la population nigérienne.
Malgré les mesures annoncées pour améliorer les conditions de vie, les prix restent élevés sur les marchés, et de nombreuses familles peinent à joindre les deux bouts. Entre espoir de changement et réalités du quotidien, les Nigériens attendent encore des améliorations concrètes.
Des clientes et autres vendeuses de légumes frais rencontrées aux marchés Dolé du quartier Lazaret et au marché Wadata se prononcent:
Mme Hadiza, vendeuse de moringa depuis 15 ans au marché, témoigne de la difficulté actuelle « Je vends du moringa depuis 15 ans, mais je n’ai jamais traversé une période aussi difficile. Avant, je pouvais vendre plus de 30 sacs, maintenant même 5 sacs, je n’arrive pas à les écouler. Mais alhamdoulillah, j’arrive quand même à subvenir à mes besoins. »
Elle explique aussi que « le moringa ne provient plus uniquement de Balleyara aujourd’hui, ça vient de plusieurs localités, et on achète ça cher. »
Quant à Mme Abdoul Razak, elle appelle le gouvernement à « vraiment se pencher sur les prix des produits de première nécessité. La vie est devenue difficile. Avant, une femme pouvait faire ses courses pour toute la semaine, mais aujourd’hui ce n’est plus possible. Les légumes sont souvent fanés car les vendeurs n’arrivent pas à écouler leurs stocks, donc ils hésitent à en racheter. »
Mamane Sani, vendeur de légumes sur le même marché dolé, dit « Alhamdoulillah, j’arrive à nourrir ma famille malgré tout, mais la situation n’est pas bonne. Même les produits locaux sont chers. Le sac de 50 kg d’oignons provenant d’Agadez coûte entre 14 000 et 15 000 F. Les produits importés fluctuent, mais même ceux de chez nous deviennent inaccessibles quand la saison change. Seuls les légumes frais deviennent un peu plus abordables. »
Du côté du marché Wadata, Mr.Daouda Sidikou, un autre commerçant, se montre plus optimiste « Franchement, nous sommes contents de ce régime. Les prix sont plus abordables qu’avant: le sac de maïs est à 25 000 F, celui d’arachide à 21 000 F, et le haricot à 30 000 voire 31 000 F. »
Pour un revendeur de condiment du quartier, Mr. Adamou « maintenant nous achetons seulement pour ne pas rester à ne rien faire, car on ne gagne rien de grand comme avant et les gens nous disent toujours qu’on est cher, mais elles savent à combien nous achetons par exemple le carton de tomate qui varie de 20.000 à 45.000, la tasse d’ail est à 4000f ou 5000f, le bidon d’huile de 25L est vendu à 27.500f ».
Notons que le système d’Information sur les marchés Agricoles (SIMA) fournit chaque semaine des informations sur les prix des produits de première nécessité.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press