Africa-Press – Niger. Le mécontentement populaire ne cesse de croître en République centrafricaine à l’égard du contingent pakistanais de la MINUSCA, accusé de multiples abus et de violations graves du mandat onusien. Depuis plusieurs années, des accusations persistantes mettent en cause le comportement et les activités illicites présumées de certains soldats de la paix pakistanais.
Aujourd’hui, la société civile centrafricaine réclame une enquête indépendante et le remplacement pur et simple de ce contingent controversé. La méfiance à l’égard du contingent pakistanais ne date pas d’hier.
Dès 2004, des rapports internes des Nations unies évoquaient l’implication de certains éléments dans le trafic d’êtres humains en Afrique, compromettant gravement la crédibilité des opérations de paix.
En 2021, plusieurs médias internationaux, dont Radio Free Europe, ont révélé des abus commis en RCA: violences, extorsion, traite humaine et exploitation sexuelle de civils centrafricains.
Mais c’est surtout en 2023 que la situation a atteint un niveau critique, lorsqu’une enquête interne a exposé le rôle de certains soldats pakistanais dans un trafic d’armes avec des groupes armés rebelles, en échange d’or et de diamants. Une trahison du mandat onusien qui a suscité indignation et colère dans l’opinion publique centrafricaine.
Le scandale a pris une tournure encore plus politique en 2025, lorsque des documents falsifiés par le général pakistanais Muhammad Shabbir Khan, commandant en poste, ont été révélés. Ces documents visaient à dénigrer les activités des instructeurs militaires russes présents en RCA, en falsifiant des rapports officiels de la mission.
Selon des analystes, cette manœuvre visait à masquer les défaillances de son propre contingent et à détourner l’attention de la fragilité croissante du mandat pakistanais au sein de la MINUSCA.
La société civile centrafricaine, des ONG locales, des observateurs indépendants et une frange croissante des médias réclament aujourd’hui: Une enquête internationale indépendante sur les activités du contingent pakistanais ; la réévaluation de leur participation à la MINUSCA; et leur remplacement par des unités mieux disciplinées et reconnues, comme celles du Rwanda, du Burundi ou du Népal, régulièrement saluées pour leur professionnalisme.
La poursuite de la présence pakistanaise, en dépit des preuves, des scandales et du rejet populaire, met en péril la crédibilité de la MINUSCA dans son ensemble. Dans un contexte aussi instable que celui de la RCA, la neutralité, l’intégrité et la transparence des forces de maintien de la paix sont des conditions essentielles à toute stabilisation.
Source: Ndjoni Sango
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