Première Session Criminelle à Agadez Avec 40 Dossiers

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Première Session Criminelle à Agadez Avec 40 Dossiers
Première Session Criminelle à Agadez Avec 40 Dossiers

Africa-Press – Niger. La première session de la chambre criminelle, au titre de la région d’Agadez pour l’année judiciaire 2025-2026, s’est ouverte le lundi 13 octobre 2025, au Tribunal de Grande Instance d’Agadez. Placée sous le thème: « Impacts de la reforme instituant les chambres criminelles sur le traitement judiciaire des affaires criminelles », cette session a été présidée par le Président de la Chambre Criminelle, M. Djibo Garba. La cérémonie s’est déroulée en présence des membres du Corps judiciaire et de plusieurs personnalités civiles et militaires dont le Secrétaire Général de la région, M. Souleymane Seidou Boulhassane, le Sultan de l’Aïr, Son Altesse Oumarou Ibrahim Oumarou, ainsi qu’un public nombreux.

D’après la répartition des dossiers et selon la nature des infractions, cette session aura à traiter vingt (20) cas de vols criminels dont une tentative, sept (07) cas de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention, appelés couramment coups mortels, quatre cas de viol dont deux sur mineures de moins de 13 ans, deux cas d’assassinat dont un commis en conviction de plusieurs autres infractions criminelles et délictuelles (trahison, assassinat, rébellion en bande armée, coups et blessures avec arme, violences, violences et voies de fait avec arme, détention illégale d’arme à feu), un cas d’infanticide, un cas d’incendie volontaire de lieu servant d’habitation.

Dans son intervention, le Président de la Chambre Criminelle, M. Djibo Garba, a rappelé que, jadis, les auteurs de crime, accusés, étaient jugés par les cours d’Assises présidées uniquement par les présidents ou conseillers des Cours d’Appels, ce qui rendait difficile la tenue des assises au siège des différents Tribunaux de Grande Instance. Il a précisé qu’à cette époque, il est très fréquent de voir des accusés être détenus pendant des périodes allant de 5 à 8 ans avant d’être jugés. Ce qui a pour conséquence de faire perdurer les détentions préventives des accusés et d’engorger les prisons. Le Président a souligné que, pour remédier à cette situation, le gouvernement a, à l’initiative du Ministère de la Justice, adopté la loi N° 2019-55 du 22/11/2019, modifiée et complétée par la loi N°2020-03 du 12/10/2020, instituant les chambres criminelles. L’article premier de cette loi stipule que: « Il est institué au sein de chaque Tribunal de Grande Instance une chambre criminelle. La chambre criminelle a plénitude de juridiction pour juger en premier ressort les personnes renvoyées devant elle, soit par une ordonnance du juge d’instruction, soit par arrêt de la chambre d’accusation pour les infractions qualifiées de crimes et toutes autres infractions connexes », a-t-il rappelé. Pour M. Djibo Garba, l’institution des chambres criminelles a permis d’accélérer le traitement des affaires criminelles. Pour preuve, cette session compte en son rôle des dossiers de l’année 2025, soit juste quelques mois de détention pour certains accusés.

Pour sa part, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance d’Agadez, M. Yacouba Issaka, a fait la situation des affaires qui seront examinées au cours de cette session ainsi que ses réquisitions. M. Yacouba Issaka, a rappelé que les dossiers à traiter viennent du Tribunal de Grande Instance d’Agadez et des trois tribunaux d’instance qui y sont rattachés, à savoir Bilma, Ingal et Tchirozérine. Le procureur a aussi fait remarquer la fréquence des vols criminels qui sont dus d’une part, au désœuvrement, au chômage de la jeunesse et à la prolifération des armes dans la région avec la dislocation de l’Etat libyen et, d’autre part, du fait qu’Agadez constitue depuis quelques années un carrefour, un lieu de transit vers le Maghreb et aussi un lieu de destination à cause des sites d’orpaillage avec l’arrivée de différentes nationalités qui transportent avec elles plusieurs sortes de crimes dont certains étaient auparavant méconnus de la population nigérienne.

« C’est le lieu ici de féliciter nos forces de l’ordre dans leur ensemble dans la lutte permanente qu’elles mènent quotidiennement contre le banditisme et, cela, en traquant les criminels jusque dans leur dernier retranchement et cela quelques fois au péril de leurs vies. Cette lutte n’a de sens que quand les criminels répondent de leurs actes à travers un procès rapide, équitable et impartial à l’issue duquel les auteurs des crimes seront sanctionnés à la hauteur de la gravité de leurs actes et que les victimes se sentiront satisfaites de la justice qui leur a été rendue », a déclaré le procureur. M. Yacouba Issaka a ensuite eu une pensée particulière pour les magistrats, les autres agents de la justice (greffiers, stagiaires, bénévoles) et autres collaborateurs à l’exemple des huissiers, assesseurs et jurés qui, malgré leurs conditions de travail difficiles, ne ménagent aucun effort pour participer à l’atteinte de l’objectif commun d’une justice saine. Il a également eu la même pensée à l’endroit de la population d’Agadez à qui il a demandé une fois de plus de la retenue, de la collaboration, de la patience et de la confiance en leur justice.

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