
Africa-Press – Niger. L’Université des Affaires étrangères de la République Populaire de Chine a abrité, le mardi 15 avril 2025, un séminaire international autour du thème « Construire une communauté de destin sino-africaine ». Il s’est agi, à travers ce thème animé par plusieurs experts de l’Afrique francophone, anglophone et lusophone, de voir dans quelle mesure les pays africains peuvent asseoir des coopérations de recherches et d’études avec la Chine pour trouver des solutions aux innombrables défis du continent, mais aussi de dresser une brève genèse des réalisations faites par ce partenaire stratégique. C’était en présence du corps diplomatique africain accrédité en Chine.
« Le monde actuel connaît des changements sans précédent depuis un siècle. Afin de préserver leur hégémonie et par intérêt personnel, certains pays attisent la crise géopolitique, réclament le découplage et la dégradation des chaînes d’approvisionnement, construisent des zones de transit aux hautes barrières et utilisent les droits de douane comme arme pour exercer une pression maximale », a déclaré M. Xue Bing, envoyé spécial pour la corne de l’Afrique du Ministère des Affaires étrangère de Chine. Ces pratiques, selon lui, portent gravement atteinte aux droits et intérêts légitimes des pays, violent les règles de l’OMC et compromettent le système commercial multilatéral international fondé sur des règles, portant ainsi un coup sérieux à la stabilité de l’ordre économique mondial.
« Face à une question cruciale concernant l’avenir de l’humanité, à savoir quel monde construire et comment le construire, le président Xi Jinping a apporté sa réponse à cette question cruciale: bâtir une communauté de destin. Cette vision est le noble objectif de la diplomatie chinoise. Elle est en parfaite harmonie avec la vision de la Charte des Nations Unies et avec l’esprit et la volonté des pays du Sud. C’est aussi l’essence même de la collaboration entre la Chine et l’Afrique pour construire une communauté climatique ancienne avec un avenir commun pour la nouvelle ère et pour parvenir à la modernisation », a-t-il souligné.
Il a, en outre, pointé du doigt l’amitié entre la Chine et l’Afrique qui s’est transformée en un arbre imposant grâce à l’éducation de générations de chasseurs de rêves, y compris ceux du service diplomatique des deux côtés, les directeurs des académies diplomatiques, les envoyés diplomatiques et les jeunes diplomates.
« Travaillons ensemble pour construire une communauté de destin pour l’humanité en mettant la force de la Chine et de l’Afrique au service des défis mondiaux. Nous devons assumer ensemble nos responsabilités historiques et prôner un monde multiple, égal et ordonné, ainsi qu’une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive. La Chine est prête à travailler avec l’Afrique pour garder à l’esprit l’histoire et aller de l’avant ensemble, en respectant les règles fondamentales des relations internationales, conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies », a-t-il réitéré.
Un premier pas vers la mise en œuvre du Sommet Chine-Afrique
Selon M. Wang Fu, président de l’Université des affaires étrangères, la Chine et l’Afrique, respectivement le plus grand pays en développement du monde et le continent comptant le plus grand nombre de pays en développement, jouissent d’une longue histoire de liens amicaux. C’est pourquoi, il a rappelé que, lors du sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine en 2024, le président Xi Jinping a proposé de construire conjointement une communauté sino-africaine de tout temps avec un avenir partagé pour la nouvelle ère.
En 2024, le sommet Chine-Afrique avait défini une feuille de route pour une coopération sino-africaine de haute qualité pour les trois prochaines années, traçant une voie claire pour approfondir la collaboration dans les années à venir. À travers ce séminaire, il est question de principalement axer les discussions sur deux questions clés, à savoir la construction d’une communauté sino-africaine plus forte avec un avenir partagé et une communauté avec un avenir partagé pour l’humanité et la formation des jeunes diplomates.
« De plus, ces échanges offriront un soutien intellectuel pour favoriser une collaboration pratique entre la CFAU et les institutions diplomatiques africaines. La CFAU est la seule université directement affiliée au Ministère des Affaires étrangères de Chine et figure parmi les Universités sélectionnées lors de la première phase de l’initiative « Double First Class », a souligné l’ambassadeur Wang Shihting, secrétaire du comité du PCC de la CFAU.
Il a, par ailleurs, précisé que construire une communauté de destin est un rêve commun, et la modernisation est ce qu’il faut pour transformer ce rêve en réalité. La Chine et l’Afrique ont été des pionnières dans la construction de cette communauté et nous resterons à l’avant-garde dans la poursuite de la modernisation.
Une économie africaine affligée par de nouvelles taxes douanières
Pour la représentante de la délégation des diplomates des pays africains, l’ambassadrice Vuyelwa Maud Dlomo, Directrice générale adjointe du Département des relations internationales et de la coopération d’Afrique du Sud, aujourd’hui, le monde a connu de profonds changements, tels que des réalignements géopolitiques croissants, de graves pandémies, des défis liés au changement climatique et de l’instabilité. La nature interconnectée des menaces auxquelles l’humanité est confrontée aujourd’hui, allant de l’extrême pauvreté et de la faim à l’escalade des tensions et de la fragmentation géopolitique, en passant par la sécurité énergétique et alimentaire, l’extrême pauvreté, la montée de l’intolérance et les conflits armés, causent davantage de difficultés et de souffrances, mettant en péril notre avenir collectif, en particulier celui des générations à venir.
« Alors que l’Afrique a mis en place la zone de libre-échange continentale africaine, une initiative révolutionnaire, nous nous sommes réveillés le 2 avril face à une décision d’augmenter considérablement les droits de douane sur nos produits, sans se soucier des pays en développement et des pays pauvres. De nombreux emplois seront perdus. L’aide au développement pour les programmes de santé et de développement social a été retirée par les États-Unis. C’est l’avenir auquel nous devons maintenant réfléchir, en plus de ce que nous vivons depuis trois ou quatre ans. Nous devons lutter contre l’unilatéralisme et le protectionnisme avec la Chine et le Sud global, d’autant plus que les défis auxquels nous serons confrontés sont communs, que les causes et les conséquences sont inégalement réparties et qu’ils ont le potentiel de faire dérailler les acquis du développement et les progrès réalisés vers la réalisation des objectifs de développement durable. Avec une date limite imminente de 2030, il est urgent de réorienter nos efforts pour nous engager et agir en solidarité, pour mobiliser les moyens de mise en œuvre, afin de garantir que les pays en développement réalisent les ODD », a-t-elle relevé comme urgence du moment.
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