Visite du Président de la République dans la région de Tillabéri : Les populations de la Commune rurale d’Anzourou expriment leur reconnaissance

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Visite du Président de la République dans la région de Tillabéri : Les populations de la Commune rurale d’Anzourou expriment leur reconnaissance
Visite du Président de la République dans la région de Tillabéri : Les populations de la Commune rurale d’Anzourou expriment leur reconnaissance

Africa-PressNiger. Le Président de la République M. Mohamed Bazoum a effectué une mission de 48 heures dans la région de Tillabéri, une région en proie à l’insécurité due aux actions malveillantes des groupes terroristes et des bandits armés. Comme il l’a fait à Baroua (dans la région de Diffa) et à Gabi et Dan Kano (dans la région de Maradi), le Chef de l’Etat est allé réconforter les populations et encourager les agents des Forces de défense et de sécurité en service dans cette région. Le Président à exprimé la solidarité de la Nation toute entière aux populations victimes des actes terroristes et a réitéré la ferme détermination de l’Etat à les protéger. En marge du meeting populaire qu’il a tenu à Sarakoira, quelques habitants de la commune de l’Anzourou nous ont confié leurs sentiments. Des témoignages qui expriment la gratitude de ces populations vis-à-vis des autorités mais aussi leurs espoirs.

Hadjia S.M. a remercié le Chef de l’Etat qui a effectué le déplacement de Sarakoira pour exprimer le soutien du peuple nigérien et celui de l’Etat à l’endroit des populations d’Anzourou. Elle a noté que les populations ont presque regagné leurs localités respectives à l’exception de celle qui sont loin. Selon elle, les populations résidant dans les zones reculées se sont déplacées pour fuir les actes de barbaries, les exactions commises par les terroristes. Parmi ces personnes déplacées d’autres sont hébergées dans des salles de classes à Sarakoira. L’Etat s’est investi pour assister les populations en détresse en leur offrant de vivres et autres matériels de subsistance. Hadjia S. M a déploré l’insécurité qui prévaut dans la zone. Ce qui a impacté les activités socioéconomiques de la localité.

Elle a précisé que des villages n’ont pas cultivé cette année en raison de l’insécurité. «Il est nécessaire que l’Etat intervienne le plus vite possible comme il a été fait par le passé. Cela contribuera à lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle qui risquerait de s’installer dans certaines localités», a-t-elle estimé. Elle a par ailleurs rappelé que la survie des populations est intimement liée la campagne agricole. «Nous lançons un appel à l’Etat et à ses partenaires ainsi qu’à la diaspora de la commune et des bonnes volontés d’œuvrer pour porter assistance aux populations qui sont privées de tout ce qu’elles ont de plus cher à savoir leurs champs, les maisons, etc.», déclare H. S. Mahamadou,

S’agissant de la levée de l’interdiction de circulation à moto, les populations de la Commune rurale d’Anzourou est contre cette décision. D’après Mme S. les populations ont peur d’entendre les motos. Elles sont psychologiquement perturbées de voir les motos circuler. Elles portent encore les stigmates de l’insécurité ayant secoué la zone. «Nous demandons à l’Etat d’attendre encore voir la situation s’améliorer nettement pour autoriser les populations à circuler à nouveau sur les motos. C’est un cri de cœur que nous lançons aux autorités» a-t-elle déclaré.

Monsieur M. S est également originaire du village de Zibane de la Commune d’Anzourou. Il se félicite de la situation sécuritaire qui prévaut aujourd’hui dans la commune malgré quelques incidents. «Mais, les FDS ont fait leur devoir au regard de leur nombre. C’est pourquoi, l’Etat doit renforcer les effectifs des FDS dans la zone pour qu’elles puissent occuper l’ensemble du territoire», a-t-il estimé. Il a précisé que tous les massacres ont été perpétrés dans les champs qui sont loin. Les populations ont décidé de se retirer de ces champs en vue de se sécuriser a-t-il martelé. «C’est pourquoi, les populations ont regagné les villages où les FDS sont constamment présentes», a déclaré M. Mamoudou. «Depuis que nous sommes revenus aux villages, nous ne sommes pas victimes d’une quelconque attaque. Nous remercions sincèrement les FDS pour tout ce qu’elles font pour nous», a-t-il confié.

Le renforcement de l’effectif des FDS permettra non seulement de sécuriser les populations, mais facilitera également la reprise des activités scolaires dans la zone. Les écoles sont fermées depuis trois ans. Les enfants sont à cet effet stagnés au même niveau d’enseignement pendant trois ans. M. S a par ailleurs confié que dans son village de Zibane, les habitants ont, cette année, abandonné les champs éloignés afin de permettre aux FDS de mieux les sécuriser. D’après lui les espaces qui sont mis en valeurs ne peuvent pas couvrir les besoins alimentaires des populations. Les populations se sont alors organisées dans un élan de solidarité pour faire en sorte que chaque famille puisse avoir un espace cultivable. C’est ainsi qu’il a été attribué un hectare pour cinq personnes. Face à cela les populations risquent de se heurter à l’insécurité alimentaire sachant que la production sera en baisse. A titre illustratif, M. Mamoudou a confié qu’il exploitait environ dix hectares par le passé. Cette année il se retrouve avec à peine un hectare. En plus de ses enfants, il est en charge de onze orphelins. C’est un sentiment d’espoir pour les populations de la Commune d’Anzourou de recevoir la visite du Chef de l’Etat qui est venu constater de visu les conditions dans lesquelles vivent les populations.

En termes d’appuis la commune a bénéficié d’un appui en vivres que les populations continuent à consommer. Les centres de santé sont également équipés pour assurer des soins appropriés aux habitants. M. S insiste sur le renforcement de l’effectif des éléments des FDS pour que les populations reprennent leurs activités convenablement et les enfants reprennent le chemin de l’école et que la vie poursuit son cours normal. Il a évoqué la réticence des populations vis-à-vis de la levée de l’interdiction de circulation à moto qu’elles désapprouvent. Pour lui cette décision peut avoir des impacts sur la situation sécuritaire. Il a noté que depuis l’interdiction de circuler à moto, les terroristes manœuvrent à pied pour poser leurs forfaitures. «Avec la levée de l’interdiction, ils peuvent venir à moto s’attaquer aux populations. Personne ne peut savoir si ce sont les gens des villages, des éléments de sécurité ou des terroristes. Cette décision est salutaire au niveau des grandes villes, mais elle est préjudiciable dans des zones comme la nôtre», estime-t-il.

Laouali Souleymane, Envoyé spécial(onep)

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