Comment les enfants amélioreraient le bien-être des personnes âgées en maisons de retraite

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Comment les enfants amélioreraient le bien-être des personnes âgées en maisons de retraite
Comment les enfants amélioreraient le bien-être des personnes âgées en maisons de retraite

Africa-Press – Niger. « Les interactions entre enfants et personnes âgées donnent un nouveau but aux résidents de maisons de retraite. Cela diminue notamment leur sentiment de solitude », explique Thomas Desmidt, professeur de psychiatrie et chercheur à l’Inserm, pour Sciences et Avenir. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Plos One, suggère un effet positif des interactions intergénérationnelles au sein des Ehpad (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).

« Les activités intergénérationnelles ont favorisé le sentiment d’appartenance des personnes âgées »

Lire, chanter, faire des puzzles ou encore jouer au ballon… A raison de deux fois par semaine, les résidents d’une maison de retraite d’Afrique du Sud ont participé à des activités avec les enfants d’une école maternelle mitoyenne. « Grâce à des entretiens réguliers, pendant un mois, nous avons remarqué que leur bien-être s’était accru », explique Elizabeth Earl, autrice de l’étude, pour Sciences et Avenir. En interagissant avec les enfants, les personnes âgées sont stimulées, développent des relations et sont capables de participer à des activités significatives, atténuant ainsi la solitude, l’ennui et l’absence de but…

Autant de facteurs qui peuvent contribuer aux troubles mentaux chez les personnes âgées, en particulier lorsqu’elles sont loin de chez elles. « Les activités intergénérationnelles ont favorisé le sentiment d’appartenance des personnes âgées. Elles se sont senties davantage incluses et utiles au sein de la société », indique Thomas Desmidt.

En effet, en Ehpad, un des enjeux majeurs est de lutter contre la solitude et renforcer ce sentiment d’appartenance. “On constate que l’anxiété et la dépression sont des troubles courants chez les personnes âgées vivant en maisons de retraite,” déplore la chercheuse. Pour pallier ces symptômes, les soignants ont de plus en plus souvent recours à des méthodes non-médicamenteuses : cuisine, médiation animale, peinture… Ils complètent et visent à limiter la prescription de psychotropes, dont le risque d’intolérance peut être important, et qui peuvent accroître leur isolement.

Les échanges intergénérationnels sont encore peu étudiés

Florence Roux est neuropsychologue au sein d’une URCC (Unité de réhabilitation cognitivo-comportementale). Une partie de son travail consiste à proposer des ateliers aux patients atteints de maladies neurodégénératives. “On ne leur propose pas des activités pour qu’ils récupèrent, mais pour qu’ils conservent les capacités qu’ils ont encore,” nuance-t-elle. En leur proposant des activités collectives qu’ils aiment, les bénéfices pour les patients sont nombreux : moins d’anxiété, davantage d’interactions sociales… Les patients sont apaisés et coopèrent mieux aux soins : même le travail des soignants s’en trouve facilité.

Parmi les méthodes non-médicamenteuses, les échanges intergénérationnels sont encore peu étudiés, cependant les résultats de cette expérience ont notamment révélé des phénomènes de réminiscence chez les personnes âgées qui ont eu des enfants. Dans le même but, Thomas Desmidt, chercheur extérieur à l’étude, propose aux personnes âgées qu’il suit des « poupées empathiques ». Chez les patients atteints de troubles neuro-cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer par exemple, ces poupons lestés peuvent avoir un effet apaisant.

Cette étude est toutefois très préliminaire. Ses résultats sont encourageants mais de nouvelles recherches sont nécessaires pour approfondir ce premier constat. « Il faudrait notamment comparer les résultats avec des patients qui ne partagent pas de moments avec des enfants, élargir l’échantillon de personnes âgées, et obtenir des données plus étendues dans le temps », analyse Thomas Desmidt. L’équipe de chercheurs dirigée par Elizabeth Earl évoque également l’intérêt de cette expérience pour les enfants. Une facette qu’elle souhaiterait étudier au cours d’une prochaine recherche.

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