Africa-Press – Niger. On l’oublie souvent, mais Einstein a été un pionnier de la physique quantique avec son article de 1905 sur l’effet photoélectrique. Il s’était alors saisi de l’idée des « quanta », ces « paquets » d’énergie que le physicien allemand Max Planck avait sortis de sa manche en 1900 dans un dernier effort désespéré pour venir à bout des incohérences du « rayonnement du corps noir » (un modèle théorique où la matière absorbe toute la lumière et en émet sous l’effet de la chaleur).
Ce qui n’était pour Planck qu’une astuce mathématique était devenu chez Einstein une interprétation physique, mettant en évidence la double nature (onde et particule) de la lumière, dualité étendue en 1923 par le Français Louis de Broglie aux électrons, puis à l’ensemble de la matière. Mais Einstein avait par la suite entretenu des relations houleuses avec sa « créature »: il ne se reconnaissait plus dans ce qu’on a appelé l’interprétation de Copenhague, synthèse des apports théoriques de physiciens gravitant autour de la figure du Danois Niels Bohr.
Il faut dire qu’elle chamboulait toute notre vision du monde: une particule pouvait exister à la fois dans deux états ou à deux endroits distincts ; l’observateur influait sur les phénomènes qu’il mesurait ; et surtout, on ne pouvait prédire les effets d’une cause donnée qu’en termes de probabilités. C’en était trop pour Einstein, dont l’histoire a retenu la célèbre sentence « Dieu ne joue pas aux dés « , d’abord lancée dans une lettre à son ami Max Born – à l’origine justement du tournant probabiliste pris par la théorie -, puis reprise dans ses débats avec Bohr.
Le paradoxe EPR
En 1935, il avait signé avec deux jeunes collègues, le Russe Boris Podolsky et l’Américain Nathan Rosen, un article destiné à démontrer par l’absurde les insuffisances de la théorie quantique. Celle-ci aurait en effet conduit à un paradoxe baptisé EPR (les initiales des trois coauteurs): deux particules distantes pouvaient exister dans un état « intriqué », liées par ce qu’Einstein a appelé « une action fantôme à distance « , qui impliquait un échange instantané d’information (on pouvait connaître l’état d’une particule en mesurant celui de l’autre). Impossible, pour le père de la relativité !
Or en 1964, l’Irlandais John Bell imagina un test expérimental à même de trancher la question. Et en 1982, le Français Alain Aspect le mit en application, démontrant la réalité de ce stupéfiant phénomène de l’intrication quantique – ce qui lui valut de remporter en 2022 le prix Nobel de physique avec l’Américain John Clauser et l’Autrichien Anton Zeilinger.
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