Entreprenariat des jeunes : André Maxime Kader, fabricant des couveuses ‘‘made in Niger’’

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Entreprenariat des jeunes : André Maxime Kader, fabricant des couveuses ‘‘made in Niger’’
Entreprenariat des jeunes : André Maxime Kader, fabricant des couveuses ‘‘made in Niger’’

Africa-Press – Niger. Titulaire d’un diplôme en Informatique de gestion de base de données, M. Edgard André Maxime Kader, conçoit et fabrique localement des couveuses pour promouvoir l’aviculture (élevage de volailles). Il contribue aussi à la création d’emplois, à la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, tout en appuyant, à sa façon, l’Initiative 3N (Les Nigériens Nourrissent les Nigériens), chère aux autorités nationales.

C’est la passion pour l’élevage, en particulier celui de la volaille, qui a conduit André Maxime Kader à élever divers types de volailles, à couver leurs œufs et même à fabriquer localement des couveuses, à moindre coûts à partir des objets de récupération (frigidaires, fils électriques, accumulateurs, appareils de chauffage, grillages, carrosseries etc).

« Nos couveuses sont de diverses capacités, allant de 50 à plus de 1.500 œufs de diverses sortes de volailles. La chaleur est fournie par une ou deux ampoules qui sont reliées à un thermostat pour le contrôle de la température. L’humidité est maintenue simplement par deux assiettes remplies d’eau. La ‘‘boite’’ est en contreplaqué épais. Les plateaux peuvent être inclinés manuellement sur deux côtés pour changer la position des œufs », décrit M. Edgard André Maxime Kader, promoteur de FANICOUVE. Depuis 2017, il en a déjà fabriqué une quinzaine et réparé des dizaines de couveuses.

Il produit et élève aussi des poussins, des pintadeaux et des cailleteaux qu’il met en vente à 500 F l’unité. La couveuse est vendue entre 300.000 FCFA, 350.000 CFA, voire plus, selon sa capacité. « Après mes études secondaires au Collège Issa Beri de Niamey, j’ai suivi une formation en Automatisme et Régulation Industrielle, ce qui m’a permis de travailler, durant 5 ans, dans une entreprise privée. C’est à partir de 2017 que l’idée de créer ma propre entreprise d’élevage de volaille a mûri dans ma tête. Alors, j’ai décidé de me ‘‘jeter à l’eau’’ et donc de réaliser mon rêve et mon idée, en créant la FANICOUVE (Fabrication Nigérienne de Couveuses). Avec son collaborateur Aliou Allasane, Edgard André Maxime Kader, s’est ainsi lancé dans l’aviculture avant de fabriquer, lui-même, sa couveuse semi-automatique, pour avoir des œufs fécondés et de la volaille de chair destinée à la consommation et à la vente. « Après cette 1ère expérience de couveuse semi-automatique, avec un frigo recyclé ; où le retournement indispensable des œufs se fait juste par inclinaison à l’aide d’un support placé en dessous et le maintien des œufs à la température souhaitable, une sorte de régulation automatique, nous avons décidé d’avancer en fabriquant, cette fois, une couveuse entièrement automatisée, avec toutes les fonctionnalités pour avoir un taux de réussite d’éclosion le plus élevé possible », précise M. Kader. Suite à cette nouvelle initiative, l’équipe de FANICOUVE a mis en place, en 2018, une couveuse pouvant prendre en charge, 1.584 œufs, de poule, (de pintade, de canard, caille notamment), qui a été présentée au SAHEL-Niger.

« En début 2019, le Bureau de Régional de Restructuration et de Mise à Niveau (BRMN), nous a contacté pour un suivi, qui a duré une année et nous ont par la suite orienté vers le Centre Incubateur de l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey, pour la réalisation d’un Plan d’Affaires. Suite à un appel à candidature, auquel nous avons postulé avec notre idée de projet sur la fabrication de couveuse ‘‘Made in Niger’’ », explique le promoteur de FANICOUVE. Parmi les dix projets présélection, figure celui de FANICOUVE. Ce qui a permis audit centre d’organiser, en faveur des candidats retenus, un renforcement de capacité en mise en œuvre des projets, en gestion d’entreprise commerciale et dans d’autres domaines sur les différents projets. « En 2021, nous avons postulé, au niveau sous-régional, au concours ‘‘Tremplin Start-up UEMOA’’. Notre Start-up FANICOUVE a ainsi gagné un prix d’encouragement de 5.000.0000 FCFA. Ce montant nous permettra de nous équiper mais aussi de nous former, encore plus, afin que notre entreprise puisse créer de la richesse économique et sociale, de participer à une meilleure structuration de l’économie nationale mais aussi de créer d’emplois au Niger », a souhaité M. Kader. « Depuis que nous sommes devenus formel, nous garantissons nos appareils fabriqués. Ainsi, en fonction de la capacité de la couveuse cette garantie peut aller de 3 mois à un an », précise-t-il. Selon lui, les clients de FANICOUVE, se comptent dans divers et multiples domaines : des entrepreneurs, des commerçants, des ‘‘mordus d’élevage’’, certaines sociétés, des ménages, etc. «Cependant, l’un des défis auxquels nous faisons face c’est le complexe de certains consommateurs, qui ont tendance à sous-estimer tout ce qui est produit localement. Ainsi, ils pensent que nos couveuses ne sont pas aussi performantes. Elles sont aussi, sinon plus que celles qui sont importées, qui elles ne tiennent pas compte, de nos réalités, notamment climatiques, économiques et même sociales. Les couveuses de FANICOUVE, sont les mieux adaptées à notre environnement sahélien et sont pratiques pour toutes espèces de volaille, il y en a même qui peuvent s’alimenter par l’énergie solaire », justifie M. André Maxime Kader. « Mon ambition est de créer une unité de production en partenariat avec les aviculteurs de la région. C’est local, c’est simple, c’est disponible, accessible et moins cher », lance M. Kader.

 

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