Les paresseux géants ont disparu avec l’arrivée des humains, révèle une étude

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Les paresseux géants ont disparu avec l'arrivée des humains, révèle une étude
Les paresseux géants ont disparu avec l'arrivée des humains, révèle une étude

Africa-Press – Niger. Ils n’étaient ni lents ni inoffensifs. Le Megatherium, star éteinte du groupe des paresseux (ou Folivora), pouvait atteindre six mètres de haut et peser autant qu’un éléphant d’Asie, soit pas loin de 3,5 tonnes. Avec sa langue préhensile, il agissait comme une sorte de substitut écologique aux girafes. Ce colosse vivait en Amérique du Sud et s’est éteint il y a environ 120.000 ans.

Une longue lignée d’ancêtres

S’il ne reste aujourd’hui que deux genres arboricoles de paresseux vivant dans les forêts d’Amérique centrale et du Sud (Bradypus et Choloepus), leurs ancêtres étaient bien plus diversifiés. Plus de cent genres, occupant une grande variété d’habitats, ont prospéré durant le Cénozoïque dont tout un groupe de paresseux géants.

Une étude internationale, publiée dans la revue Science, retrace cette évolution. Des chercheurs ont combiné des données morphométriques portant sur plus de 400 fossiles, des séquences d’ADN et de protéines, ainsi que des modèles évolutifs avancés pour analyser l’évolution de la taille chez 67 genres de paresseux.

Première découverte majeure: la taille des paresseux ne dépendait pas tant de leur lignée évolutive que de leur mode de vie. Les formes arboricoles restaient petites (moins de 10 à 15 kg), limitées par la résistance des branches. Les formes terrestres, en revanche, ont atteint des tailles massives à plusieurs reprises, indépendamment les unes des autres, en réponse à la sélection naturelle.

Dans un communiqué, les auteurs expliquent que « les différences de taille entre les paresseux ont été principalement influencées par les types d’habitats dans lesquels ils vivaient et, par extension, par le changement climatique ». Ce constat s’appuie sur des données écologiques, paléogéographiques et comportementales: les espèces terrestres vivaient dans des environnements ouverts ou variables, où la grande taille offrait des avantages comme la régulation de la température corporelle.

Extinctions multiples

Cette diversité corporelle atteint son apogée au Pléistocène, avec des paresseux terrestres présents des Andes jusqu’aux forêts boréales d’Alaska. Des couches épaisses de crottes fossiles (comme à Rampart Cave, en Arizona) témoignent de leur présence massive. Mais elle s’effondre il y a environ 15.000 ans. Cette période colle avec l’arrivée de l’humain moderne sur le continent.

La grande taille – qui avait longtemps protégé les paresseux – devient un handicap face aux chasseurs-cueilleurs, estiment les auteurs de l’étude. Les formes arboricoles, plus discrètes, cachées dans les forêts humides, ont pu survivre… mais de peu. Et sauf dans les îles des Caraïbes où différentes espèces de paresseux ont persisté jusqu’à il y a 4.500 ans. Encore une date qui coïncide avec l’arrivée des humains sur les îles…

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