Africa-Press – Niger. L’Inspecteur Général des Services du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publiques, Dr Abdou Gagara Dalla, a présidé, le mardi 04 novembre 2025 à Niamey, la cérémonie d’ouverture d’une table ronde sur la problématique du dépistage de la tuberculose de l’enfant au Niger. Cette initiative conjointe du Ministère de la Santé (à travers le PNLT) et de Médecins Sans Frontières (MSF) a pour objectif d’analyser les barrières du dépistage de la tuberculose chez les enfants mais aussi de développer une stratégie nationale pour améliorer l’accès aux soins pour les enfants atteints de la maladie.
D’après l’Inspecteur Général des Services du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publiques, la tuberculose constitue un véritable problème de santé publique au Niger avec une incidence de 74 pour 100 000 habitants en 2003. « L’enquête smart 2020 a fait ressortir une prévalence nationale moyenne de la malnutrition chronique chez les enfants au Niger étant de 45,1% et celle de la malnutrition aigüe de 12,7%. Il est à noter une sous notification de la tuberculose de l’enfant dans le pays. En effet, en 2024, 839 cas de tuberculose pédiatrique ont été notifiés sur un total de 16 331 cas de tuberculose, soit une proportion de 5,14%. La valeur normale recommandée selon l’OMS étant de 10 à 15% », a-t-il précisé.
Face à cette situation de sous dépistage de la tuberculose de l’enfant au Niger, a-t-il poursuivi, des efforts importants ont été déployés depuis plusieurs années par l’Etat à travers le Programme National de Lutte contre la Tuberculose et certains partenaires. « Malgré toutes ces stratégies, la tuberculose de l’enfant reste sous dépistée au Niger. Pour mettre fin à la tuberculose en général et celle de l’enfant en particulier d’ici 2030, le PNLT à travers cette table ronde lance un appel à la mobilisation des partenaires pour une bonne coordination des interventions et surtout une intégration de la recherche systématique de la tuberculose dans toutes les actions de santé envers les enfants », a jouté Dr. Abdou Gagara Dalla.
Auparavant, le représentant Pays de Médecins Sans Frontières, M. Makiméré Aimé, a souligné que la tuberculose reste l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières au monde. Trop souvent, les enfants en sont les victimes silencieuses: les difficultés de diagnostic, le manque d’outils adaptés et les défis d’accès aux soins rendent la prise en charge complexe. Pourtant, derrière chaque chiffre se trouvent un enfant, une famille et une vie à protéger. « Unir nos forces pour renforcer la détection, le traitement et la prévention de la tuberculose chez les enfants. MSF s’efforce depuis plusieurs années de soutenir les équipes de santé par la formation, l’innovation diagnostique et l’accès aux traitements adaptés à la population pédiatrique », a-t-il soutenu.
Sur les différents projets transversaux médico-nutritionnels et pédiatriques, a-t-il rassuré, la tuberculose de l’enfant fait partie des préoccupations de MSF. « C’est pourquoi l’on a vu, dans les dernières recommandations de l’OMS sur la prise en charge de la tuberculose chez l’enfant, une opportunité pour améliorer le diagnostic, le traitement et la prévention de la tuberculose pédiatrique.
Dans ce contexte, l’initiative ‘’tester, prévenir et guérir la tuberculose chez les enfants’’ a été mise en place depuis 2023 dans plusieurs zones d’intervention de MSF. « Cette initiative vise à soutenir la réduction des lacunes en matière du diagnostic et du traitement de la tuberculose chez l’enfant à travers la mise en œuvre programmatique de ces nouvelles recommandations de l’OMS par le biais de renforcement des capacités des équipes et d’autres soutiens spécifiques, et particulièrement sur l’implémentation des nouveaux algorithmes de décision thérapeutique recommandés par l’OMS et notamment pour les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. A travers cette initiative, nous cherchons à rendre le diagnostic plus précoce, à éviter les pertes de chance thérapeutiques, et à améliorer le pronostic des enfants touchés par la tuberculose », a soutenu M. Makiméré Aimé.
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