Vie des Retraités au Niger: Repos et Résilience

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Vie des Retraités au Niger: Repos et Résilience
Vie des Retraités au Niger: Repos et Résilience

Africa-Press – Niger. La retraite est considérée comme une période de fin d’activité professionnelle, durant laquelle une personne cesse de travailler, généralement en raison de son âge et des exigences de la loi. Après plusieurs années de service, certaines personnes à la retraite se retrouvent souvent dans des conditions financières difficiles. Au Niger, l’âge de la retraite varie entre 60 et 62 ans, selon une loi adoptée en 2023 et son décret d’application.

Certaines personnes âgées ayant servi la nation pendant des années jusqu’à la retraite ne savent plus souvent quoi faire après le service. À la retraite, elles se retrouvent dans une situation précaire. La majorité d’entre elles sont des pères de famille, sans habitat personnel, ni véhicule, ni épargne. Toutefois, il existe des retraités qui vivent dans des conditions favorables et paisibles, et qui continuent à travailler après leur retraite. Agriculture, commerce, culture maraîchère et entrepreneuriat sont, entre autres activités que d’autres retraités exercent pour pouvoir satisfaire leurs besoins.

Le Président de l’Association Nationale des Travailleurs Retraités et Pensionnés (ANTRP) de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), Yayé Harouna, souligne l’importance des cotisations des employeurs et des travailleurs pour la prise en charge des personnes retraitées relevant de la convention collective inter professionnelle. Il précise que ces cotisations sont obligatoires, conformément à la réglementation spéciale de la loi sur les ressources financières de la CNSS. Ces cotisations servent au paiement des prestations familiales, des indemnités et des rentes au bénéfice des victimes d’accidents de travail et de maladies professionnelles. Par ailleurs, le président national de l’ANTRP confie que l’ambition de sa structure ne s’arrête pas uniquement aux retraités, mais consiste également à sensibiliser les fonctionnaires sur la nécessité des cotisations sociales, afin qu’une fois à la retraite, ils puissent bénéficier pleinement de leurs droits. Pour lui, la retraite n’est pas une fin en soi, mais plutôt une nouvelle vie de réflexion, de travail et surtout d’investissement, pour devenir un modèle pour ses enfants et pour la communauté.

Témoignages des retraités

Rencontrée dans la maison de sa fille cadette le 12 septembre 2025 au quartier SONUCI, Mme Ali Rabi Tankari, retraitée et ancienne fonctionnaire du Ministère en charge des Finances, s’est reconvertie en activiste, conseillère sociale et en jardinage, malgré son âge. Elle a une entreprise et une fontaine d’eau. Depuis 2016, elle a décidé de s’investir dans l’entrepreneuriat avec beaucoup d’engagement et de foi, pour dit-elle ‘’ne pas tendre la main à quelqu’un’’. À travers ses initiatives, Mme Ali Rabi Tankari parvient à subvenir aux besoins de sa famille. Son entreprise a été créée uniquement dans ce but, mais aussi pour rester en contact avec les enfants qui viennent acheter des bonbons, chocolats et autres produits.

Âgée de 69 ans et mère de sept enfants, parmi lesquels cinq fonctionnaires de l’État, Mme Ali Rabi Tankari est aujourd’hui un exemple. Être fonctionnaire demande beaucoup de compétences et de pragmatisme, affirme-t-elle. Elle touche régulièrement sa pension à la fin de chaque mois. Néanmoins, cette pension ne lui permet pas de couvrir toutes ses charges. C’est à travers ses activités génératrices de revenus qu’elle parvient à satisfaire certains besoins. Mme Ali Rabi Tankari invite le gouvernement à penser à l’augmentation des pensions des retraités de la CNSS, comme cela a été fait pour ceux de la CARENI.

M. Harouna Tankari, retraité de la Caisse Autonome des Retraités du Niger (CARENI) depuis 2006, était enseignant à la Direction de l’Alphabétisation et de la Formation des Adultes (DAFA). Il continue de bénéficier de sa pension chaque mois. La seule activité qu’il exerce actuellement est la saisie de documents au siège de l’Institut National de Documentation, de Recherche et d’Animation Pédagogique (INDRAP). Certaines personnes le consultent également pour bénéficier de son savoir-faire. Père de six enfants, M. Harouna Tankari souligne que la vie de retraité demande beaucoup de courage, de patience, de constance et surtout d’endurance. Il confie qu’il n’a jamais eu d’habitat personnel ni de véhicule depuis sa prise de fonction jusqu’à sa retraite, mais remercie Dieu que tous ses enfants soient aujourd’hui travailleurs. « C’est une chance d’atteindre ce moment de la vie », estime-t-il. Pour lui, la retraite ne signifie pas rester les bras croisés, car elle exige une bonne organisation pour rester utile à soi-même et à la société.

 

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