L’Avenir Prometteur de la Finance Islamique en Afrique de L’Ouest

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L'Avenir Prometteur de la Finance Islamique en Afrique de L'Ouest
L'Avenir Prometteur de la Finance Islamique en Afrique de L'Ouest

Africa-Press – São Tomé e Príncipe. De nombreux rapports économiques indiquent que l’avenir de la finance islamique en Afrique de l’Ouest devient prometteur grâce à l’intérêt croissant des investisseurs et des consommateurs, car elle représente une alternative aux systèmes financiers traditionnels, en encourageant la création de structures financières évitant les intérêts usuraires et en favorisant le partage des risques entre les parties.

Au cours des cinq dernières années, la demande pour les services bancaires et les produits financiers islamiques a connu une hausse notable dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger et la Côte d’Ivoire, poussant les gouvernements de ces pays à émettre des sukuks islamiques qui ont attiré des investisseurs du Moyen-Orient et d’Asie.

Selon un rapport de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) publié en 2022, le secteur de la finance islamique a connu une croissance remarquable dans la région, avec 15 nouvelles licences accordées à des institutions financières islamiques entre 2018 et 2022.

D’après les données de la BCEAO, qui regroupe huit pays de la région, le nombre d’institutions actives dans le domaine de la finance islamique atteint 17, dont 9 exclusivement islamiques et 8 proposant des services via des branches spécialisées.

Les débuts

Les débuts de la finance islamique en Afrique de l’Ouest remontent aux années 1980, avec la création de banques islamiques au Sénégal, au Niger, en Guinée et au Burkina Faso.

Bien que le nombre d’organismes spécialisés en finance islamique reste limité par rapport aux plus de 600 établissements existant dans le monde, plusieurs facteurs peuvent pousser les investisseurs à étendre leurs activités dans la région.

Parmi les principaux facteurs encourageant l’expansion de l’investissement islamique figurent l’ampleur du marché ouest-africain, avec plus de 250 millions d’habitants, dont 60 % sont musulmans, ce qui correspond à l’éthique de la finance alternative non usuraire.

Ces éléments ont incité certains pays de la région à se tourner vers la finance islamique comme outil d’attractivité pour les investisseurs et les consommateurs.

En 2012, la Banque islamique de développement a signé un accord avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour établir un cadre réglementaire spécifique aux institutions souhaitant offrir des services financiers islamiques.

Le Niger a ainsi créé des institutions de finance islamique avec des succursales réparties dans tout le pays, tandis que le Sénégal a adopté une politique similaire dès la création de la Banque islamique de Dakar en 1983.

Au Burkina Faso, le secteur de la finance islamique a connu un essor notable ces dernières années, avec 7 banques islamiques, dont le Coris Bank Baraka, basé à Ouagadougou, qui possède des branches dans tous les pays membres de l’UEMOA.

Le pays compte également deux institutions de microfinance islamique, la « Groupe de Finance Islamique » et la « Microfinance Islamique », qui soutiennent le développement des projets de petites entreprises selon les principes de la charia.

Profits

Compte tenu des perspectives offertes par l’investissement dans la finance islamique, plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ont émis des sukuks pour financer leur développement et attirer des investissements du Moyen-Orient et d’Asie.

En 2016, la Côte d’Ivoire a réalisé la plus grande émission souveraine de sukuks de la région, levant 240 millions de dollars en monnaie locale, soutenue notamment par la Société islamique pour le développement du secteur privé.

Depuis 2010, le Sénégal organise le Forum international de la finance islamique pour innover dans les instruments de financement et alléger la charge de la dette pour les pays membres de l’UEMOA.

Le Forum de Dakar vise à permettre aux pays de la région de tirer parti d’une industrie financière islamique qui dépasse les 300 milliards de dollars, avec un taux de croissance annuel de 10 à 15 %.

Au sein de l’UEMOA, certaines institutions adoptant les principes de la finance islamique jouissent désormais d’une nouvelle notoriété auprès des consommateurs et enregistrent des bénéfices élevés.

Selon un rapport publié en janvier 2023 par la BCEAO, le taux de croissance annuel moyen du nombre d’institutions financières islamiques dans l’Union a atteint 54,3 % ces dernières années, reflétant la dynamique de ce secteur et l’intérêt croissant des investisseurs.

Perspectives

Lors de la 9e édition du Forum international de la finance islamique en Afrique de l’Ouest, tenue le 21 mai 2024 à Dakar, le président de l’Institut africain de la finance islamique, Mohamed El Amine Mbaké, a déclaré que « la finance islamique est un nouveau domaine à forte croissance économique, avec un potentiel immense, davantage exploité par les pays développés que par les pays en développement ou islamiques ».

Lors du même événement, Banassi Ouattara, directeur de la stabilité financière à la BCEAO, a affirmé que « la finance islamique finance l’économie réelle, élimine la spéculation et les taux d’intérêt, ce qui permet d’orienter les capitaux vers des investissements ciblés ».

Ouattara a ajouté que la finance islamique pourrait jouer un rôle majeur dans le soutien des secteurs de l’agriculture, de l’énergie et d’autres domaines, et contribuer à atteindre la souveraineté alimentaire en Afrique de l’Ouest.

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