Capital-Risque au Sénégal: L’Argent qui Mise en Silence

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Capital-Risque au Sénégal: L’Argent qui Mise en Silence
Capital-Risque au Sénégal: L’Argent qui Mise en Silence

Africa-Press – Senegal. À l’ombre des grandes annonces publiques et des lignes de crédit souveraines, une autre forme de financement irrigue l’économie sénégalaise: celle, plus discrète mais stratégique, des fonds d’investissement privés. Dans le sillage de la montée en puissance des startups, de l’innovation numérique et des PME à fort potentiel, le capital-risque s’impose comme un levier de développement. Pourtant, cette manne reste peu visible du grand public. Qui sont les acteurs qui financent ces entreprises naissantes? Et surtout, à qui profitent réellement ces investissements? Explications.

Parmi les principaux fonds opérant au Sénégal, Teranga Capital, Women’s Investment Club (WIC Capital), Dalberg, Brightmore Capital, ou encore I&P (Investisseurs & Partenaires) occupent une place de choix. Leurs montants investis varient de 50 000 à 500 000 euros en moyenne par entreprise, avec une attention particulière portée à l’impact social, à la rentabilité et à la gouvernance. Les secteurs ciblés sont souvent l’agroalimentaire, la santé, l’éducation, le numérique et les services financiers. Teranga Capital, par exemple, a déjà investi dans plus de 15 PME sénégalaises depuis sa création, tandis que WIC Capital s’est positionné comme le premier fonds de capital féminin d’Afrique de l’Ouest. Ces acteurs cherchent des entreprises à fort potentiel, portées par des équipes locales crédibles, avec un modèle économique viable et une volonté d’expansion.

Mais la question de la localisation du capital reste sensible. Car si ces fonds soutiennent des structures sénégalaises, leurs sources de financement sont souvent extérieures: institutions financières internationales, agences de coopération, ou investisseurs privés étrangers. En conséquence, une part significative des plus-values futures pourrait quitter le pays sous forme de rapatriement de dividendes. En outre, malgré quelques succès isolés, les taux d’échec restent élevés dans l’univers des jeunes entreprises, et les retombées économiques à grande échelle tardent à se concrétiser. Faute de coordination stratégique avec les politiques publiques, le risque est de voir se développer un écosystème dual: d’un côté, une élite entrepreneuriale dopée au capital-risque ; de l’autre, une majorité d’acteurs informels en marge du circuit.

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