Africa-Press – Senegal. Le riz est l’aliment de base le plus consommé par les populations de l’Afrique sub-saharienne sauf que la production locale de riz dans ces pays n’arrive toujours pas à couvrir la demande locale.
Au Sénégal, bien que la production locale de riz est passée d’environ 200 000 tonnes en 2007 à plus de 1,2 million de tonnes par an, le pays a toujours besoin d’importer 2 millions de tonnes pour satisfaire la demande locale.
Il en ressort de ces données que le Sénégal ne cultive qu’environ la moitié du riz qu’il consomme. Pour combler le gap, le pays se tourne vers l’Inde et le Pakistan.
Or, profitant du conflit russo-ukrainien en cours, l’Inde a récemment interdit les exportations de brisures de riz à l’échelle mondiale et imposé des droits de douane de 20% sur les exportations de divers autres types.
Cette interdiction n’est pas sans conséquence sur les pays, en particulier dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, qui dépendent des importations de l’Inde pour compenser le déficit de leur production locale.
Face à la situation, le Sénégal cherchant à garantir un approvisionnement en riz affiche son intention de demande à l’Inde de revoir un peu sa copie au sujet de l’interdiction d’exporter du riz.
Le président sénégalais Macky Sall lors d’une récente concertation avec des chefs d’entreprise pour échanger sur les mesures visant à freiner l’inflation alimentaire galopante a clairement indiqué qu’il était urgent d’ouvrir les négociations avec les gouvernements indien et pakistanais sur les importations de brisures de riz.
“Nous devons ouvrir des négociations”, a-t-il déclaré rappelant que “le Sénégal est un exportateur d’acide phosphorique qui permet à l’Inde de fabriquer ses engrais et devrait au moins bénéficier d’une exemption pour cette raison”.
Le Sénégal n’est pas seul concerné par la situation. L’Afrique de l’Ouest fait face à sa pire crise alimentaire jamais enregistrée. Le conflit en Ukraine a rendu la région particulièrement vulnérable aux hausses des prix des denrées alimentaires et aux pénuries.
L’urgence serait de repenser les politiques agricoles par la prise de mesures courageuses pour aller un jour vers l’autosuffisance afin de moins dépendre à l’avenir des importations.
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