Africa-Press – Senegal. Dans une analyse cinglante, Thierno Bocoum, président d’AGIR-LES LEADERS, dénonce l’impact de la rhétorique populiste sur l’économie sénégalaise. Lors de la présentation du Plan de Redressement Économique et Social le 1er août 2025, le Premier ministre avait affirmé: « Ce que nous présentons aujourd’hui n’attend rien quasiment de personne sinon du peuple sénégalais », promettant de recourir au FMI « en dernier ressort ». Pourtant, une demande officielle pour un nouveau programme d’appui avait déjà été adressée au FMI, confirmée le 3 octobre par Kristalina Georgieva: « J’accueille favorablement la demande officielle du Sénégal pour un nouveau programme appuyé par le FMI. »
Thierno Bocoum critique cette incohérence, estimant que la révélation brutale de la dette cachée de 7 milliards de dollars, bien que techniquement admissible si transparente, a été transformée en scandale politique. « Le problème n’est pas l’existence de ces dettes mais la manière politique, brutale et désordonnée dont elles ont été révélées », écrit-il, citant l’exemple de la France (35 milliards d’euros repris de la SNCF) et de l’Afrique du Sud (13 milliards d’Eskom).
Cette approche a rompu la confiance des marchés et bloqué les financements concessionnels, rendant illusoire le financement endogène prôné par le gouvernement.Avec une économie en panne d’investissement et une hausse des taux d’intérêt sur le marché de l’UEMOA, Bocoum conclut: « Le Sénégal paie aujourd’hui le prix de cette erreur, avec le genou sur la gorge et une économie asphyxiée. »
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