le candidat antisystème Faye déclaré proche de la victoire, mais le camp du pouvoir conteste

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le candidat antisystème Faye déclaré proche de la victoire, mais le camp du pouvoir conteste
le candidat antisystème Faye déclaré proche de la victoire, mais le camp du pouvoir conteste

Africa-Press – Senegal. Alors que les résultats officiels ne sont pas encore connus, plusieurs candidats ont félicité Bassirou Diomaye Faye pour sa victoire après le premier tour. De son côté, le camp du candidat du pouvoir, Amadou Ba, s’est dit certain qu’il y aura un second tour.

L’opposant antisystème Bassirou Diomaye Faye, encore en prison il y a une dizaine de jours, semblait lundi avoir pris l’avantage à la présidentielle au Sénégal de la veille. Mais le camp du pouvoir a assuré qu’il y aurait un second tour.

Les Sénégalais attendaient lundi de connaître l’issue d’une élection qui tranchera entre continuité et changement peut-être radical. Ils demeurent dans l’incertitude sur la nécessité d’un second tour, pour lequel aucune date n’est fixée.

Des résultats officiels de la présidentielle ne devraient pas être connus avant le courant de la semaine. La commission électorale nationale a jusqu’à vendredi pour publier des résultats provisoires, avant leur validation par le conseil constitutionnel.

Il faut la majorité absolue des suffrages exprimés pour l’emporter au premier tour. Sans majorité absolue, les deux premiers disputent un second tour.

Des explosions de joie jugées prématurées

Au moins sept des 17 candidats ont félicité Bassirou Diomaye Faye au vu de la tendance du dépouillement. Anta Babacar Ngom, seule candidate, a parlé sur X de «victoire incontestable». «Si les tendances se confirment, le candidat Bassirou Diomaye Faye aura reçu un plébiscite enthousiaste du peuple sénégalais», a renchéri Thierno Alassane Sall.

Les résultats publiés bureau par bureau dans les médias et sur les réseaux sociaux donnent un net avantage au candidat Bassirou Diomaye Faye devant celui du pouvoir, Amadou Ba, très loin devant les autres.

Des centaines de sympathisants de Bassirou Diomaye Faye ont chanté et dansé au son du tam-tam au siège de sa campagne à Dakar. Des cortèges de jeunes à moto ont parcouru, klaxon hurlant, les rues de la capitale en scandant «au Palais» présidentiel. L’atmosphère était plus sombre du côté des sympathisants d’Amadou Ba au quartier général de celui-ci.

Mais la direction de campagne du candidat du pouvoir Amadou Ba a assuré que ces manifestations de joie étaient prématurées. Après dépouillement dans un tiers des bureaux et selon ses experts, «nous sommes certains d’être, dans le pire des cas, dans un couplé de second tour», a-t-elle dit. Elle a accusé le camp de Bassirou Diomaye Faye de tentative de «manipulation». «Un basculement du Sénégal dans l’aventure populiste n’est pas une fatalité», a-t-elle affirmé.

Continuité ou rupture

Une victoire de Bassirou Diomaye Faye, 44 ans depuis ce lundi, «candidat du changement de système» et d’un «panafricanisme de gauche», et proche de l’opposant Ousmane Sonko, pourrait annoncer une véritable remise en cause systémique.

Son programme insiste sur le rétablissement de la «souveraineté» nationale, bradée selon lui à l’étranger. Il a promis de combattre la corruption et de mieux répartir les richesses. Il a aussi promis de renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères – le Sénégal pourrait commencer à produire du gaz et du pétrole en 2024.

Il incarne «le choix pour la rupture», a dit de lui-même Bassirou Diomaye Faye en votant au côté de ses deux épouses dans son village de Ndiaganiao (ouest).

Amadou Ba, 62 ans, prolongerait, lui, l’action du sortant Macky Sall, dont il était le premier ministre il y a encore quelques semaines et qui l’a désigné pour lui succéder.

Un scrutin suivi, sans incident notable

Les électeurs ont fait la queue par dizaines ou par centaines pendant la journée devant différents bureaux, sans qu’aucune appréciation exacte de la participation (qui était de 66% en 2019) ne soit fournie. Aucun incident notable n’a été rapporté et plusieurs électeurs ont exprimé leur satisfaction de voter, après les troubles provoqués par le report de l’élection.

«On y est finalement arrivé. Alhamdoulila (Dieu soit loué). Ces derniers temps n’ont pas été faciles pour le Sénégal», s’est félicitée Mita Diop. «Mais tout ça est derrière nous», s’est réjouie cette commerçante de 51 ans, devant un bureau de vote à Dakar.

Quelque 7,3 millions d’électeurs étaient appelés à se prononcer. Le scrutin est suivi avec attention, le Sénégal étant considéré comme l’un des pays les plus stables d’une Afrique de l’Ouest secouée par les putschs. Dakar maintient des relations fortes avec l’Occident, tandis que la Russie renforce ses positions alentour.

Les Sénégalais devaient initialement voter le 25 février. Le report du vote a déclenché des violences qui ont fait quatre morts. Plusieurs semaines de confusion ont mis à l’épreuve la pratique démocratique du Sénégal, jusqu’à ce que soit arrêtée la date du 24 mars. La campagne a été réduite à deux semaines, tombant en plein mois de jeûne musulman.

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