Africa-Press – Senegal. La plateforme des forces vives contre le 3eme mandat ( F24) a réaffirmé samedi sa détermination à poursuivre son combat malgré l’interdiction de ses manifestations du week-end. Dans un arrêté publié vendredi, le préfet de Dakar a interdit toutes les manifestations programmées dans la capitale entre le 9 et le 15 juin.
» La plénière de F24 qui est l’organe habilitée à prendre les dernières décisions a jugé bon d’annuler la manifestation de samedi », a indiqué samedi à Anadolu Mamadou Mbodj, coordonnateur de la plateforme, en réaction à l’interdiction.
» Les motifs avancés par le préfet sont fallacieux », a-t-il insisté.
» Ce sont des interdictions qui témoignent des dérives autoritaristes du régime qui ne laisse aujourd’hui aucune possibilité au F24 et aux citoyens de jouir des droits élémentaires de réunion et d’expression », a relevé Mbodj.
Le F24 avait pourtant décidé de passer outre l’interdiction pour manifester samedi avant de se raviser finalement. » Nous avons pris en compte les préoccupations des populations surtout dans ce contexte de préparation de la Tabaski mais aussi celles du patronat.
Nous ne voulons pas davantage leur porter préjudice », a-t-il motivé la décision prise à l’issue de la plénière de vendredi. » Il ne faut pas chercher loin l’origine de la radicalisation du peuple sénégalais.
Celui qui sème des manifestations arbitrairement interdites récoltera des manifestations non déclarées et des participations à des manifestations interdites », a noté de son côté le député Guy Marius Sagna, coordonnateur du » Frapp France dégage ».
Le mouvement qu’il dirige avait programmé des manifestations du 12 au 15 juin à Dakar. » Le combat contre la 3e candidature illégale et illégitime de Macky Sall et contre la liquidation des candidatures d’opposants va se poursuivre « , a-t-il précisé. Mbodj a évoqué les actions à venir dans le combat.
» Nous allons évidemment relancer le dialogue avec le peuple et toute autre action nous permettant de conscientiser les populations et de les mobilisation contre le 3eme mandat », a le coordonnateur de F24, exigeant la » libération immédiate » de tous les » détenus politiques ».
Plus de 500 personnes ont été interpellées suite aux manifestations ayant éclaté après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour le délit de « corruption de la jeunesse ».
Un verdict qui le disqualifie de la présidentielle de février 2024. Ces manifestations dans plusieurs localites du pays qui se sont poursuivies le vendredi 2 juin ont fait 16 morts au total selon la police nationale; 26 selon le parti de Sonko.
Amnesty international de son côté en a dénombré 23 dont 3 mineurs. Le calme est revenu depuis le début de la semaine et le gouvernement a décidé d’ouvrir une procédures judiciaires pour situer les responsabilités.
Vendredi, les commissions pour le dialogue national initié par le président Macky Sall ont été mises en place et les restitutions du dialogue attendues le 25 juin.
Le F24 ne participe pas au dialogue national, préférant organiser un dialogue des peuples dont l’ouverture officielle n’a pas eu lieu à cause d’une interdiction préfectorale.
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