Africa-Press – Senegal. Nécessaires au développement et au bon fonctionnement du corps humain, les oméga-3 sont une famille d’acides gras polyinsaturés qui se divise en trois types: ALA, DHA, EPA… Leur chef de file, l’acide alpha-linolénique (ALA), se transforme dans l’organisme en acide eicosapentaénoïque (EPA) et en acide docosahexaénoïque (DHA), mais en quantités insuffisantes pour couvrir nos besoins journaliers. Il faut donc se procurer ces trois acides gras polyinsaturés chaque jour à travers l’alimentation pour bénéficier de leurs bienfaits.
Où les trouver?
L’ALA est présent uniquement dans les végétaux, particulièrement dans les huiles (colza, noix, lin, etc.) et le pourpier. 10 g de graines de lin en fournissent 1,7 g ; une cuillère à soupe (15 g) d’huile de colza, 1,1 g, soit la moitié des besoins quotidiens. On trouve aussi l’acide alpha-linolénique dans certains aliments (œufs, viande) portant le logo Bleu-Blanc-Cœur – une démarche agricole et alimentaire durable où les animaux reçoivent des fourrages et graines naturellement riches en oméga-3 (herbe, luzerne, lin).
Les EPA et DHA se logent dans certains fruits de mer (moule, crevette, etc.), mais surtout dans les poissons gras (anchois, hareng, maquereau, etc.). 100 g de sardines à l’huile couvrent ainsi largement les besoins quotidiens avec 670 mg d’EPA et 1 g de DHA.
Ils protègent la rétine
Le DHA représente 50 % des acides gras présents au sein des membranes des cellules de la rétine. Les oméga-3 participent aussi au renouvellement des disques des photorécepteurs, des cellules spécialisées dans la réception de la lumière. Des taux élevés plasmatiques seraient associés à une réduction de 40 % du risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Les oméga-3 limiteraient en effet la mort cellulaire et le développement vasculaire dans la rétine, des mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans l’apparition de la maladie.
Ils entretiennent les fonctions cérébrales
Les oméga-3 entrent dans la composition de la membrane des neurones et la rendent plus fluide, ce qui facilite la communication entre les cellules neuronales et participe, de fait, au bon fonctionnement du cerveau. Des travaux ont montré qu’une consommation maternelle insuffisante en oméga-3 altérerait le développement neuro-cérébral de l’enfant, entraînant des déficits cognitifs (langage, mémoire, apprentissage, etc.).
Les oméga-3 possèdent également des propriétés anti-inflammatoires qui aident à contrer les effets de l’âge et le déclin cognitif. Des travaux américains menés sur 1490 personnes âgées de plus de 65 ans suggèrent que plus le taux sanguin d’oméga-3 est élevé, plus le risque de développer la maladie d’Alzheimer diminue, en particulier chez les porteurs du gène ApoE4, connu pour majorer le risque de la maladie neurodégénérative.
Par ailleurs, les oméga-3 amélioreraient les symptômes de la dépression, notamment lorsqu’une supplémentation en EPA est associée à un traitement antidépresseur.
Un effet protecteur pour des patients à risque cardio-vasculaire
Selon le type d’oméga (DHA seul ou couplé à l’EPA) et les doses administrées, les études ont montré des résultats variables, voire contradictoires, quant à leurs réels avantages sur la survenue d’accidents cardio-vasculaires et la mortalité, autant en prévention dite primaire (chez les personnes sans aucun risque cardio-vasculaire) que secondaire (chez celles à risque). Seule l’administration d’EPA en monothérapie semble finalement montrer des effets bénéfiques.
Selon les résultats de l’essai Reduce-It, la prise d’une forte dose (4 g/jour) d’EPA purifié chez les patients à haut risque cardiaque (diabétiques, antécédents d’infarctus du myocarde ou d’AVC, etc.) réduirait de 25 % le risque d’événements cardio-vasculaires graves ou fatals après cinq ans de suivi. Ces effets protecteurs de l’EPA à haute dose ont été confirmés par une méta-analyse portant sur plus de 149.000 individus.
Pas trop d’oméga-6
Si un bon apport en oméga-3 est bénéfique pour la santé, l’équilibre avec les acides gras polyinsaturés de type oméga-6 est nécessaire. Ces deux lipides entrent en effet en compétition dans l’organisme en partageant les mêmes enzymes pour leur métabolisme. Une consommation plus élevée en oméga-6 peut aussi favoriser un état inflammatoire.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) recommande à cet égard un ratio oméga-6/oméga-3 de cinq pour un, alors qu’avec une alimentation moderne, il s’approche le plus souvent de dix pour un.
« L’EPA, un allié contre les maladies cardio-vasculaires », par Jean-François Renucci, médecin vasculaire au CHU de la Timone (Marseille)
« Des études montrent que l’acide eicosapentaénoïque (EPA) diminue le taux de triglycérides sanguins. Mais, surtout, il contribue à réduire l’inflammation au niveau de la paroi du vaisseau (endothélium), ce qui pourrait avoir un effet vasodilatateur et stabiliserait les plaques d’athérome. L’EPA, de par ses propriétés anti-agrégantes, augmenterait aussi la fluidité du sang, limitant ainsi le risque de formation de caillots. Toutefois, pour obtenir des effets favorables sur la santé cardio-vasculaire, les études recommandent une prise quotidienne de 4 g, que seule une supplémentation pourrait apporter. Or, étant aujourd’hui non remboursée, elle n’est pas prescrite en prévention des maladies cardio-vasculaires. »
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