“Seul Senghor, dans ce pays, a pensé assez vite qu’il fallait un jour quitter le pouvoir”

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"Seul Senghor, dans ce pays, a pensé assez vite qu'il fallait un jour quitter le pouvoir"

Africa-Press – Senegal. S’il existe un point commun entre les présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall, c’est la question du dauphinat, alors qu’arrivait le moment de partir. Suivant l’analyse du journaliste et ancien rédacteur en chef de “JA”, Jean-Baptiste Placca, Macky Sall, au moment de partir, s’est confronté au même problème qu’Abdou Diouf et Abdoulaye Wade.

“Seul Senghor, dans ce pays, a pensé assez vite qu’il fallait un jour quitter le pouvoir et donc préparer quelqu’un. Il avait même confié dans une interview que j’ai vue, il n’y a pas longtemps, qu’il avait testé deux successeurs possibles et c’est le troisième qui avait été le bon. Chaque fois, il voulait partir, mais il y avait la sécheresse avec un certain nombre de problèmes et il se disait: ‘Je ne vais pas laisser mon pays dans cet état.’ Et l’année d’après, resécheresse et puis finalement, il a décidé de partir. Et quand il a décidé de partir, il a prévenu Diouf un an à l’avance” a rappelé le journaliste.

Hormis Senghor, les trois autres présidents sont partis en laissant le pouvoir à un opposant, mais aussi en emportant avec eux l’essence de leur parti. “Diouf a été battu. Donc, il ne pensait pas devoir partir”, poursuit le journaliste. Et depuis le départ d’Abdou Diouf du pouvoir, le Parti socialiste “est réduit à sa plus simple expression”, d’après Jean-Baptiste.

Même remarque avec Abdoulaye Wade qui “a tout fait pour être candidat, alors qu’il ne devait pas”. Son parti, le PDS, “n’est plus que l’ombre de lui-même avec un dirigeant en exil et qui croit qu’on peut gouverner un peuple en étant en vacances”.

S’agissant de Karim Wade, l’éditorialiste togolais y va sans gants: “Si vous voulez diriger un pays, vivez avec les gens, souffrez comme eux, vivez dans la même chaleur qu’eux, qu’ils voient que vous êtes des leurs et que vous ne les dirigez pas depuis je ne sais pas combien de milliers de kilomètres.”

Même si lui n’a pas été candidat malgré des actes qui indiquaient le contraire, Macky Sall n’a pas lui aussi échappé au syndrome du dauphin. “Il a décidé de partir, mais il ne savait pas par qui se faire remplacer. Si j’ai bien compris, Amadou Ba n’était même pas un des ténors de son parti. Un homme de qualité peut-être, un technocrate, mais il n’était pas politique”, selon le journaliste.

En définitive, pour Jean-Baptiste Placca, en Afrique, le problème est que les politiques semblent n’avoir pas compris qu’un “parti qui survit au temps est un parti qui, au premier jour du mandat de son leader, pense déjà à celui qui lui succédera”.

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