Fuite de données et Autopilot, Tesla cumule les défaillances

6
Fuite de données et Autopilot, Tesla cumule les défaillances
Fuite de données et Autopilot, Tesla cumule les défaillances

Africa-Press – Senegal. Depuis août 2021, Tesla est visé par une enquête de la NHTSA, l’administration américaine de la sécurité routière. En cause, les défaillances de la fonction Autopilot des véhicules, régulièrement pointées du doigt par les clients du constructeur automobile et susceptibles d’avoir causé des accidents. La situation ne risque pas de s’arranger avec les révélations du quotidien économique allemand Handelsblatt publiées le 25 mai 2023. Sous le titre éloquent “Mon Autopilot a failli me tuer”, une enquête révèle des milliers de plaintes adressées à Tesla par des clients, relatives aux fonctions Autopilot et Full Self-Driving.

Ces fonctions, malgré leurs appellations, ne relèvent pas de la conduite autonome mais servent d’assistance à la conduite en automatisant certaines actions (freinage d’urgence, détection d’obstacles, maintien sur la voie…). Or, plus de 2.400 réclamations évoquent des accélérations subites des véhicules, sans que le conducteur y soit pour quelque chose, 1.500 parlent de problèmes de freinage, dont 139 “freinages fantômes” et 383 “arrêts fantômes”, qui ont vu la voiture piler pour éviter une collision imaginaire. Encore une fois, des comportements aussi indésirables qu’inexpliqués. Ce n’est pas tout : un millier d’accidents impliquent un problème avec le freinage. D’après les témoignages de conducteurs, on trouve des virées dans le fossé, dans un mur ou dans d’autres véhicules…

23.000 “Tesla Files” pour 100 gigaoctets de données

Ces chiffres préoccupants proviennent d’un fichier de 100 gigaoctets de données reçues par le Handelsblatt de la part d’un lanceur d’alerte anonyme, vite appelées “Tesla Files”, soit 23.000 fichiers incluant 1388 documents PDF, un millier de tableaux Excel et 213 présentation PowerPoint, des images, des fichiers audio, des e-mails. Le tout s’étend sur une période allant de 2015 à 2022, concernant les Etats-Unis comme l’Europe et l’Asie.

Une équipe de 12 personnes a passé six mois à enquêter, vérifier et croiser les informations et tenté, en vain, d’obtenir des réponses de la part de Tesla, le constructeur s’abritant derrière la confidentialité des données et l’illégalité, selon lui, de leur diffusion. Pour attester de l’authenticité des “Tesla Files”, le journal a travaillé avec l’Institut Franuhofer pour la Sécurité des Technologies de l’information.

Ne pas laisser de traces écrites

Les révélations vont plus loin que les seuls problèmes remontés par les clients : elles prouvent l’existence d’une politique concertée de la part de la société d’Elon Musk de ne surtout pas laisser de trace en répondant auxdits clients. En vertu de consignes explicitement passées en interne et figurant dans les fichiers, tout se passe verbalement entre usagers et employés chargés de la relation clients. Rien ne doit passer par e-mail, SMS ou message téléphonique, les rapports d’incidents effectués suite à une réclamation ne doivent jamais sortir de chez Tesla, ne pas être envoyés par mails.

Mais tous ces fichiers attestent d’un autre problème : la mauvaise sécurisation des données personnelles chez Tesla. Parmi les documents adressés au Handelblatt figurent des tableaux entiers de noms, adresses privées, e-mails, numéros de téléphones, salaires, données bancaires, numéros de sécurité sociale renvoyant à pas moins de 100.000 employés, anciens ou actuels, et clients. Ce qui laisse planer sur Tesla une possible infraction au RGPD, le règlement européen sur la protection des données personnelles. L’Autoriteit Persoonsgegevens néerlandaise, équivalent de la Cnil française, a déjà déclaré, sans plus de précision, qu’elle s’intéressait à la question.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Senegal, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here