Africa-Press – Senegal. Biden la désigne comme « la drogue la plus mortelle ayant jamais menacé les États-Unis ». La xylazine décuple le désastre humain causé par la crise des opioïdes.
« C’est dur, mais qu’est-ce que vous voulez faire quand vous êtes accro ? » lâche Martin, 45 ans, dépendant aux opioïdes, à l’AFP. La xylazine, un sédatif pour les animaux, prend de plus en plus de place dans le paysage des drogues aux États-Unis. Le produit accompagne une autre substance, le fentanyl, pour former le cocktail de la « tranq ». Il peut engendrer d’horribles blessures sur la peau et provoquer des overdoses.
Simple d’accès
L’Agence américaine des médicaments (FDA) n’autorise pas son usage à un être humain. Pourtant, elle a pénétré le marché américain des drogues illégales. Elle a été désignée « menace émergente » par la Maison-Blanche en avril dernier.
Le produit se trouve facilement sur Internet. Couplé régulièrement au fentanyl, un opioïde de synthèse 50 fois plus puissant que l’héroïne, la xylazine connaît une hausse du nombre d’overdoses mortelles depuis quelques années. D’après les données des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le chiffre est passé de 260 décès en 2018 à 3 480 en 2021 aux États-Unis.
Conséquences sur le corps
« Souvent, les gens disent qu’apparaissent des petits bleus ou des marques noires, puis c’est comme si les tissus mouraient dans la zone concernée », explique Jazmyna Fanini, une infirmière de St Ann’s Corner of Harm Réduction, pour l’AFP. La clinique est en contact permanent avec des personnes touchées par des problèmes d’overdose.
À l’intérieur de leur camionnette, les infirmières naviguent dans les rues du Bronx pour apporter du matériel de soin, de la nourriture ou des seringues propres. La peau des patients présente de nombreuses plaies, parfois profondes. « Les blessures peuvent s’aggraver jusqu’à l’os. parfois, les gens ont besoin d’une amputation ou d’une greffe de peau », conclut-elle.
Une situation compliquée
La ville de New York et les associations de la ville mettent le paquet sur la naloxone. Un spray nasal qui sert d’antidote en cas d’overdose au fentanyl. La xylazine, qui ralentit le rythme cardiaque et la respiration, complique la situation. Le produit ne possède pas le statut de « substance contrôlée » au niveau fédéral, comme le sont les drogues dures, ce qui rend la tâche difficile pour les enquêteurs, selon la procureure spéciale chargée des stupéfiants à New York, Bridget Brennan. « Nous pouvons garder un œil dessus. Mais même si nous en trouvions une grande quantité, nous ne pourrions pas poursuivre quelqu’un pour cela » et donc « ne pas remonter à la source », explique-t-elle.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Senegal, suivez Africa-Press