Maladie de Parkinson et Trous dans les Neurones

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Maladie de Parkinson et Trous dans les Neurones
Maladie de Parkinson et Trous dans les Neurones

Africa-Press – Senegal. La maladie de Parkinson est caractérisée par une perte progressive de neurones dopaminergiques, qui produisent le neurotransmetteur dopamine. L’un des marqueurs les plus caractéristiques de cette maladie est l’accumulation de la protéine α-synucléine, qui forme des fibrilles et des agrégats connus sous le nom de corps de Lewy. Cependant, cette accumulation entraine aussi l’apparition d’agrégats plus petits, des oligomères, moins bien étudiés, mais qui pourraient jouer un rôle fondamental dans le déclenchement de la maladie. Selon une étude de l’Université Aarhus (Danemark), publiée le 12 août 2025 dans la revue ACS Nano, ces petits oligomères pourraient s’incruster dans la membrane cellulaire des neurones, créant des pores qui abîmeraient ces cellules, déclenchant ainsi la perte neuronale qui cause la maladie.

Les oligomères d’α-synucléine sont attirés par les lipides de la membrane cellulaire

Des études précédentes avaient déjà montré que ces oligomères d’α-synucléine sont attirés par les lipides qui composent les membranes des cellules. Pour étudier cette attraction et comprendre qu’elles pourraient en être les conséquences, les chercheurs danois ont fabriqué de fausses cellules: des vésicules formées de bicouches lipidiques qui imitent la membrane des cellules. « Ces vésicules sont des petites bulles artificielles qui miment les membranes cellulaires et servent ainsi de modèles simplifiés de vraies cellules », explique dans un communiqué Mette Galsgaard Malle, directeur de l’étude. Plus de 500 000 de ces liposomes ont été analysés, pour comprendre comment la composition de la membrane, ainsi que sa courbature, peut influencer l’interaction avec les oligomères.

Ces deux paramètres s’avéraient importants pour attirer les agrégats d’α-synucléine. Plus la courbure était prononcée, plus ces protéines venaient se coller aux lipides de la membrane. Mais le plus important était la charge des lipides: plus ils étaient chargés négativement (ce qui est le cas des parois internes de la membrane des cellules), plus ils attiraient les oligomères. Confirmant donc cette attraction qui pousse ces agrégats vers la membrane de la cellule.

Ces oligomères forment des pores qui vident la cellule petit à petit

Mais que se passe-t-il lorsque ces oligomères se collent à la membrane? Pour le savoir, les chercheurs ont observé ces interactions durant cinq heures, prenant une image toutes les minutes. Les membranes, colorées en bleu pour mieux les observer, semblaient rester stables tout au long de l’expérience. Cependant, une partie du contenu de ces fausses cellules (coloré en vert) s’en échappait par à-coups. C’est-à-dire que les agrégats s’incrustent dans la membrane et y forment des pores par lesquelles le contenu du liposome pouvait en sortir.

Mais ces pores ne sont pas durables, car la fuite n’est pas continue. Donc les agrégats s’intègrent dans la membrane, en ressortent après, et ainsi de suite, vidant petit à petit la fausse cellule de son contenu. “Cette dynamique pourrait expliquer pourquoi dans cette maladie les cellules ne meurent pas immédiatement, spécule Bo Volf Brøchner, auteur de l’étude. Si les pores restaient ouverts, les cellules collapseraient très rapidement. Mais puisqu’ils s’ouvrent et puis se ferment, les pompes cellulaires pourraient compenser cette perte temporairement.”

Ces agrégats d’α-synucléine fragiliseraient donc les neurones, facilitant l’émergence de la maladie. Toutefois, les auteurs soulignent que leur modèle de vésicules est beaucoup trop simple pour capturer toute la complexité des cellules, y compris les interactions entre les protéines et la communication cellulaire. « Maintenant nous devons passer à la prochaine étape et étudier ce qui se passe dans des systèmes biologiques plus complexes », affirme Mette Galsgaard Malle. Mais si elle est avérée, cette piste pourrait ouvrir de nouvelles possibilités thérapeutiques, pour tenter d’éviter la formation de ces pores et ainsi renforcer les neurones, ralentissant la progression de la maladie.

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