Africa-Press – Senegal. Ils s’infiltrent partout, même là où on ne les attendait pas. Une récente étude baptisée « Microsof – Recherche de microplastiques dans 33 sols français » révèle que les microplastiques, longtemps perçus comme un fléau marin, polluent également les sols français de manière diffuse, mais préoccupante. Ce projet, porté par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et le réseau RMQS, a analysé des échantillons issus de terres agricoles, de forêts, de prairies, et même de vignobles.
Les résultats sont sans appel: aucun des sols examinés n’est épargné. Les grandes cultures sont les plus touchées, mais tous les écosystèmes analysés affichent une contamination notable. Les polymères dominants identifiés incluent le polyéthylène (PE), utilisé dans les films agricoles, et le polypropylène (PP). « Ces particules constituent une menace silencieuse pour la santé des sols et la biodiversité », alerte l’étude.
Les sources de cette pollution sont multiples. L’utilisation de plastiques en agriculture, l’épandage de composts ou de boues d’épuration, et même les retombées atmosphériques sont pointées du doigt. En se fragmentant, ces plastiques produisent des particules microscopiques qui s’accumulent dans les sols, perturbant leur fertilité et menaçant les cultures.
Si l’impact écologique de ces microplastiques est encore mal compris, leurs effets potentiels sur la chaîne alimentaire suscitent des inquiétudes. Les chercheurs appellent à une action rapide: meilleure réglementation, réduction des plastiques à usage agricole, et sensibilisation des professionnels. « Ce n’est qu’un début », préviennent-ils, insistant sur la nécessité d’étendre les recherches et d’identifier les solutions durables.
Alors que l’ADEME appelle à renforcer la lutte contre la pollution plastique, elle rappelle que les sols, garants de notre sécurité alimentaire, méritent autant d’attention que les océans. Dans les champs comme sous les forêts, le plastique s’installe insidieusement. Selon l’Ademe, la question n’est plus de savoir s’il est là, mais comment l’en déloger.
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