Africa-Press – Tchad. François Bozizé l’a lui-même confirmé à Jeune Afrique : l’ex-chef de l’État centrafricain a quitté N’Djamena vendredi 3 mars en fin de journée par un vol spécial organisé par les autorités tchadiennes de Mahamat Idriss Déby Itno. Il a atterri à Bissau quelques heures plus tard, afin d’y débuter un nouvel exil, loin de son pays d’origine.
Intervention américaine
Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, avait affirmé le 25 février à Jeune Afrique avoir accepté de l’accueillir, à la demande de la diplomatie américaine, qui l’avait directement et secrètement sollicité. Restait à convaincre le principal intéressé de faire le voyage et de quitter sa résidence de N’Djamena pour celle, plus lointaine, de Bissau.
En particulier depuis le sommet États-Unis-Afrique de décembre dernier à Washington, les Américains tentent de regagner en influence en Afrique centrale, et en particulier à Bangui. La diplomatie américaine y voit en effet d’un très mauvais œil l’influence des mercenaires russes du groupe Wagner, considéré par l’administration de Joe Biden comme une organisation criminelle internationale.
Le cas de François Bozizé était en outre suivi de près par la diplomatie angolaise, via la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL, que l’Angola de João Lourenço préside). Sous la pression des présidents centrafricain Faustin-Archange Touadéra et tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, plusieurs initiatives avaient été tentées ces derniers mois pour éloigner François Bozizé – au Bénin ou au Gabon – mais sans succès.
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