Africa-Press – Tchad. Après des années de guerre, d’instabilité politique et de parti unique, le Tchad a renoué avec la démocratie en 1990. 35 ans plus tard, le pays compte plus de 300 partis politiques. Est-ce vraiment nécessaire?
Le Mouvement patriotique du salut (MPS) est le premier parti sur la liste du ministère de l’Administration du territoire. Il est enregistré le 4 janvier 1991. Fondé le 11 mars 1990 comme mouvement armé, il avait pris le pouvoir le 1er décembre de la même année avant de se muer un mois plus tard en parti politique.
Le dernier-né des partis politiques tchadiens est l’Union nationale/Les Patriotes (UN/P) reconnu officiellement le 10 avril 2025. En plus, de l’UN/P, cinq autres partis ont vu le jour en 2025. Un chiffre qui n’est en rien comparable à 2024, année électorale, où 55 partis ont été créés.
Avec moins de 20 millions d’habitants, le Tchad compte à peu près le même nombre de partis que le Cameroun qui toise les 30 millions d’habitants. D’autres pays voisins comme la Centrafrique, le Niger et même le très peuplé Nigeria ne comptent pas autant de partis.
Comment comprendre cette prolifération des partis politiques? Est-ce le signe que la démocratie tchadienne se porte bien? A-t-on besoin d’autant de partis comme preuve de la bonne marche de la démocratie?
Beaucoup de partis n’existent que de nom ou se résument à leurs fondateurs et aux membres de leurs familles. Nombre d’entre eux sont créés avec pour seul projet de société de faire alliance avec le parti au pouvoir ou de bénéficier de la subvention annuelle. À titre d’exemple, 336 partis multipliés par cinq millions de subvention annuelle représentent un total de 1 milliard 680 millions de francs CFA. A titre de comparaison, les médias qui participent au même titre que les partis politiques à l’ancrage de la démocratie se retrouvent à se partager 50 ou 100 millions d’aide à la presse pour plus de 200 médias toutes catégories confondues. Une aide qui tombe même rarement ces dernières années.
Pour ce débat sur le nombre de partis politiques, Tchadinfos va donner la parole aux citoyens, au parti au pouvoir, à l’opposition ainsi qu’à un politologue.
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