
Africa-Press – Tchad. Le lac Léré, bordé de paysages verdoyants, est un affluent de la Bénoué qui serpente à travers le Tchad avant de rejoindre le grand fleuve Niger. Cependant, les berges du lac Léré sont en perpétuelle érosion et l’ensablement. Selon Dr Gondeu Ladiba, socio-anthropologue, il faut préserver ce lac qui est une richesse pour le Tchad et l’Afrique centrale.
Au bord du lac Léré, la végétation luxuriante des rives, mêlant herbacés et arbustes, témoigne d’un climat soudanien favorable, contrastant avec l’aridité du Sahel voisin. Ici, la géologie raconte une histoire ancienne. Les structures géologiques du bassin-versant, marquées par des affleurements rocheux et des plateaux, ont sculpté un paysage où l’eau et la terre dialoguent en harmonie. Le lac Léré est un refuge pour une faune discrète, mais précieuse. Parmi ses habitants les plus emblématiques, le lamantin, cet herbivore aquatique rare et protégé, glisse silencieusement sous la surface. Le lac Léré , l’un des deux seuls au monde à abriter cette espèce menacée, est un symbole de la richesse écologique de la région.
“Le lac Léré contient beaucoup de caïmans, il contient beaucoup de lamantins et il contient beaucoup en dehors des poissons bénévoles. C’est vraiment une richesse immense continentale”, a indiqué Dr Gondeu Ladiba.
Il explique que le lac Léré est divisé en deux zones de mise en défense où c’est interdit de pêcher pour que les poissons se remoulent et qu’il n’y ait pas d’agglomération. Malheureusement, ce lac est plongé parce qu’il y a l’ensablement qui fait diminuer la profondeur.
“Avant, en termes de longueur, on avait 17 à 19 kilomètres. Aujourd’hui, on est autour de 14 et 15 kilomètres. C’est quand même beaucoup. La profondeur, on avait jusqu’à 20-25 mètres. Aujourd’hui, on est à peu près à 3-2 mètres. C’est quand même très mauvais. Et en termes de largeur, avant, on était entre 6 et 8 kilomètres. Aujourd’hui, c’est autour de 3 à 8 kilomètres”, souligne le socio-anthropologue.
Dr Gondeu Ladiba propose une gestion rigoureuse du lac et de faire de ce lac un véritable bien pour tous les Tchadiens. Pour ce faire, il souhaite aussi que le lac Léré soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité.
“Et c’est le seul lac continental où il y a un lamantin. Le lamantin, c’est un type de mammifère marin. Si vous voyez bien, le long du lac-là, il y a des fossiles, des plantes fossilisées. On les trouve un peu partout. Ce lac est un résidu de la mer paléo-tchadienne. C’est un bien et une richesse pour notre pays. Il faut le préserver, il faut faire en sorte qu’il ne disparaisse pas”, conclut-il.
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