Africa-Press – Tchad. Fin novembre 2024, le Tchad a surpris Paris en annonçant la suspension de ses accords de défense avec la France, signés en 2019. Une décision qui met fin à une coopération militaire de plus de soixante ans. Ce retrait français s’accompagne de nombreuses rumeurs et informations erronées, notamment sur le nombre de bases militaires françaises présentes au Tchad. Nous faisons le point.
Le 28 novembre, le gouvernement tchadien a publié un communiqué annonçant la fin des accords de défense avec la France. En réponse, les forces françaises ont débuté leur retrait progressif, une opération qui doit être finalisée avant le 31 janvier 2025. Les avions de chasse Mirage stationnés à N’Djamena ont quitté le pays dès le 10 décembre, marquant la première étape de ce retrait. Hier encore, la base française de Faya-Largeau a été officiellement remise aux autorités tchadiennes, tandis que les soldats et leur matériel se dirigent vers N’Djamena par route avant un retour prévu en France.
Dans la foulée de cette annonce, plusieurs messages circulant sur les réseaux sociaux ont relayé des informations inexactes, notamment une carte prétendant localiser “neuf bases militaires françaises” au Tchad. Cette carte est trompeuse. Contrairement à ce qui est affirmé, la France ne comptait que trois bases militaires dans le pays avant son retrait. Il s’agit de:
Camp Kosseï à N’Djamena, le quartier général des forces françaises.
Une base à Abéché, utilisée pour des opérations régionales.
Une base à Faya-Largeau, remise hier jeudi 26 décembre 2024 à l’État tchadien.
Le terrain d’Ati, souvent mentionné dans ces rumeurs, n’a jamais été une base permanente, mais seulement un site d’entraînement temporaire.
Fausse carte sur les bases françaises au Tchad
Cette décision de retrait intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et ses anciennes colonies africaines. La fin des accords de défense avec le Tchad est le dernier épisode d’une série de retraits militaires français en Afrique, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. L’objectif affiché de la France est désormais de réduire drastiquement sa présence militaire sur le continent, au profit de partenariats plus discrets et locaux.
Le retrait français du Tchad ne se limite pas à des questions militaires. Il intervient dans un climat de désinformation, où les accusations infondées abondent. Certains internautes vont jusqu’à attribuer à la France des coupures d’Internet survenues récemment au Tchad, en s’appuyant sur des arguments erronés. En réalité, aucune entreprise de télécommunication française n’opère actuellement au Tchad, et ces coupures sont dues à des problèmes techniques locaux ou à des décisions des autorités tchadiennes elles-mêmes.
Ce retrait marque la fin d’une ère pour la présence militaire française en Afrique centrale, ainsi que la volonté des autorités tchadiennes de jouir pleinement de leur souveraineté.
Source: Tchadinfos
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