Chute des Prix des Céréales à N’Djamena avec Nouvelles Récoltes

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Chute des Prix des Céréales à N'Djamena avec Nouvelles Récoltes
Chute des Prix des Céréales à N'Djamena avec Nouvelles Récoltes

Africa-Press – Tchad. Le coût de la vie pourrait connaître une accalmie bienvenue dans la capitale tchadienne. Avec l’afflux de nouvelles céréales sur les marchés, les prix du maïs, du sorgho et du haricot ont significativement baissé ces dernières semaines. Une évolution qui soulage les consommateurs, mais qui ne fait pas l’affaire de tous les commerçants.

Au marché de Dembe, l’effervescence habituelle bat son plein. Devant les hangars, les sacs de céréales s’empilent, et les étals débordent de céréales fraîches et colorées. Mohase Barka, un commerçant quinquagénaire vêtu d’un boubou blanc, est assis devant son étal. En face de lui , une dame, assise à même le sol, tamise le maïs.

Selon Mohase Barka, l’entrée progressive des nouvelles récoltes sur le marché, depuis un mois environ, a provoqué une baisse notable des tarifs. « Le prix du sac de maïs a chuté de 45 000 francs CFA à 35 000 francs CFA, soit le coro (l’unité de mesure locale) qui passe de 1 500 F à 900 F. Même tendance pour le sorgho, dont le sac est désormais vendu à 22 000 F CFA, contre 30 000 F CFA auparavant, ramenant le coro de 1 000 F à 700 F CFA », confie le commerçant.

Le haricot n’est pas en reste. Le sac de cette denrée prisée, vendu jusqu’à 60 000 F CFA l’année dernière, a dégringolé à 40 000 F CFA, faisant passer le coro de 3 000 F à 1 500 F CFA. Un « ouf » de soulagement pour les consommateurs. « Comparativement à l’année dernière, cette saison s’annonce sous de bons auspices. Il y a un grand écart entre les prix actuels et ceux de l’année précédente à la même période », se réjouit une consommatrice rencontrée au marché à mil, visiblement soulagée.

Si la baisse des prix réjouit les ménages, elle suscite en revanche la frustration de certains grossistes. C’est le cas de Jeannette Gomboya, qui opère au marché de Farcha dans le 1er arrondissement de N’Djamena. « Si les prix baissent, ça ne nous arrange pas, nous les commerçants », explique-t-elle, l’air déçu. « L’année dernière, j’ai acheté le sac de riz à 65 000 F CFA et je l’ai revendu plus tard à 80 000 F CFA. Mais cette année, j’ai acheté à 45 000 F CFA pour revendre à 65 000 F CFA. Cette baisse pénalise les commerçants qui ont constitué des stocks. Nous nous avons du mal à rentrer dans nos dépenses », ajoute Jeannette.

Pour la commerçante, cette situation n’est pas seulement due à l’arrivée des nouvelles récoltes, mais aussi à une mévente significative. « L’année passée, les ONG ont beaucoup acheté et à des prix élevés, ce qui a encouragé un grand nombre de personnes à faire des stocks pour cette année. Malheureusement, il n’y a pas preneur, mis à part les consommateurs locaux qui achètent de petites quantités. Nous sommes obligés de casser les prix au maximum pour vendre », précise Jeannette Gomboya.

Un autre facteur aggravant, selon les commerçants, est l’absence des acheteurs étrangers. « Nos clients grossistes étrangers ne viennent plus acheter pour exporter en raison de l’insécurité et des conflits qui persistent sur notre territoire tchadien », confie un autre vendeur.

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