Démantèlement de l’Usaid par Donald Trump : l’effondrement des financements accordés à l’Afrique, pays par pays

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Démantèlement de l’Usaid par Donald Trump : l’effondrement des financements accordés à l’Afrique, pays par pays
Démantèlement de l’Usaid par Donald Trump : l’effondrement des financements accordés à l’Afrique, pays par pays

Africa-Press – Tchad. Le démantèlement de l’agence américaine pour le développement frappe durement le continent, mais tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. Le Sénégal, la Guinée, le Maroc et la Mauritanie devraient voir 100 % des fonds qui leur sont habituellement alloués supprimés. Les pays qui, en volume, perdront le plus sont la RDC, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud et l’Ouganda. État des lieux.

Tandis que l’onde de choc provoquée par l’annonce de l’imposition de droits de douane titanesques n’en finit pas de faire chuter les marchés, l’ampleur des coupes auxquelles procède l’administration Trump dans l’aide américaine se révèle également particulièrement massive, à mesure que l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) dévoile davantage de détails sur le sort de ses programmes dans le monde.

Selon une analyse publiée le 26 mars par le Center for Global Development (CDG), sur laquelle nous nous sommes basés pour établir le classement ci-dessous, neuf pays africains vont voir l’intégralité de leurs financements purement et simplement coupés: le Sénégal, la Guinée, la Sierra Leone, le Maroc, la Tunisie, l’Eswatini, la Mauritanie, la Gambie et les Comores. Mais en valeur, les cinq plus grands « perdants » sont l’Éthiopie (386,9 millions de dollars supprimés, soit 30 % de son total), la RDC (386,7 millions, soit 34 %), l’Ouganda (306,8 millions, soit 66 %), l’Afrique du Sud (260,6 millions, soit 89 %) et le Kenya (224,7 millions, soit 46 %).




Presque tous les secteurs frappés

Les données du CDG révèlent que quasiment tous les financements sont supprimés dans les secteurs de la compétitivité du secteur privé, de l’enseignement supérieur, ou encore pour les projets qui concernent la promotion de la démocratie. Parmi les budgets ayant subi des coupes d’au moins 90 %, on compte notamment ceux alloués aux infrastructures, à la promotion de la bonne gouvernance, de l’éducation de base, de la planification familiale ou encore au commerce et à l’investissement.

« Il y aura une perturbation des programmes de microfinance pour l’autonomisation économique des femmes au Kenya. Une perturbation des moyens de subsistance des agricultrices rurales en Éthiopie. Des menaces sur les services de réponse aux violences liées au genre en RDC. Un accès restreint à l’enseignement des sciences et des technologies et à la formation professionnelle en Afrique du Sud. Une réduction des services de santé maternelle et de planification familiale qui sont si essentiels en Ouganda », alerte Solape Sonuga, directrice de la Legislative Mentorship Initiative au Nigeria, et qui prévient: « Tout cela aggrave les inégalités de genre et retarde le progrès économique à travers l’Afrique. »

Au total, environ 5 341 projets d’aide étrangère sont en cours de suppression, selon le New York Times ; 898 projets seront maintenus – soit un taux d’attrition de 86 %. Cela ne représente qu’environ 8,3 milliards de dollars sur les 40 milliards habituellement dépensés chaque année.

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