Africa-Press – Tchad. La mission de redynamisation de la filière coton, entreprise par Cotontchad Société Nouvelle en partenariat avec le ministère du Commerce et de l’Industrie, poursuit sa tournée stratégique dans le sud du Tchad. Ce lundi 5 mai 2025, la ville de Kyabé, chef-lieu du département du Lac-Iro dans la province du Moyen-Chari, a accueilli la délégation pour une étape décisive.
Considérée autrefois comme l’un des bastions du coton tchadien, Kyabé symbolisait la prospérité agricole, avec des productions atteignant jusqu’à 10 000 tonnes par campagne. Aujourd’hui, la désillusion est palpable: lors de la dernière saison, seules 1 730 tonnes ont été enregistrées, bien loin des 2 220 tonnes prévues.
Ce recul drastique reflète les multiples maux qui gangrènent la filière. À l’occasion de cette rencontre, les producteurs ont pris la parole avec franchise pour dresser un tableau de doléances: retards de paiement, pénurie d’intrants, difficultés d’accès aux marchés, infrastructures défaillantes. Les doléances sont nombreuses et traduisent un profond désarroi.
La perte de motivation chez les cultivateurs, conjuguée à une démobilisation générale, menace aujourd’hui la survie de cette culture stratégique.
Le directeur général adjoint de Cotontchad Société Nouvelle, Abdelkerim Banda Eribè, a appelé tout un chacun à un sursaut collectif. « Le coton tchadien peut et doit retrouver ses lettres de noblesse », a-t-il déclaré, soulignant l’importance d’un partenariat renforcé entre les producteurs et l’État pour redonner à cette filière son rôle moteur dans l’économie rurale.
Le Secrétaire général du ministère du Commerce, Djekombé Guetimbaye Abel, a abondé dans le même sens, tout en exprimant son inquiétude. Il a exhorté les acteurs à faire preuve de transparence dans leurs échanges afin de formuler ensemble des réponses durables. Pour lui, Kyabé doit redevenir un pôle d’excellence agricole. Si les constats sont alarmants, la tournée vise à impulser une dynamique de changement. L’ambition est claire: restaurer la confiance, redéfinir les priorités et repositionner le coton comme levier du développement local.
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