Africa-Press – Tchad. Ce vendredi 27 juin 2025, la formation dédiée au renforcement des capacités des leaders paysans tchadiens en matière de plaidoyer et de lobbying agroécologique a pris fin à N’Djaména. Organisée par la Plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique centrale (PROPAC), en collaboration avec le Conseil National de Concertation des Producteurs Ruraux du Tchad (CNCPRT), cette initiative s’inscrivait dans le cadre du programme FO-RI avec l’appui de l’Union européenne.
Après deux journées riches en apports théoriques et en partages d’expériences, cette journée a été consacrée à des travaux pratiques. Répartis en groupes thématiques, les participants ont identifié les principales préoccupations de leurs territoires: difficultés d’écoulement des produits agricoles dans les zones urbaines, insécurité foncière persistante, structuration encore fragile des coopératives. Ces constats ont servi de base à la formulation de propositions de plaidoyer structurées, sous la houlette du formateur principal, Nga Célestin, chef du département Recherche et Innovation à la PROPAC.
Ces travaux ont mis en lumière la capacité des participants à articuler des messages clairs, ciblés et adaptés à leurs contextes locaux. Les restitutions en plénière ont donné lieu à des échanges nourris entre producteurs, formateurs et observateurs, soulignant la richesse des approches proposées.
Dans une dynamique d’apprentissage ancrée dans la réalité, une visite de terrain a été organisée à Amnabak et à Gaoui, en périphérie de N’Djaména. À Amnabak, une localité située dans le 9e arrondissement, les participants ont été chaleureusement accueillis par les membres de la coopérative agricole de ladite localité, active depuis les années 1982 dans le maraîchage et la riziculture. Ce moment d’échange a permis aux leaders paysans venus d’autres régions de découvrir les innovations agroécologiques locales, notamment les techniques de conservation des produits maraîchers sans recours excessif aux intrants chimiques, la fertilisation organique par compostage ou encore les systèmes d’irrigation fonctionnant à l’énergie solaire.
Des problématiques ont également été soulevées: conservation des produits agricoles, accès aux marchés urbains, besoins en accompagnement technique, encadrement par les services agricoles. Des échanges ont eu lieu sur la place des femmes dans la production et la transformation, l’organisation interne de la coopérative ainsi que la collaboration avec les chercheurs en agroécologie.
À Gaoui, dans le 10e arrondissement, les discussions se sont poursuivies autour des initiatives locales avec une volonté claire d’échanger les expériences et de s’inspirer mutuellement pour améliorer les pratiques.
Comme l’a résumé un intervenant, ce qu’on fait ici peut inspirer ailleurs, ce qu’on fait ailleurs peut enrichir ce qu’on fait ici. L’essentiel, c’est de nous écouter et de progresser ensemble.
La session s’est clôturée dans une atmosphère d’enthousiasme et de reconnaissance mutuelle. Lors de la remise des attestations, le président de la PROPAC, Kolyang Palébélé, a salué l’engagement des participants et de l’équipe d’organisation, appelant à la mobilisation continue pour le renforcement des organisations paysannes et la consolidation de la transition agroécologique en Afrique centrale.
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