une transition sous haute tension après la mort d’Idriss Déby

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Au Tchad, une transition sous haute tension après la mort d’Idriss Déby
Au Tchad, une transition sous haute tension après la mort d’Idriss Déby

Africa-PressTchad. Idriss Déby Itno est mort mais son fantôme continue de planer sur N’Djamena. Les affiches de la dernière campagne électorale qui devait lui offrir un sixième mandat à la tête du Tchad balisent encore les artères de la capitale. Sa garde prétorienne, béret rouge et treillis sable, veille nonchalamment sur l’immense palais rose, présidence tout en moulures, lustres de verre et forteresse qu’il avait rendu imprenable à tous ceux qui, par les urnes et surtout par les armes, tentèrent de lui arracher le pouvoir.

C’est de là que celui qui s’était fait élever en 2020 au rang de maréchal dirigeait son pays par la cooptation, la distribution de prébendes ou la peur. Cela, quand il ne partait pas au combat. La guerre, qui fut son activité la plus notable, l’a emporté, selon la version livrée par l’armée et partiellement corroborée par ceux qu’il combattait alors, les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).

Interrogations aussi cruciales qu’urgentes

Deux semaines après l’annonce officielle de sa mort, le 20 avril – le décès selon les récits se serait en réalité produit un ou deux jours plus tôt – le Tchad est en ébullition, traversé par une somme d’interrogations aussi cruciales qu’urgentes à traiter.

Mahamat Idriss Déby Itno, le fils et successeur imposé du défunt, ainsi que les quatorze généraux qui l’entourent parviendront-ils à s’imposer au nom de la stabilité ? Les rebelles, entrés sur le territoire tchadien depuis le Sud libyen le 11 avril, jour de l’élection, vont-ils lancer une nouvelle offensive ? L’armée, qui fut le socle du régime, va-t-elle imploser du fait de ses divisions ? La rue, qui conteste le coup d’Etat et cette succession dynastique, va-t-elle s’agiter à nouveau après la répression des manifestations du 27 avril lors desquelles au moins six personnes sont décédées ? Les diplomates et médiateurs qui travaillent en coulisse arriveront-ils à trouver une solution qui ménage toutes les parties et évite la dislocation redoutée de ce pays au cœur d’un chaudron régional ?

Après plus de trente années de pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, une course de vitesse est lancée et son issue est des plus incertaines. « Chaque jour qui passe est un jour de gagné », confie un observateur inquiet. Pour l’heure, le Conseil militaire de transition (CMT), l’organe qui a placé le général Mahamat Idriss Déby Itno à la tête de l’Etat et lui a confié les pleins pouvoirs pour la seule raison qu’il commandait l’unité la mieux armée, semble en apparence avoir gagné la première manche.

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