Africa-Press – Tchad. Lors d’une communication faite ce 29 juin, le Collectif des associations et groupements des départements de Mayo-Binder, Lac-Léré, El Ouaya et Mayo-Dallah pour la défense des droits des victimes de l’extension et de la mauvaise gestion du parc national de Zah-Soo porte à la connaissance de l’opinion les ‘’graves conséquences’’ liées à l’extension du parc et sa ‘’mauvaise gestion’’.
Le Collectif constate que l’extension de ce parc a été réalisée ‘’sans mesures d’accompagnement ni indemnisation’’, pointant également sa ‘’mauvaise gestion’’.
Agissant au nom d’une convention, le Collectif estime que certaines autorités ‘’soumettent les populations concernées à des exactions, les séquestrent dans des camps créés à cet effet, et leur infligent des amendes arbitraires’’.
‘’Le rapport de mission du Collectif, ainsi que les procès-verbaux établis par un huissier de justice en octobre 2023 et mai 2025, attestent de la spoliation des terres agricoles et zones de pâturage, ainsi que des nombreuses exactions subies. Des villes comme Binder, ainsi que plusieurs villages, se trouvent à moins de 200 mètres du parc, voire intégralement inclus dans ses limites, avec des menaces de déguerpissement’’, déplore Me Tizi Joël, secrétaire exécutif du Collectif.
De plus, le Collectif déplore la destruction de ‘’milliers de champs par les éléphants, qui pénètrent jour et nuit dans les zones habitées, causant dégâts et attaques sur les populations’’. Une situation qui a entraîné, selon Me Tizi Joël, l’absence de terres cultivables, la disparition des zones de pâturage, la destruction ‘’continue’’ des moyens de subsistance et une ‘’montée alarmante de la pauvreté, de l’insécurité et des conflits agriculteurs-éleveurs’’.
Depuis 2023, le Collectif informe avoir entrepris plusieurs démarches auprès des autorités, ‘’sans solution appropriée à ce jour’’.
Les originaires de ces quatre départements de la province du Mayo-Kebbi Ouest, réunis au sein de ce Collectif, exigent l’annulation ‘’immédiate’’ de cette convention ‘’illégale’’ ; la réduction de la superficie actuelle du parc (81.000 ha) à moins que celle de la réserve de 1974 (13.000 ha) ou le retour au statut initial de réserve de faune ; la délimitation et la fixation d’une zone tampon du parc pour éviter la confusion et limiter la divagation des animaux sauvages ; l’indemnisation et le dédommagement des victimes dont les terres ont été arrachées ou détruites ; la mise en œuvre de projets de développement local dans les zones affectées.
‘’En cas de non-satisfaction, les populations des départements de Mayo-Binder, Lac-Léré, El-Ouya et Mayo-Dallah se réservent le droit de mener des actions d’envergure’’, prévient le Collectif.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Tchad, suivez Africa-Press