Africa-Press – Togo. Depuis le 03 mai 2025, date des prestations du Président du Conseil Faure Essozimna Gnassingbé et du Président de la République Jean-Lucien Sanvi de Tové, les Togolais attendent impatiemment la formation du nouveau gouvernement qui devrait conduire dans la première phase de l’implémentation de la 5è République. La fumée blanche tarde à sortir malgré les remous socio-politiques du mois de juin au cours desquels on pensait qu’un gouvernement allait voir le jour pour parer au plus pressé notamment sur les questions de la vie chère et de l’amélioration des conditions de vie des Togolais, rien ne semble bouger. Puis les élections municipales sont arrivées où il était encore dit qu’elles permettraient de redistribuer les cartes pour la formation de l’exécutif au regard des résultats obtenus par chaque entité politique et indépendante. Enfin les fêtes traditionnelles Evala qui d’ordinaire mobilise les gouvernants ont été perçues comme un autre handicap pour la sortie du gouvernement.
Maintenant que tous ces paramètres sont derrière, il faut dans l’impératif sortir le nouveau gouvernement afin qu’il se mette au travail car les défis sont immenses et nombreux. Il n’est pas seulement question de la vie chère mais surtout du chômage des jeunes, de leur désespoir face à la vie, de leur inespérance quant à l’avenir. Au-delà de ce dossier pressant, la question de l’accès des populations aux besoins primaires tels que l’accès à l’eau potable, à l’électricité, le désenclavement des zones reculées sont primordiaux.
Comme souvent affirmé par les autorités, la 5è République vantée et obtenue en dehors de toute concertation se devait d’être proche des populations, exemplaire et mue par l’exemplarité et la redevabilité. À ce sujet la lutte contre la corruption, le vol des deniers publics doivent être un axe prioritaire dans la nouvelle gouvernance. C’est une jauge qui permettra de voir la sincérité des actions à mener. HAPLUCIA avait affirmé que de nombreux dossiers sont ouverts et que ceux qui sont soupçonnés ou dont on a la preuve qu’ils ont eu des légèretés avec l’argent public sont traqués et remboursent mais jamais elle n’a communiqué ni sur l’identité de ces gens ni sur les montants détournés et/ou remboursés. Il faut de la transparence en tout dorénavant.
La question des infrastructures n’est pas non plus à exclure. La Nationale 1 Lomé-Cinkassé est une route de la mort. Depuis octobre 2020 et lors de la déclaration de politique générale de Mme Victoire Tomégah-Dogbé il a été dit qu’elle sera dédoublée afin de fluidifier les déplacements de cette voie qui dessert l’hinterland notamment le Burkina, la Mali et le Niger. Mais depuis rien. 90% des accidents mortels sur les routes nationales sont constatés sur la 1. Il va falloir se résoudre et la mettre en chantier même si cela doit encore creuser la dette publique. Ce sera pour une bonne cause. Beaucoup de rues de la capitale sont crevassées, d’autres dans des chantiers interminables, les pluies approchent et n’attendent pas. Les souffrances auxquelles sont habituées les habitants de la capitale et ses banlieues doivent prendre fin.
D’autres nombreux problèmes attendent des réponses en l’occurrence la question du foncier, la pression fiscale, les inondations, l’éclairage public, l’assainissement de certains quartiers bidonvilles et les Zongo, l’accès équitable aux ressources du pays, la modernisation de la justice autant de pistes qui doivent être soldées afin que les Togolais puissent à nouveau avoir confiance en leurs dirigeants et à une nouvelle méthode de gestion du pays.
Bientôt 3 mois sans gouvernement sous une nouvelle République cela ne sonne pas bien. Les ministres toujours en poste qui gèrent les affaires courantes le font avec les anciennes méthodes et habitudes et cela doit changer. Il faut de nouvelles figures dans l’arène afin d’impulser un nouveau souffle au pays. Les vieilles pratiques doivent être bannies et de ce fait seuls de nouveaux ambitieux, courageux et ayant le Togo chevillé au corps peuvent relever ces nouveaux défis. La balle est dans le camp de la Présidence du PC. À lui de montrer qu’il est à l’écoute pour redynamiser ce pays qui se meurt.
Anani Sossou
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