Chute Inévitable Du Régime Actuel

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Chute Inévitable Du Régime Actuel
Chute Inévitable Du Régime Actuel

Africa-Press – Togo. Les lâches et les soutiens du régime dictatorial de Faure Gnassingné répètent inlassablement la même rengaine: « Vous êtes à l’étranger en exil, vous ne descendez pas dans les rues et vous poussez les autres à l’abattoir. »

Ce discours, en apparence critique, est en réalité l’aveu de leur ignorance et/ou mauvaise foi. Car s’ils savaient ce que nous avons enduré, ils sauraient que nous avons déjà tout risqué.

Nous faisons partie de ceux qui, très tôt, ont levé la voix contre ce régime criminel. Nous sommes fichés, surveillés, traqués même depuis l’exil parce que nous avons été les premiers à nous lever.

Même loin du Togo, ils ont tenté de nous faire taire. Ils ont cherché à nous supprimer physiquement, à nous détruire professionnellement et à nous anéantir psychologiquement. Les militants parlent très peu des sévices qu’ils subissent souvent par crainte de démoraliser les autres.

Ces criminels au pouvoir ont déjà tout essayé: ils ont exercé des pressions sur nos familles, nous ont plongés dans l’isolement et dans l’exil intérieur. Des membres de nos familles qui ne nous parlent plus depuis des années, aux amis qui ont tourné le dos par peur, seuls nous militants connaissont le prix de notre engagement.

Quand j’étais encore étudiante à Washington, à la suite du lancement du movement Faure Must Go en Février 2011, l’ambassadeur du Togo aux Ètats-Unis avait contacté mon université et leur avait demandé de m’exclure: j’avais 21 ans. Mais malheureusement pour eux j’étudiais dans une université qui trois années consécutives y compris deux au cours desquelles j’y étais, fut classée comme étant l’université la plus politiquement active des États-Unis.

Quand la Dean de mon département m’a convoqué sur le sujet et que je lui ai dit que je combattais un régime qui terrorise mon pays depuis 50 ans, elle m’a dit et je m’en souviendrai toujours: “ce sont les étudiants comme vous qui faites la fierté de notre institution”. Puis elle ajouta que si j’avais besoin de quelque soutien que ce soit de leur part, y compris utiliser les salles du campus pour nos réunions politiques, de ne pas hésiter à le lui demander. Et effectivement j’ai tenu et organisé des reunions politiques avec des camarades de la diaspora dans les salles d’American University dès 2011.

Le régime ne s’est pas arrêté là: quand ils apprenaient que je recevais un prix dans le cadre de ma profession ou de mon militantisme, ils prenaient contact avec l’institution pour leur demander de me le retirer. Depuis 2014, je n’ai plus de compte LinkedIn parce que mêmes mes employeurs ont été harcelés par ce régime qui leur écrivait, leur disant que j’étais une terroriste et qu’ils devaient me virer et me faire arrêter. Les examples sont légions et ce n’est pas le moment de vous en dire plus en ce qui concerne toutes les techniques de coercition des militants en exil dont j’ai été victime y compris les convocations par la police dans d’autres pays africains ou je m’étais déplacé. Ce que je cherche donc à dire est que personne ne réussira à nous écorcher en nous traitant de lâches car au fond de vous, vous savez que nous avons plus de courage que vous tous qui pillez ce pays réunis.

Quand à ces sbires que ce régime envoi nous distraire, ils oublient que nous avons refusé toutes les offres du pouvoir, des postes, des privilèges et des compromis. Nous avons refusé sans même y réfléchir parce que la dignité pour nous n’est pas négociable. Alors que ces ignares continuent de croire que la bravoure pour nous autres qui sommes fichés, se mesure à l’acte absurde de se livrer à leurs tortionnaires est et restera leur frustration à eux: pas la nôtre. Ce n’est pas aux lâches qui n’osent même pas parler de valider la hauteur de notre bravoure et encore moins la portée de nos actions.

Depuis des années nous préparons la révolution. Et une révolution: c’est la vision, la stratégie, la patience, la résistance, la construction et la coordination. Je me suis faite une promesse: celle d’aller jusqu’au bout et de trouver les ressources humaines, logistiques et financières pour venir à bout de ce régime et je ne demanderai jamais la permission à qui que ce soit pour le faire.

Certes j’ai connu le doute, l’épuisement et même perdu espoir à certains moments parce que j’ai vu un peuple brisé, résigné et désorienté. Mais l’histoire m’a apprise que la liberté ne s’achète pas dans le confort et qu’on ne trahit pas une cause juste parce qu’elle devient difficile.

Alors non, vos discours ne m’intimident pas, ne m’effraient pas, ne me déstabilisent pas et ne m’ébranlent guère: au contraire, ils prouvent votre paresse intellectuelle. Je suis là et je continuerai à me battre depuis ma position parce que ceux d’entre nous qui sommes à l’extérieur sont aujourd’hui les plus à même de mobiliser ce que le régime ne peut pas contrôler: les ressources, les alliances, la stratégie et la visibilité.

Pour finir, je vous rappelle que Simón Bolívar a vécu en exil avant de libérer le Venezuela, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et la Bolivie. Que Charles de Gaulle a mené la Résistance depuis Londres. Que Nelson Mandela, avant d’être emprisonné, a été contraint à l’exil et a reçu un passeport guinéen. Que Robert Mugabe a vécu en exil au Ghana avant de libérer son pays.

L’exil n’est ni une faiblesse ni une fuite. C’est une position stratégique que l’histoire a toujours validée. Nous ne serons pas les premiers exilés, et nous ne serons pas les derniers. Mais nous serons parmi ceux qui auront libéré leur pays sans se faire acheter et sans se faire réduire au silence.

Alors, préparez-vous! Parce que ce combat, nous irons jusqu’au bout. Et les leaders de cette résistance seront ceux que vous ne pourrez ni voir, ni intimider, ni corrompre. Et c’est justement cela qui vous effraie.

Nous allons faire tomber ce régime. Ceci est une certitude et il n’y a absolument rien que vous puissiez faire pour l’empêcher.

#FaureMustGo #FreeTogo #TogoDebout

Farida Bemba Nabourema

Citoyenne Africaine Désabusée !

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